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Les blogs 2016 qui inspirent les femmes actives
1 mars 2011 2 01 /03 /mars /2011 21:00

 

 

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Revenons en 1904 pour un nouveau numéro de "L'art d'être jolie". Le 3 septembre, plus précisément.

 

Au sommaire de ce numéro :

 

Le charme, baguette magique de la femme.

Ce qui fait la beauté du nez.

Pour garder de jolies lèvres.

Pour avoir une main déliée.

A l'envers des bras.

Les plus belles filles de France.

 

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Recettes pratiques pour de jolies lèvres :

 

Pour resserrer des lèvres trop développées.

Faites fondre au bain-marie 30 gr. de cold-cream, ajoutez-y 1 gr. de tanin et 1 gr. d'orcanète concassée. Cette pommade retiendra vos lèvres dans de justes proportions.

 

Pour entretenir la vitalité des lèvres.

Passez-y de temps en temps, très légèrement :

1° La pommade suivante : Axonge colorée à l'orcanète concassée, 50 gr. Essence de Bergamote et Essence de romarin, 2 gouttes.

ou 2° La lotion suivante : Carmin, 10 gr. Eau de roses, 50 gr. Esprit de roses, 2 gouttes.

 

Contre les gerçures des lèvres.

Employez la pommade très ancienne, communément appelée Pommade rosat, et dont voici la facile recette ; Cire blanche, 20 gr. Huile d'amandes douces, 20 gr. Huile de roses, 5 gr. Le tout fondu au bain-marie.

Ou encore : Cire vierge, 10 gr. Huile d'amandes douces, 30 gr. Essence de benjoin, 4 grammes.

 

Contre les lèvres trop sèches.

Frottez-les le soir avec un mélange de Glycérine et d'Eau distillée, à parties égales.

 

Pour colorer les lèvres.

Faites fondre, pendant une demi-heure, au bain-marie : Cire blanche, 15 gr. Huile d'olive, 15 gr. Ecorce d'orcanète concassée, 2 gr. Ajoutez ensuite 3 gouttes d'Essence de roses et coulez dans une petite boîte autant que possible de buis ou d'ébène.

 

Contre les boutons de fièvre.

Touchez-les légèrement avec un peu de poudre d'alun.

 

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Retrouvez l'intégralité de ce numéro ici.

 

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12 février 2011 6 12 /02 /février /2011 20:55

 

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Suite au succès du numéro 4 de "L'art d'être jolie", je vous présente aujourd'hui le numéro suivant publié le 27 août 1914.

 

Au sommaire cette fois-ci : comment conserver un joli teint, avec des nouvelles recettes, toujours aussi surprenantes.

Vous trouverez aussi dans ce numéro : la beauté du cou, ce qui rend les oreilles jolies, pour avoir le frimas sur les joues, les soins des futures mamans, la beauté féminine est-elle plus en valeur l'été que l'hiver ?

En couverture figure le portrait de Gabrielle Robinne, comédienne à la Comédie française et actrice de cinéma.

 

 

Comment garder un joli teint

 

La beauté la plus régulière ne séduit pas, si la fraîcheur et la pureté du teint ne l'animent d'un rayon de jeunesse et de santé.

Le teint a sa poésie. Il doit être d'un blanc rosé ou d'une pâleur mate, sous un épiderme mince, ferme et velouté. Son coloris délicat fait valoir les traits, encadre délicieusement le regard. Dans le visage féminin, c'est ce que les peintres ont le plus de peine à bien rendre.

 

Le velouté de la pêche et la clarté du lait.

Le teint a mille nuances diverses qui s'harmonisent avec celles de la chevelure. Aux blondes, conviennent les teints très clairs, nacrés ; aux brunes, les teints plus chauds, plus brillants, ou alors des teints très mats qui tranchent bien avec les cheveux d'un noir d'ébène. Les rousses sont charmantes avec un teint clair, presque laiteux.

Les teints violemment colorés plaisent moins. La rougeur des joues n'est jolie que qi elle est passagère, reflet d'une émotion, d'un sentiment, joie soudaine ou divine pudeur.

Il y a aussi, hélas, des teints disgracieux, d'une couleur terne, triste, terreuse ; d'autres empourprés à l'extrême, d'autres trop pâles. Ils reflètent mille choses pénibles : la maladie, la fatigue, les veilles, les soucis.

Le teint, en effet, est éminemment expressif. On a dit qu'il est le miroir de l'âme. La mobilité extrême des muscles de la face, la richesse du réseau des vaisseaux sanguins que recouvre à peine la peau, si fine, font passer le teint par l'action réflexe des émotions intérieures.

Il est aussi le miroir de la santé, subissant l'influence immédiate de l'anémie, des maux de l'estomac et du foie, recevant même le contre-coup des changements soudains de la température. La bile se mêlant au sang lui donne une teinte jaunâtre.

 

Les ennemis du teint.

C'est le grand air qui le hâle, le soleil qui le brûle. Les chapeaux, à tort, sont trop souvent minuscules, insuffisants pour protéger le visage. La transpiration lui est contraire, surtout si l'on y remédie par de l'eau froide. L'eau trop chaude ne lui convient pas non plus. Préférez l'eau de pluie, tiédie légèrement. Les émotions violentes, en accélérant brusquement la circulation sanguine, donnent au teint une coloration trop vive ou insuffisante. Les vêtements trop serrés font monter le sang au visage et le teint s'empourpre. Une alimentation défectueuse peut aussi altérer le teint. Il est, par excellence, le reflet de l'estomac.

 

Son hygiène.

Prenez garde aux méfaits de l'air, véhicule de trop de poussières. Contre le froid vif, le grand vent du bord de la mer, ou le soleil cuisant, ne craignez pas de défendre votre visage par un peu de poudre de riz et une voilette. Ayez des chapeaux élégants si vous voulez, mais protecteurs, et usez de l'ombrelle.

En vous lavant, n'employez ni l'eau glacée, ni l'eau bouillante. Evitez les corsets trop serrés et les jarretières. Mangez des aliments digestifs en écartant ceux qui causent facilement des éruptions. Laissez la circulation intestinale bien libre.

Pas d'inutiles veilles, de surmenage, mais, au contraire, beaucoup d'exercice et de bonnes nuits. Votre teint se reposera.

Au besoin, faites quelques applications de lotions préventives et adoucissantes, le soir en vous couchant. Mais, auparavant, étudiez bien la nature de votre peau.

Nous donnons plus loin quelques recettes "réparatrices" pour éclaircir le teint. Celles-ci sont d'ailleurs innombrables. En tous temps, les beautés célèbres eurent leurs secrets, jalousement gardés. On en apprit quelques-uns pour tant, et ils ne manquent pas de pittoresque, comme celui de Mme de Pompadour, dont les joues gardèrent un teint exquis, grâce à des applications nocturnes de beefteaks crus.

Une de nos plus aimables tragédiennes, encore vivante, a repris la formule, parait-il, mais rajeuni la viande, et ce sont des escalopes de veau qui lui rendent un teint de lys et de roses.

D'autres mangeaient de l'ardoise, de la craie ou du thé moulu, mais le procédé blémit au lieu de pâlir.

 

Recettes pratiques

 

D'autrefois :

- Célèbre recette de Mme Vestris pour empêcher le teint de se faner : Mêlez 4 blancs d'oeufs dans 100 grammes d'eau de roses avec 15 grammes d'alun et 15 grammes d'huile d'amandes douces. Mêlez bien, et faites bouillir jusqu'à consistance de pommade. Etendez sur une mousseline et appliquez pendant la nuit.

