Danseuse de légende, Anna Pavlova connut une renommée internationale, son aura demeure toujours intacte.
Anna Matveiana Pavlovana est née en Russie le 12 février 1881, près de Saint-Pétersbourg.
A l'âge de neuf ans elle découvre la danse, qui sera dès lors la passion de toute sa vie. Sa mère l'emmène pour Noël assister à une représentation du ballet de La Belle au Bois Dormant. La petite fille est tout de suite fascinée.
« Dès les premières notes envoyées par le chef d’orchestre, j’ai frémi, ayant pour la première fois senti le frôlement de la beauté. J’aime me rappeler cette première soirée au théâtre qui a tracé mon destin »
Elle entre à l'Ecole Impériale de Danse de Saint-Petersbourg à l'âge de onze ans.
Ses premières années d'apprentissage s'avèrent difficiles, en raison de sa physionomie malingre et fragile, aux pieds trop cambrés et aux chevilles délicates, qui suscitent les moqueries des autres élèves, à l'instar du Vilain Petit Canard.
Ces obstacles ne l'incitent qu'à s'acharner au travail afin d'atteindre la perfection dont elle rêve. "Dieu donne le talent. Le travail transforme le talent en génie."
Son professeur lui explique que sa force se trouve dans sa fragilité et sa délicatesse : par la légèreté de ses mouvements, elle était capable de traduire toute une gamme d'émotions et sentiments.
"Le bonheur ressemble à un papillon qui apparaît soudain et nous enchante pendant un bref moment, mais bientôt il s'envole au loin."
Vient le jour où son talent est reconnu et bien vite attire l'attention des critiques.
Les spectateurs sont subjugués par sa grâce et sa délicatesse, par la poésie et la magie de sa danse aérienne.
Le danseur Serge Lifar, après avoir vu Anna Pavlova pour la première fois sur scène dit : "Je suis fasciné et subjugué par la légèreté et l'aisance de sa plastique : pas de fouettés, pas de virtuosité factice, rien que la beauté et le glissement tout aérien, comme si elle ne devait faire aucun effort et était comblée de ce don divin digne d'un Mozart dont la beauté et l'élégance se suffisaient à elles-mêmes."
Elle intègre l'Imperial Ballet en 1899 à l'âge de dix-huit ans, et devient Prima Ballerina en 1906, dans une version de Giselle réglée pour elle.
En 1907, son interprétation émouvante de La Mort du Cygne sur la musique Le Cygne de Camille Saint-Saëns révèle au monde le talent d'Anna Pavlova. La légende est née.
Elle participe dès 1907 à des tournées à travers l'Europe, où elle est partout acclamée. Commence alors pour Anna une carrière associée aux voyages.
Elle se marie en 1911 avec un homme d'affaires de Saint-Petersbourg rencontré en 1904, Victor Dandré, qui va devenir son imprésario et manager. Le couple s'installe à Londres où elle crée sa propre compagnie, par lequel elle assouvit son besoin de liberté et d'indépendance artistique, loin du trop autoritaire directeur des Ballets Russes.
Avec la première guerre mondiale et la révolution russe, elle s'éloignera définitivement de son pays natal.
Pendant près de vingt ans, elle donne avec sa troupe huit à neuf représentations par semaine, ne s'accordant une pause qu'une fois par an. Sa maison londonnienne devient son port d'attache où elle vient se reposer entre ses tournées.
Avec sa compagnie elle fait le tour du monde : Etats-Unis, Amérique du Sud, Bahia, Salvador, Etats-Unis, Canada, Europe, Japon, Chine, Inde, Egypte, Afrique du Sud, Australie, Nouvelle Zélande ...
Et tandis qu'elle porte l'art de la danse classique à travers le monde, elle s'enthousiasme à la fois pour les danses traditionnelles telles que celles de la Pologne, la Russie, le Mexique, le Japon et l'Inde.
Et c'est à l'approche de ses cinquante ans que la grande ballerine s'éteint suite à une pneumonie contractée lors d'un voyage.
On raconte qu'elle aurait demandé à revêtir le costume de La Mort du Cygne pour ses derniers instants.
"Jouez les dernières mesures, tout doucement ..."
Les ailes du cygne se sont à jamais repliées. La Pavlova est morte.
"Qu'est le succès exactement ? Pour moi, il doit être trouvé non pas à travers les applaudissements, mais dans la satisfaction d'atteindre son idéal."
Vidéos :
La Mort du Cygne, The Kirov Ballet, 1907. Les pas de la danseuse simulent le glissement de l'oiseau et son inquiétude, et les bras l'impossibilité du cygne à se soustraire à la surface de l'eau.
Le Pavot de Californie, 1923. Anna Pavlova y suggère le mouvement des pétales de la fleur au lever puis au coucher du soleil.
Sites sources :
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