- Recette du moyen âge pour blanchir le teint : Prenez 1 litre de lait d'une vache noire, 1 litre d'eau de la vigne quand elle pleure, 8 citrons et 4 oranges coupés menus, 50 grammes de sucre candi, 4 oignons de narcisse. Faites bouillir et appliquez le soir.

- Recette anglaise transmise et célèbre sous le nom de "Lait virginal" : Teinture de benjoin, 4 grammes,  et eau de roses, 500 grammes.

 

Recettes modernes :

 

Pour éclaircir le teint :

- Pilez en parties égales des graines de melon, de citrouille, de courge et de concombre. Ajoutez de la crème fraîche pour délayer cette farine, puis du lait. Battez en pâte claire et ajoutez 1 gramme de musc avec quelques gouttes d'essence de citron. Appliquez pendant une demi-heure et lavez à l'eau tiède.

- Remède russe : Faites infuser dans du vinaigre de vin blanc une poignée de son très tamisé. Ajoutez 5 jaunes d'oeufs, 2 grains de musc et distillez. Appliquez le soir en vous couchant.

- Recette très simple et particulièrement efficace : Faites infuser de la pimprenelle dans de l'eau de pluie et faites une lotion soir et matin. L'eau de sureau, de fleurs de fèves, de tilleul, de mouron et l'eau miellée, sont bonnes aussi.

- Si la peau est délicate et supporte mal les corps gras, coupez avec moitié d'eau le mélange suivant : lait d'amandes, 250 grammes ; bichlorure hydrargyrii, 0,10 grammes ; et chlorhydrate d'ammoniaque, 0,10 grammes.

- Si la peau est épaisse : lotion le soir, en vous couchant, avec eau de roses, 250 grammes ; glycérine, 30 grammes ; chlorate de potasse, 1 gramme.

- Si la peau est luisante, appliquez soir et matin, pendant un quart d'heure, la pommade suivante : cold cream, 30 grammes ; acétate de zinc, 0,10 grammes, et essence de roses, quelques gouttes.

- Si la peau est grasse et encline aux boutons, faites, soir et matin, lotions avec :

eau distillée, 250 grammes ; bicarbonate de soude, 1 gramme ; et essence de Portugal, 6 gouttes ;

ou encore : eau de roses, 180 grammes ; baume de la Mecque, 10 grammes ; sucre en poudre, 4 grammes ; et un jaune d'oeuf.

- Si la peau est sèche et encline aux boutons, appliquez le soir la pommade suivante : cérat, 30 grammes ; blanc de baleine, 6 grammes ; et huile d'amandes amères, 3 grammes.

- Si la peau transpire trop facilement, étendez de 1/2 litre d'eau et mettez en compresse le mélange suivant : alcool, 30 grammes ; vinaigre, 30 grammes ; benjoin, 30 grammes ; saponine, 10 grammes.

 

Masques pour le visage réputés efficaces pour conserver au teint sa fraîcheur :

Farine d'orge mondé, 90 grammes ; miel blanc de Narbonne, 35 grammes, et blanc d'oeuf, 1 gramme ;

ou encore : cire blanche, 30 grammes ; huile d'amandes douces, 60 grammes ; graisse de chevreau, 30 grammes ; et blanc d'amidon, q.s.

Etendre la pommade sur une fine mousseline et appliquez pendant la nuit.

 

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9 février 2011 3 09 /02 /février /2011 23:25

 

 

f1.highres

 

20 août 1904, voici le quatrième numéro de "L'art d'être jolie".

En couverture : Cléo de Mérode, danseuse réputée, représentée par de nombreux artistes de l'époque.

 

Pour ce  numéro, j'ai choisi de vous transcrire un article qui nous explique comment se défendre de cet "hôte importun" qu'est le bronzage qui enlaidit les "fragiles visages féminins". A la fin de l'article, vous trouverez quelques recettes intéressantes, où piocher une fois de plus pour concocter de petites crèmes et lotions.

 

 

Le hâle ennemi :

 

Phébus et Borée ont des caresses rudes, dont s'accomodent mal les fragiles visages féminins. Le vent de la montagne ou du bord de la mer durcit fâcheusement la peau. Le soleil, qui a la bonne intention de réchauffer, la cuit et la dore, quand il ne va pas jusqu'à la brûler par l'insolation.

Ils procèdent en sournois, colorant lentement de jaune ou de gris le teint délicat, soit en totalité, soit par taches, qui vont grandissant. Les rayons solaires, en effet, ont la propriété d'agir sur le pigment des cellules en le rendant plus foncé.

C'est le hâle, hôte importun.

Toutes les femmes ne sont pas atteintes de la même façon. La mauvaise circulation du sang accroît le dommage, enlaidissant encore le visage auquel il donne une coloration trop accentuée.

 

Comment s'en défendre ?

Tout d'abord en l'évitant : c'est la meilleure méthode, mais la moins facile quelquefois.

Ne vous exposez pas au grand air, surtout du visage, sans de vastes chapeaux protecteurs. La coquetterie, trop souvent, nuit à la santé, et, sous prétexte d'élégance, les chapeaux de paille sont outrageusement relevés d'un côté, quelquefois des deux, de façon à dégarnir le plus joliment du monde les joues qu'ils ont mission de défendre.

L'ombrelle aussi n'est pas utilisée comme il faudrait : on recherche d'élégants dessins, de fins linons bien assortis à la robe, des manches joliment ciselés, mais on la porte nonchalamment, sans aucun souci du soleil.

Evitez aussi de sortir les mains nues. Ayez des gants qui montent très hauts.

Si vous vous exposez au soleil, mettez un soupçon de poudre de riz protectrice sur votre cou, sur vos joues, sur votre front. Portez des voilettes, de préférence d'une nuance tirant sur le jaune paille.

Jamais de médications internes en cette circonstance. Le meilleur remède contre le hâle est la patience. En trois jours, il disparaît si l'on ne s'y expose pas de nouveau.

Néanmoins, si la peau est trop brunie ou trop desséchée, quelques applications émollientes et adoucissantes pourront arriver à lui rendre sa fraîcheur et sa blancheur.

Les plus simples ne sont pas les plus mauvaises. C'est, par exemple, une application sur la figure, avant de se coucher, de blancs d'oeufs battus en neige ou simplement de fraises écrasées. Ce remède est particulièrement efficace au bord de la mer.

Les décoctions de bouillon blanc, de guimauve, de fève, de pimprenelle, l'eau distillée de roses, de cerfeuil, de fraises, de mouron sont bonnes aussi.

Voici cependant quelques formules un peu plus compliquées de lotions et de pommades qui combattront heureusement ce hâle importun :

 

Recettes pratiques

 

D'autrefois :

- Prenez une grappe de raisin vert, mouillez-la, et saupoudrez d'alun et de sel. Enveloppez dans du papier et faites cuire sous la cendre. Exprimez le jus, avec lequel vous vous laverez le visage.

- Recette de la cour d'Henri III : Appliquez pendant la nuit un masque fait de quelques onces de fleur de farine et de froment avec du blanc d'oeuf battu. Lavez le matin à l'eau tiède.

 

D'aujourd'hui :

- Recette espagnole : Battez du jus de citron et du blanc d'oeuf en parties égales. Faites cuire à petit feu en remuant jusqu'à ce que le mélange atteigne la consistance d'une pommade. Auparavant, lavez le visage à l'eau de riz. Applications trois soirs de suite en vous couchant.

- Soir et matin, mouillez pendant un quart d'heure votre visage avec la lotion suivante : Lait frais, 1/2 pinte ; jus de citron, 8 grammes ; eau-de-vie blanche, 8 grammes. Laissez bouillir et écumez.

- Faites fondre au bain-marie : Beurre de cacao, 12 grammes ; cire vierge, 12 grammes ; huile d'amandes douces, 100 grammes. Ajoutez : Suc de fraises, 75 grammes. Appliquez cette pommade le soir en vous couchant.

- Lotion composée de : Eau de roses, 100 grammes ; glycérine pure, 50 grammes. Appliquez le soir en vous couchant.

 

Je vous propose de poursuivre la lecture de ce numéro ici avec :

"Blondes ou brunes ?",

"L'arc et l'art des sourcils",

"L'hiver avant l'heure : les cheveux blancs",

"L'ombre au-dessus des lèvres, tantôt fâcheuse, tantôt charmante",

"Les jolis bras",

"Le role de la gymnastique dans la beauté".

 

 

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8 février 2011 2 08 /02 /février /2011 19:50

 

Juste pour le plaisir, suite de la remontée dans le temps en 1913 à la fête de la Mi-Carême, avec la Reine des Reines.

 

 

26 février 1913, Mi-Carême, la reine des reine Germaine Bregnat en calèche avec Mr Seguin :

 

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27 février 1913, char de la reine des reines dans une rue de paris :


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27 février 1913 à la Mi-Carême, Melle Bregnat et Mr Seguin : 

 

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8 février 2011 2 08 /02 /février /2011 00:10

 

21 février 1914 :  élection de la Reine des Reines à Paris


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Marcelle Guillot, la Reine des Reines :


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Le Petit Journal, 22 février 1914 :

 

La Reine des Reines de la prochaine Mi-Carême a été élue hier soir.

 

Hier soir a eu lieu, à la salle des fêtes de la mairie du Xe arrondissement, l'élection de la Reine des Reines de la Mi-Carême.

Huit concurrentes briguaient les suffrages, et après deux jours de scrutin fort animés, c'est Mlle Marcelle Guillot, une charmante couturière de dix-huit ans, demeurant avec sa mère, 30 rue de Brancion, qui se voit remettre le sceptre suprême.

Mlle Guillot avait été précédément élue reine de la Lyre d'Or.

M. Chassaigne-Goyon, président du Conseil Municipal, a ceint la nouvelle souveraine de son écharpe aux couleurs de la Ville de Paris et lui a donné l'accolade.

 

En 1914, Le Gaulois   écrit à propos des Reines :

N'ont-elles pas un réel mérite, toutes ces jeunes filles que le Comité prend à l'atelier ou au magasin, qui ne sont jamais sorties de leur milieu, et qui savent se montrer dignes du rôle momentané qui leur est échu et ne pas se laisser éblouir par les honneurs dont elles sont l'objet ?
Cette courte royauté n'est pas sans quelque profit. Chaque année le Comité attribue à l'élue (la Reine des Reines) un livret de caisse d'épargne de deux cents francs; couturiers, modistes, fourreurs, commerçants s'empressent de lui donner robes, chapeaux, manteaux et autres objets de toilette; partout où passe la Reine elle reçoit des bijoux ou des cadeaux de prix. Tout compte fait, cela représente une somme variant de huit à dix mille francs, qui constitue une petite dot et permet aux Reines descendues du pouvoir de se marier et s'établir. Et c'est très bien ainsi, car toutes sont des jeunes filles méritantes, choisies après une rigoureuse enquête, travailleuses, honnêtes et tout à fait dignes de cette chance inespérée, comme le démontre leur simple et touchante histoire que nous venons de raconter.

Source : Wikipédia, sur lequel vous pourrez lire un article très instructif sur la fête des femmes de Paris à la Mi-Carême au depuis le XVIIIe siècle.

 

19 mars 1914, fêtes de la Mi-Carême : la reine des reines entourée des reines de Paris sur un char :


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Source images : photographies de presse, Agence Rol (Gallica)

 

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5 février 2011 6 05 /02 /février /2011 14:47

 

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13 août 1904. Voici déjà le numéro 3.

Au sommaire cette fois-ci : les rides, le sourire, les ongles, le parfum.

 

Je pense que vous apprécierez tout comme moi les recettes de crèmes et lotions anti-rides, de même que celles destinées aux soins des ongles. En plus d'être délicieuses à lire, elles donnent de précieuses idées pour concocter ses propres cosmétiques.

Toutefois, je me permets de vous rappeler d'user de tous ces conseils avec prudence, et d'employer les produits inhabituels avec l'avis du médecin ou du pharmacien.

J'ai aussi particulièrement aimé l'article sur l'art de se parfumer, qui donne des conseils ingénieux, dans un texte empreint de poésie.

 

 

La guerre aux rides, coups de griffes du temps ...

 

Si j'eusse créé le genre humain, j'aurais mis les rides des femmes au talon. Ninon de Lenclos.

 

Faibles et timides d'abord, les rides se glissent une à une aux coins des yeux. La première est sans conséquence ; on fait peu attention à la seconde ; mais à la troisième, la beauté jette un cri d'alarme. En effet, le redoutable trio annonce le cortège sans fin de toutes celles qui s'établiront peu à peu sur le front, sous les yeux, autour de la bouche, sous le menton, à l'entour du cou.

Epoque triste, pressentiment de l'approche d'une puissance ennemie qui porte ses coups dans l'ombre, et qui ne s'arrêtera plus, dès qu'elle aura commencé à nuire.

Toutes les femmes maudissent les rides, atteinte à ce qui leur est plus sensible peut-être encore que leur beauté : leur jeunesse.

 

D'où viennent les rides.

L'âge pourtant n'est pas le seul coupable. De fâcheuses habitudes donnent fréquemment à la peau du visage ces plis disgracieux, qui, matériellement, sont produits par la disparition du tissu adipeux cutané et la perte d'élasticité de l'épiderme. Ainsi les grimaces, les ricanements, la colère, trop répétés, produisent des rides. Une vie factice, faite de veilles, en creuse aussi, de même que l'abus des fards, coquetterie souvent inutile et qui a vite fait de faner le visage. De nombreuses maladies enfin, l'anémie surtout, ont ce désastreux effet.

Certaines peaux, toutefois, sont, par nature, plus rebelles ou plus accesibles au danger.

 

Comment s'en défendre ?

N'attendez pas les rides, prévenez-les. Dès leurs premières atteintes, combattez-les par quelques soins intelligents. Les rides qui ne sont pas celles de l'âge, peuvent être atténuées. On arrive à les faire disparaître, en forçant la peau à travailler, par des irritants, des frictions, des massages. Vous éviterez les plissements de front, les façons de rire disgracieuses, les sourires artificiels, stéréotypés qui impriment de fâcheux plis aux côtés du nez.

Nous donnons plus loin un certain nombre de recettes, d'autrefois et d'aujourd'hui, contre les rides. Ce sont des pommades ou des lotions à appliquer le soir en se couchant ; mais, chez la plupart, l'effet est salutaire surtout à la suite de massages.

Ce massage de la peau est le meilleur remède. Employez tout simplement un peu de coton imprégné d'une des crèmes astringentes indiquées plus loin. Frictionnez légèrement sous l'oeil en sens inverse des rides ; puis, en remontant doucement, massez les pommettes et le tour du nez. Frictionnez en rond l'angle externe de l'arcade sourcilière, la tempe et la racine du nez. Avec un tampon plus fort, massez largement et plus vigoureusement les joues, le menton et les maxillaires, en en remontant les chairs en sens inverse des rides.

Certaines personnes emploient, pour ces massages de petits tampons en caoutchouc durci, en bois ou en ivoire. Mais le traitement le plus efficace est le traitement électrique par les massages avec des courants continus.

Dans tous les cas, évitez que votre visage soit saisi par le froid vif, toujours nuisible. Ainsi, en sortant d'un endroit surchauffé, comme est un théâtre, une salle de bal, mettez sur vos joues et votre front, avec une petite houppe de poche, un peu de poudre de riz protectrice.

Il y  a peu à faire contre les rides de la vieillesse. A quoi bon, d'ailleurs ? Elles ont leur charme. Il serait téméraire de vouloir retendre une peau fatiguée. Laissons le système torturant des belles d'autrefois qui se distendaient les chairs du visage à l'aide de pinces, mystérieusement dissimulées.

 

Recettes pratiques

 

D'autrefois :

 

- Pommade du moyen âge : Prenez des sucs d'oignons de lys blancs, du miel de Narbonne, de chacun 60 gr. ; de la cire blanche fondue, 30 gr. ; mêlez en pommade et appliquez toute la nuit.

 

- Secret du moyen âge : Faites rougir une pelle : jetez dessus de la poudre de myrrhe ; recevez-en la fumée sur votre visage en vous couvrant la tête avec une serviette, pour rassembler la fumée et l'empêcher de se dissiper. Réitérez trois fois. Ensuite, faites chauffer de nouveau la pelle. Quand elle sera bien chaude, vous l'arroserez de vin blanc avec un pulvérisateur. Vous en recevrez ainsi la vapeur sur votre visage et vous recommencerez trois jours de suite, matin et soir.

 

- Pommade du XIVe siècle : Faites durcir 6 oeufs frais ; ôtez-en les jaunes, et mettez à leur place de la myrrhe et du sucre candi en poudre, en parties égales. Rejoignez et exposez sur une assiette devant le feu. Il en ressortira une pâte que vous incorporerez avec 30 grammes de bonne graisse de porc. Enduisez la peau chaque matin, laissez sécher, puis essuyez.

 

- Lotion du XVIIIe siècle : Mêlez 15 grammes de teinture de benjoin à 30 grammes de bouillon de veau, sans herbe, ni sel. Imbibez des compresses que vous appliquerez pendant la nuit.

 

D'aujourd'hui :

 

Lotions contre les rides :

 

- Alcool, 12 grammes et blanc d'oeuf, 15 grammes ; appliquez pendant la nuit.

 

- Alcool, 12 grammes ; benjoin, 2 grammes ; storax, 2 grammes ; baume de Judée, 5 gouttes. Mettez 5 à 6 gouttes de ce mélange dans un demi verre d'eau. Lotionnez la peau en vous couchant le soir. Lavez le lendemain la place à l'eau fraîche.

 

- Faites bouillir de l'eau d'orge, passez, ajoutez quelques gouttes de baume de la Mecque ; agitez longtemps pour qu'il s'incorpore à l'eau. Avant de vous en servir pour lotionner le visage, préparez celui-ci, autant que possible, en le lavant à l'eau de pluie.

 

- Sulfate d'alumine, 4 grammes ; eau de roses, 200 grammes ; lait d'amandes épais, 50 grammes.

 

Crème contre les rides :

 

- Teinture de benjoin, 5 grammes ; fleurs de lavande fraîches, 1 kilog. ; axonge, 1 kilog. ; cire blanche, 100 grammes ; borax en poudre, 8 grammes. Faire fondre l'axonge, jetez-y les fleurs, laissez reposer, refondez, passez, puis ajoutez cire et borax

 

- Poudre de graines de citrouille, 60 grammes ; de grains de melon, 60 grammes ; de graines de concombre, 60 grammes. Ajoutez de la crème épaisse, diluez avec du lait parfumé à la teinture de benjoin.

 

- Beurre de cacao, 100 grammes ; cire vierge, 30 grammes ; blanc de baleine, 125 grammes ; suc d'oignons de lys, 120 grammes ; eau de roses, 50 grammes ; huile d'amandes douces, 120 grammes. Faire fondre au bain-marie.

 

Pour finir : une recette de paysanne, la plus simple et la meilleure peut-être :

Infusez des pelures de coing dans un peu d'eau-de-vie, et lotionnez le visage avec ce mélange.

 

 

Le sourire, fleur du visage

 

Tandis que le rire est une "exaspération joyeuse des nerfs" qui donne un éclair de beauté, très fugitif, mais fait la figure irrégulière et tient de la grimace, le sourire, au contraire, rend toujours jolie.

Certaines élégantes du XVIIIe siècle, assure-t-on, souriaient sans cesse, mais personne, jamais, ne les voyait rire.

Le sourire sert à l'amour et à l'ironie, à l'accueil et à la défense. Avec un sourire, on donne de l'espoir et on fait de l'esprit, le tout discrètement. Le sourire voyage sans bruit.

Quelquefois, il est ému, troublé. Heureux ou non, il entr'ouvre l'écrin charmant où sont les perles.

Malgré sa diffusion et ses variétés, le sourire est un langage très supérieur qu'on n'emploie qu'à un certain degré de sensibilité, de coeur ou d'intelligence. Le méchant sourit peu, le rustre ne sourit guère, l'animal ne sourit jamais.

Car le sourire est le rayon qui, par la fissure des lèvres, s'échappe de notre foyer intime.

De quelles couleurs sont les sourires ?

De toutes les couleurs, selon ce qui brûle dans ce foyer. Sont roses les sourires d'enfants et de jeunes filles ; bleus de ciel les sourires de nonnes ; les sourires d'amoureuses passent du feu de paille au clair de lune. Le sourire de la jolie femme est un prisme souvent variable. Le sourire des vieilles dames est gris cendre ; celui des veuves, lilas. Celui des mamans est couleur d'aube, car il est le reflet de ceux des babys.

Savoir sourire est un art, pourtant.

Il faut éviter le sourire figé, niais, prétentieux. Un rien de malice est permis. Le sourire espiègle n'est-il pas charmant ? L'innocence, la mélancolie, la bonté ont leur sourire. Evitez le sourire ironique, excepté pour montrer de l'esprit. Ne souriez pas à tout propos. Rappelez-vous qu'en souriant vous livrez beaucoup de votre intimité.

 

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Comment avoir de jolis ongles

 

L'ongle est le chapeau du doigt. Il faut qu'il soit digne de lui. Il n'est pas de jolie main, si les ongles en sont disgracieux. Elégamment taillés, au contraire, brillants et roses, ils la parent d'une façon charmante.

 

L'ongle idéal.

Il est en amande, légèrement bombé, ne dépassant pas de beaucoup le bout des doigts, l'accompagnant plutôt dans sa forme. Sa base et ses côtés sont bien engagés sous les chairs, sans qu'aucune membrane les couvre. Sa teinte est d'une belle transparence nacrée, brillante et rosée. Le petit cercle blanchâtre qui est à sa naissance est nettement dégagé. Quant à sa bordure, impeccablement entretenue, nettoyée et limée, elle ne dépasse guère 2 millimètres en son milieu. Les ongles longs sont toujours disgracieux.

La beauté des ongles consiste donc à la fois dans leur couleur, leur transparence, leur forme arrondie. Des soins quotidiens et minutieux peuvent seuls leur donner ce poli, cette teinte nacrée. Négligés, ils deviennent ternes et cassants.

Inutile de dire qu'il ne faut jamais se ronger les ongles. Rien n'est plus malsain pour l'estomac, l'ongle étant particulièrement toxique. Rien n'est plus laid. La beauté de la main s'en trouve irrémédiablement abîmée.

 

La toilette des ongles.

Quelques mots, d'abord, des objets indispensables pour leur entretien.

Le nécessaire à ongles comprend :

Une pince courbe, une petite pince ordinaire, une paire de ciseaux fins courbes, une lime, une pierre ponce effilée et aplatie, un polissoir en peau de daim, une curette, une petite éponge, un pot de vaseline boriquée, une boîte de brillant à ongles, et, suivant les cas particuliers, les poudres citées plus loin.

La croissance des ongles est constante. Ils se renouvellent en moyenne tous les trois mois. Aussi, chaque jour leur toilette doit-elle être faite soigneusement.

Trempez d'abord, pendant 2 minutes, le bout de vos doigts dans de l'eau boriquée tiède, aromatisée de quelques gouttes d'eau de roses (évitez l'eau trop froide comme l'eau trop chaude). Essuyez-les sans les sécher tout à fais, puis, avec le dos de la curette d'ivoire, repoussez légèrement les petits lambeaux de peau séchée qui adhèrent, de disgracieuse façon, à la base et sur les côtés. Passez la pointe de la curette autour des ongles sous la chair qui les enchâsse, afin de les bien dégager.

Contre les taches accidentelles, employez un peu de savon ou, mieux, du citron.

Taillez-les ensuite avec la pince courbe, limez pour arrondir les ongles, en les ciselant ainsi délicatement suivant la forme préférée. A nouveau, trempez-les dans l'eau boriquée, séchez avec une flanelle : les ongles deviennent roses en les frottant, car le sang se trouve attiré à la chair qui les recouvre.

On peut néanmoins les rendre plus brillants et plus roses. Frottez-les pour cela avec une petite brosse ou un tampon de ouate sur lequel vous aurez étendu un peu de brillant algérien. Polissez ensuite avec le polissoir en peau de daim.

Pour faire mieux encore, employez une des poudres citées plus loin, colorées au carmin. Evitez les vernis tout préparés, pratiques seulement au théâtre, où l'on n'a pas le temps de faire mieux, et où, pour l'optique de la scène, la teinte doit être exagérée, mais qui, une fois enlevés, ne sont pas sans abîmer les ongles.

 

Ongles pittoresques.

En extrême-Orient, subsite encore la mode disgracieuse des ongles démesurément longs. longtemps aussi, on les coloria de couleurs violentes, verte ou rouge.

Une mode nouvelle nous vient de Londres cette année. Grâce à un procédé nouveau, on est arrivé à reproduire de minuscules clichés sur les ongles. Ce snobisme a tout de suite fait fureur et on porte sur les ongles de la main gauche - côté du coeur - un portrait aimé.

C'est un moyen excellent pour ne pas se perdre de vue et pour se connaître ... sur le bout du doigt.

Mais laissons de côté ces fantaisies. Les ongles sont jolis par eux-mêmes. Soignez-les, mais n'y mettez pas de fards inutiles.

 

Recettes pratiques

 

Pour enlever les petites taches blanches, naturelles qui se trouvent sur les ongles : mêlez 10 grammes de poix et 10 de myrrhe et appliquez pendant la nuit.

 

Pour faire croître et raffermir les ongles (recette anglaise). Pressez le jaune d'un oeuf dur et 2 grammes de cire vierge. Faites fondre au bain-marie en ajoutant un peu d'huile d'amandes douces. Enduisez de cette pommade vos ongles tous les soirs et gardez pendant la nuit sous des gants. Après trois semaines, les ongles seront redevenus beaux et longs.

 

Pour fortifier les ongles de nature friable. Recouvrez-les pendant la nuit, sous des gants, de la pommade suivante :

Huile antique, 15 grammes ; sel blanc, 2 grammes ; colophane en poudre, 2 gr. ; alun pulvérisé, 2,6 gr. ; cire vierge, 5 grammes.

Ou goudron, 1 gramme ; axonge, 30 grammes. Lavez les mains, au réveil, avec une infusion chaude de sauge, de menthe ou de romarin.

 

Pour faire recroître un ongle tombé. Plongez à plusieurs reprises le doigt dans de la cire blanche fondue et un peu chaude ; il se formera ainsi des couches succesives que vous laisserez refroidir et que vous garderez jusqu'à ce que le même ongle repousse sous cette enveloppe protectrice.

 

Eau pour colorer les ongles. Trempez le bout des doigts, matin et soir, dans la composition suivante : Teinture de myrrhe, 1 gramme ; acide sulfurique, 2 grammes ; eau de source, 4 grammes.

 

Poudre colorante pour les ongles. Appliquez avec une brosse légère ou un tampon de ouate le mélange suivant : Oxyde d'étain pulvérisé, 5 grammes ; acide borique pulvérisé, 2 grammes ; poudre de talc, 1 gramme ; essence de violette, 2 gouttes ; teinture de carmin, 3 gouttes.

Ou : poudre de talc, 5 grammes ; acide borique pulvérisé, 5 grammes ; poudre d'amidon, 5 grammes ; teinture de carmin, 5 gouttes.

Frottez ensuite avec le polissoir.

 

Pour faire briller les ongles. Frottez avec une éponge chargée d'un mélange égal de cinabre et d'émeri porphyrisé, et en les humectant d'un peu d'huile d'amandes amères.

 

 

Le charme troublant des parfums

 

A côté d'un homme, une femme passe. Il est pourtant préoccupé, distrait, et, la tête baissée, n'a pas regardé la promeneuse dont il ignore tout, si elle est blonde ou brune, si ses yeux sont bleus ou noirs.

Mais, à peine l'a-t-il croisée, que, tout à coup, un parfum discret ou voluptueux, très pénétrant, s'épand derrière elle et charme ce passant dont la pensée aussitôt est détournée. Involontairement, il songe qu'un être gracieux l'a frôlé, fait de mystère et dont cependant il connait maintenant cette chose exquise : le parfum.

C'est beaucoup : le parfum ets un écho de l'intimité, et le plus troublant qui soit, un souvenir du linge, des dessous, peut-être de la chair savoureuse, un coin entrevu de l'alcôve. Rien de plus évocateur, de plus attirant, de plus capiteux.

      Toute la femme aimée est dans le parfum tiède

      Qui sort comme un soupir des flacons et des fleurs.

Ame de la chambre d'amour, le parfum s'y retrouve partout, aux plis des tentures, aux coussins des meubles, au creux des tiroirs, aux dentelles des oreillers.

Un flacon ancien, tout à coup débouché et laissant s'échapper une haleine de lilas ou de roses d'antan, fait surgir au coeur un monde de souvenirs.

De tous temps les parfums ont charmé.

 

Orgies de parfums.

Dans l'histoire, et principalement dans l'histoire de l'antiquité, la vie était plus "parfumée" qu'aujourd'hui. Les parfums étaient de toutes les réunions, de toutes les fêtes. Il n'y avait pas de poésie sans eux. Fabriqués naturellement, leur abus n'incommodait pas.

Leu but, d'ailleurs, à la fois était triple : religieux, hygiénique et voluptueux.

Les Egyptiens ne craignaient pas d'enfumer les nouveaux-nés en brûlant sous leur nez des cassolettes odorantes.  Les jeunes mariés et les défunts jouissaient du même privilège. En l'honneur du soleil, les prêtres de Memphis brûlaient le matin du benjoin, à midi de la myrrhe et au crépuscule de la résine.

Les Romains détiennent le record de la parfumerie. C'était chez eux un besoin qui faisait partie des moeurs. Ils allaient chez le parfumeur comme nous allons au café, et il y avait des boutiques gratuites où les pauvres gens se parfumaient aux frais du gouvernement.

La parfumerie religieuse était réglementée. Le musc était pour Junon, le safran pour Jupiter, l'aloès pour Mars, l'ambre pour Vénus, le cinnamone pour Mercure.

Il y eut des débauches inouïes de parfums. On en frottait les chevaux, les chiens, les murailles. Les vins les plus estimés étaient ceux où infusaient des violettes, des roses ou autres fleurs suaves, les vins ambrés ou rendus amers par la myrrhe et l'aloès. On alla jusqu'à faire tomber pendant les repas des pétales de rose sur la tête des convives, et à lâcher au milieu d'eux des colombes parfumées dont les battements d'ailes embaumaient l'air.

Les femmes ne se contentaient pas d'un seul parfum. Chaque partie du corps en avait un particulier. Ainsi la menthe était recommandée pour les bras, l'huile de palme pour les joues, la marjolaine pour les cheveux, l'essence de lierre pour le cou.

La France ancienne ne connut pas ces exagérations. L'eau de roses et l'eau de fleurs d'oranger charmaient seules les dames du temps de Charlemagne. Mais les croisés, au retour de la guerre sainte, rapportèrent le goût des parfums. Les Florentins amenés par les Médicis en usèrent et en abusèrent. Sous Louis XIV, les odeurs violentes redevinrent à la mode. Richelieu saturait l'air de ses appartements de parfums lancés par des soufflets. Sous Louis XV, les dames de la cour en adoptaient chaque jour un nouveau, et la Pompadour, qui trônait à cette "cour parfumée", dépensait par an cent mille écus pour ses odeurs.

Aujourd'hui, nous cherchons à remplacer la quantité par la qualité. Tous les jours apparaissent des parfums nouveaux, inédits, tours de force de la chimie et où, malheureusement, les fleurs n'ont plus guère de part. La plupart de ces préparations sont malsaines pour la peau et dangereuses pour les nerfs.

 

L'art de se parfumer.

C'est un art délicat que de savoir se parfumer, plus rare encore que de savoir s'habiller. Il n'y a pas de règle, chaque femme choisissant à sa guise, ayant ses préférences, mariant parfois elle-même en des doses savantes plusieurs parfums. Toutes les fantaisies, toutes les hardiesses sont permises. Bien que des parfums discrets comme la verveine conviennent plutôt aux jeunes filles, de troublants comme l'héliotrope aux jeunes femmes, de capiteux comme l'oeillet ou l'ambre aux passionnées, on ne saurait établir de classement, ni même donner de conseils, car à cette poésie florale s'ajoute une autre poésie qui change avec toutes les femmes : son parfum naturel.

A elle de trouver la fleur dont le suc en sera le complément délicat, à doser dicrètement ce parfum.

Sa coquetterie sera ingénieuse. Elle évitera ce qui pourrait entêter, ces odeurs trop violentes dont le seul contact d'une poignée de main garde la trace pendant trois jours. Elle saura qu'il faut que sa chevelure embaume, mais discrètement ; que certaines places, nids à baisers, comme le creux de la poitrine, pourront cacher discrètement quelque sachet. Elle saura aussi que le parfum doit être pour la femme comme une enveloppe, et que la meilleure façon de se parfumer est de parfumer surtout la robe, à l'envers, avant de la mettre, et principalement le bas des jupes, à l'aide d'un vaporisateur. Il n'arrive alors à l'odorat de ceux qui l'approchent qu'un parfum voilé. Quand elle marchera, l'agitation du bas de sa robe dégagera une odeur exquise. Elle fera "éclore des fleurs sous ses pas".

Et quant à son corps, encore imprégné de l'enveloppe qui l'embaumait, a-t-il besoin d'autre parfum que sa fraîcheur ?

 


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Pour ce numéro, je ne vous ai retranscrit qu'une sélection d'articles. Vous pouvez lire la suite ici, pour découvrir "la voix séductrice", "les mouches "assassines"","ne portez pas de talons trop hauts !".

 


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3 février 2011 4 03 /02 /février /2011 07:55

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6 août 1904 : parution du second numéro de "L'art d'être jolie".


Après le succès du premier numéro, les articles présentés dans ce fascicule vont aborder de nouveaux thèmes.

 

Les lectrices apprendront à être gracieuses, au-delà de leur "joliesse", à harmoniser leurs gestes comme pour une danse, fléchissant un bras quand l'autre se tend, et autres conseils qui me font penser à des contorsions sophistiquées, tout en ayant l'air d'être naturelles !

 

Puis nous passons directement de la grâce aux points noirs ... Après une description digne d'un cauchemar, viennent les explications, comparant le sébum à de la brillantine. Ensuite sont citées les mauvaises habitudes à ne pas prendre, tels les collégiens qui "se tirent les vers du nez", ainsi que quelques conseils pratiques.

 

Le troisième article nous parle des mains et des moyens de les garder "fines et blanches", avec une introduction quasi érotique. On y découvrira si notre main dispose de dimensions convenables pour être jolie, ou non ... Mais rassurez-vous, même si vous apprenez que vos mains n'auraient pas été bien considérées par Mme de Pougy, vous pourrez tout de même tester des recettes qui sont sensées les embellir. Suivant ces conseils, oserez-vous vous laver les mains à "l'eau de pluie, légèrement chauffée" ? Par contre, en tant que bonne infirmière, je tenterai évidemment de vous dissuader de n'utiliser le savon qu'une fois par jour ...

 

L'article suivant aborde un sujet qui obsède notre société actuelle : le surpoids. A la différence qu'alors, on faisait la différence entre un embonpoint qui pouvait avoir de charmants attraits, et une obésité. Cette dernière est appelée "le mal" à plusieurs reprises, et on peut alors s'interroger sur l'approche actuelle de tout surpoids : n'est-elle pas la même, sans oser utiliser ce mot ? Mais ici, même l'obésité ne paraît cependant pas une fatalité. Et des solutions sont là aussi proposées, la plupart bien plus raisonnables d'ailleurs que celles qu'offrent nombre de magazines d'aujourd'hui. A ces conseils toutefois, je mettrai un bon bémol concernant les boissons, pour inciter plutôt à boire de l'eau selon sa soif.

 

Et pour finir, je vous laisserai découvrir le récit de "la toilette d'une jolie romaine".

 

Côté illustration, en exemple de beauté féminine, c'est un portrait de Marcelle Lender qui figure dans les premières pages : chanteuse et danseuse parisienne, elle fut immortalisée par les peintures de Toulouse-Lautrec  (ci -dessous : Marcelle Lender dansant le boléro).

 

 

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Je vous souhaite maintenant une bonne lecture.

 

La grâce, mélodie des gestes :

 

Etre belle, être jolie, être gracieuse ! Autant de termes différents de l'esthétique féminine.

La beauté est une question d'architecture, de sculpture, de plastique, d'avantages naturels.

La joliesse est une question d'originalité personnelle, d'agréments, souvent imprévus.

La grâce, elle, est une réunion de mouvements harmonieux, aisés, rythmiques, imprévus aussi quelquefois, une mélodie.

On se fatigue vite d'une pure et froide beauté. On peut s'oublier un moment dans la contemplation d'une jolie femme. Mais une femme gracieuse enchante davantage. La beauté frappe, la joliesse charme, la grâce fait mieux : elle retient.

Il suffit d'un geste pour montrer sa grâce, mais voyez tout ce qu'il y a dans ce geste, tout ce qui s'harmonise en lui.

Si le buste a fléchi, en même temps la poitrine s'est soulevée, la tête s'est penchée, les lèvres ont souri, les muscles des joues se sont contractés, les narines ont frémi, les yeux ont brillé.

 

L'art d'être gracieuse :


Trois grands principes : l'aisance, la variété et le rythme.

Mais l'aisance a des ennemis : c'est l'embonpoint qui alourdit les mouvements, la maigreur qui les exagère, la timidité qui les rend hésitants, la nonchalance qui les ralentit, la brusquerie qui les heurte, l'afféterie qui les rend maniérés.

La variété aussi est nécessaire. La monotonie d'un même mouvement est incompatible avec la grâce : elle fatigue vite.

Cette variété a lieu par oppositions. Si une jambe se raidit, l'autre s'infléchira, si un bras s'allonge, l'autre se repliera. Et le rythme, un rythme doux, coordonne ces mouvements, les fait jouer ensemble ou se succéder.

Surveillez-vous donc pour devenir gracieuse et surtout pour le rester. Les attitudes n'ont véritablement de grâce que lorsqu'elles sont bien naturelles.

Et, tandis que les mouvements du corps sont gracieux, les traits du visage eux aussi prennent une harmonie charmante. L'oeil jette un éclat brillant qui dit l'intelligence. La bonté du coeur donne à la bouche un pli significatif. La glace devient un reflet des qualités morales, et mieux qu'un reflet, leur expression.

La femme a le don de mettre de la grâce dans tout.

Elle peut ne pas être belle ou ne l'être plus. Qu'importe, elle est gracieuse, elle se confère une prime d'assurance contre la perte de sa beauté.

 

 

Des importuns de la beauté : les points noirs

 

Ceux-là ne sont pas à l'horizon, mais beaucoup plus près, aux ailes du nez, au pli du menton, autour du front, derrière les oreilles, hôtes disgracieux.

Une délicate pression des ongles fait sortir de petits cylindres pâteux, blanc jaunâtre ou gris sale. Qu'est cela ? On dirait des vermisseaux ! Vite, une loupe ! Grand Dieu ! ils ont une tête noire ! Ils remuent peut-être ? ...

Rassurez-vous. Si on se permettait de presser ainsi votre joli nez, on n'en tirerait pas plus de vers que de lait.

Les petits points noirs qui vous effarouchent ne sont que de minuscules poussières qui se sont fixées dans les pores trop dilatés de votre peau. La matière blanchâtre qui les suit est la concrétion fournie par les petites glandes sébacées qui sont à la base de ces pores, sorte de brillantine naturelle du visage.

Pour faire disparaître ces importuns que la science a appelés solennellement "tannes" ou "comédons", il suffit de râcler adroitement la peau avec un coupe-papier d'ivoire, très mince. Evitez la pression des ongles, toujours irritante et même la clef de montre, classique chez les collégiens qui se tirent les vers du nez, non dans un but de coquetterie, mais pour rompre la monotonie des heures de classe.

Lavez ensuite légèrement la partie touchée à l'alcool pur ou à l'eau de Cologne, ou au savon à l'ichtyol et mettez un peu de pommade astringente au tanin.

Si ces points noirs sont en grand nombre, n'employez pas de moyens d'expulsion violente. Faites-les fondre en passant simplement sur la peau un peu d'éther ou d'eau oxygénée.

 

Recettes pratiques :

 

Deux lotions efficaces :

1 - Carbonate d'ammoniaque, 1 gramme. Ether, 30 grammes. Eau distillée, 70 grammes.

2 - Alcool à 90°, 80 grammes. Alcool de lavande, 10 grammes. Savon noir, 10 grammes. Acide salycilique, 1 gramme.

 

 

Pour garder vos mains fines et blanches

 

La belle main de Laure captiva mon coeur. Pétrarque.

 

Quoi de plus charmant qu'une main qui se dégante, qui sort toute blanche de sa gaine étroite ! Le gant a quelque chose de la robe qui tombe. Ne découvre-t-il pas la rondeur du poignet, la mollesse de la paume, le fuselé des doigts, le brillant des ongles, la blancheur de la peau sillonnée de fines veines bleues.

 

La main a une poésie intense. Instrument délicat du geste, elle possède un cachet particulier d'élégance, de finesse, de grâce. Si quelques femmes ont la main banale, commune, sotte même, chez combien d'autres, au contraire, elle est expressive, infiniment.

Plus que les yeux, miroirs décevants, les mains ont un langage, et par leurs mouvements, prestes ou lents, disent votre nature, racontent ce qui vous agite. 

"Quoi des mains ! disait Montaigne, mais, par elles, nous requérons, nous promettons, nous congédions, nous menaçons, nous prions, nous refusons, nous craignons, nous mandons, nous encourageons, nous jurons, nous accusons, nous flattons, nous applaudissons, nous bénissons."

Pour être jolie, la main doit être petite, ferme et douce à la fois, terminée par des doigts étroits, allongés, fuselés, allant en s'amoindrissant vers l'extrémité des phallanges. Le dessus de cette main sera potelé sans que les veines soient trop saillantes. Il y aura de petits creux au-dessus de chaque doigt, quand elle s'ouvrira ; de légères saillies, quand elle se fermera.

Le pouce ne dépassera pas, en longueur, l'articulation moyenne de l'index. Celui-ci, étendu, arrivera juste au-dessous de l'ongle du médium. L'annulaire viendra à moitié de cet ongle et le petit doigt atteindra l'articulation de la dernière phalange de l'annulaire.

 

Il faut aux mains une hygiène.

Dans l'ancien temps où le baise-main, charmant, était en usage, plus qu'aujourd'hui, les belles soignaient leurs mains comme des bijoux et possédaient mille recettes.

Toutes les femmes, avec un peu de soins, simples d'ailleurs, peuvent arriver à garder leurs mains jolies, à moins que leurs occupations les meurtrissent spécialement. Dans ce cas même, bien des remèdes sont à leur portée.

Celles qui vaquent aux soins de leur ménage mettront à ces heures-là de vieux gants protecteurs.

Qu'aucune ne commette l'imprudence de sortir sans gants. L'air est l'ennemi cruel des mains blanches.

Les veines trop grosses sont disgracieuses. Sans aller, comme certaines Espagnoles, jusqu'à dormir les mains attachées aux colonnes du lit, évitez d'être serrées aux poignets et sous les bras. N'ayez pas de gants étroits.

 

L'art de se laver les mains.

Il est bon de le faire plusieurs fois par jour. N'oubliez pas, en effet, que la main qui touche à mille objets est le continuel véhicule de nombreuses poussières.

Une règle générale : évitez l'eau trop froide, de même aussi que l'eau trop chaude. Les gerçures viendraient vite. De préférence, employez l'eau tiède, bouillie si possible.  L'idéal serait de l'eau de pluie, légèrement chauffée.

Pour la toilette du matin, et pour celle-là seulement, usez de savon. Son trop fréquent emploi irriterait vite votre peau. Servez-vous des savons les plus simples, les plus naturels, en ajoutant à l'eau un peu de bicarbonate ou de borate de soude. Parfumez-vous même d'un soupçon de benjoin.

A ce premier lavage, employez, s'il y a lieu, la brosse et la pierre ponce.

Essuyez vos mains et frictionnez-les aussitôt avec un peu de glycérine ou de glycérolé d'amidon, afin que leur peau, encore humide, ne prenne pas contact avec l'air.

Si vos mains sont naturellement rugueuses, au lieu d'eau ordinaire, servez-vous d'eau de son, d'eau de laitue, d'eau de mauve, adoucissante.

Cinq ou six fois, en moyenne, au cours de la journée, notamment avant et surtout après les repas, lavez-vous encore les mains, mais sans savon. Frottez-les simplement d'un zeste de citron ou de vaseline et passez-les ensuite à l'eau tiède.

Si elles ont quelques taches plus rebelles, frottez-les légèrement avec un tampon de ouate hydrophile imbibée d'acide acétique. Passez-les ensuite dans un peu d'eau savonneuse et essuyez avec une serviette-éponge.

Si, en raison de vos occupations, vos mains sont souvent mouillées, ayez recours fréquemment à des substances grasses. Contre les fatigues qui abîment les mains, certaines applications très simples, pendant la nuit, font oeuvre réparatrice.

 

Les gants de nuit.

L'usage des gants portés la nuit est aussi très efficace. Tenant les mains hors de l'air et de la lumière, ils accentuent leur blancheur. Ils peuvent être, en outre, remplis de quelque mélange adoucissant, qui, durant les longues heures du sommeil, fait son effet.

Mais n'allez pas trop loin : ne faites pas, pour avoir de jolies mains, comme ces belles du XVIIIe siècle qui évitaient de les fermer, afin de n'y point avoir de rides.

 

Recettes pratiques :

 

Pour affiner les mains abîmées par le travail : Pilez 125 grammes d'amandes douces avec 3 jaunes d'oeufs bien frais. Détrempez dans 2 décilitres de lait. Faites cuire jusqu'à consistance et mettez en application le soir sur les mains ;

ou encore, appliquez de même le mélange suivant : Amandes amères, 350 grammes. Farine de riz, 250 grammes. Carbonate de soude, 20 grammes. Essence de bergamote, 10 grammes.

 

Lotion contre les mains rugueuses : Vinaigre de vin, 60 grammes. Alcool à 90°, 30 grammes. Eau de roses, 30 grammes. Jus de citron, 40 grammes.

 

Pour blanchir les mains : Trempez-les dans de l'eau où vous aurez délayé quelques pincées de la poudre suivante : Farine de marrons d'Inde, 400 grammes. Farine d'amandes amères, 360 grammes. Poudre de riz, 30 grammes. Carbonate de potasse, 7 grammes. Essence de bergamote, 4 grammes ;

ou mettez en application la pommade suivante : Pommade de concombres, 100 grammes. Oxyde de zinc, 10 grammes.

 

Mélange adoucissant pour gants de nuit : Battez un jaune d'oeuf très frais dans une cuillère à soupe d'hule d'amandes douces. Ajoutez 8 grammes d'eau de roses et 4 grammes de teinture de benjoin.

 

 

Comment combattre l'obésité :

 

Le limaçon nuit à la rose, le ver à la pomme, le nuage au soleil, l'obésité à la jeune femme. Proverbe persan.

 

L'obésité n'est pas l'embonpoint. Celui-ci a ses avantages, donnant au corps féminin plus de modelé dans les contours, plus de fraîcheur dans la carnation, rendant plus voluptueux les appas.

Mais que cet embonpoint ne prenne pas trop d'extension, car alors la fâcheuse obésité arrive, défigurant les traits, alourdissant les mouvements, troublant la santé générale.

Il est de charmantes grosses dames, mais il n'est pas de grosses dames heureuses. La graisse envahissante est, en effet, la ruine de la beauté et du charme de vivre.

 

Pourquoi grossit-on ?

C'est affaire de tempérament parfois. Des jeunes filles jusqu'à dix-neuf ans très sveltes, nées de parents de constitution normale, prennent à leur majorité un embonpoint vite débordant. Leur existence est pourtant bien réglée, leurs exercices fréquents, leur alimentation modérée. Mais chez elles, par suite de quelque lésion organique, la nutrition se fait mal, les tissus adipeux s'épaississent naturellement, sous l'infiltration trop grande des aliments. La graisse s'accumule dans certaines parties du corps, sous les bras, aux plis du ventre, autour des seins, au bas du visage. Les membres alourdis se fatiguent et redoutent une activité qui serait pourtant salutaire. Pour un rien, elles sont essoufflées et le coeur s'en ressent. L'intelligence elle-même devient indolente.

Ce phénomène ne se produit parfois que sur le tard, après la maternité. Des femmes, de taille ordinaire jusqu'à quarante ans, deviennent tout à coup obèses et, chez elles, trop peu ingambes pour lutter en prenant beaucoup de mouvement, le mal ne fait qu'empirer.

Il arrive aussi - et c'est le cas le plus fréquent - que cet envahissement des tissus par la graisse ait des causes plus immédiates, soit par une alimentation trop abondante, d'une qualité préjudiciable à la santé, soit une vie dénuée d'exercice, notamment de marche. Voyez les métiers sédentaires, les vendeuses des halles, par exemple : 75% sont obèses, quelquefois démesurément.

Ce mal dont les causes sont précises, n'est donc pas sans remède. Mais, avant toutes choses, rendez-vous bien compte de la raison de votre état. S'il vient de quelque lésion, de disposition organique, il faudra avant tout guérir celle-ci.

 

Un régime préventif.

Mieux vaut prévenir que guérir. Vous êtes charmante, mademoiselle, et votre taille est la plus belle du monde, mais sait-on jamais ce qu'il peut en advenir ? Pourquoi ne pas prendre quelques précautions générales, faciles ?

Elles consistent surtout à régler la vie : la nourriture, le sommeil et l'exercice seront normalement proportionnés. Pas d'inutile bonne chère, de surabondance de nourriture, introducteurs certains de la fâcheuse graisse. Beaucoup d'activité, c'est-à-dire d'exercice, notamment de marche et de sports donnant à l'organisme un mouvement suffisant pour équilibrer les recettes et les dépenses.

Mais que faire une fois que le mal existe ?

 

L'art de de faire maigrir.

Ne brusquez rien. Laissez toujours l'obésité disparaître graduellement, sans quoi la peau deviendrait flasque et ridée.

Jeûner est un moyen aussi violent qu'inutile, qui ne fait qu'épuiser la santé. On l'abandonne quand l'embonpoint diminue et tout est à recommencer ... car on mange alors de meilleur appétit.

Les marches forcées ne sont pas plus heureuses.  La fatigue excessive qu'elles donnent ouvre démesurément l'appétit. Il en est de même de l'équitation. L'appétit des officiers de cavalerie est légendaire. 

A quoi bon prendre de l'exercice si une sur-alimentation doit en être la conséquence ?

Plutôt que de chercher à accomplir quelque tour de force des muscles ou de l'estomac, mieux vaut les entraîner progressivement, les premiers à prendre beaucoup de mouvement, le second à diminuer sa nourriture.

Marchez donc souvent et régulièrement. Faites du sport, de la bicyclette, du tennis. Levez-vous de bonne heure. Ne vous attardez pas au lit.

Quant à la nourriture, mangez à votre appétit, mais pas plus. Evitez les féculents, les aliments à base de beurre, les fritures et les corps gras, les légumes secs, les pâtisseries, la mie de pain, la bière et les oeufs.

Buvez le moins possible et de préférence du thé léger, chaud et peu sucré.

Suivez donc un régime de viandes saignantes, de pain grillé, de légumes frais, en proportions raisonnables. Voici celles qui furent indiquées, par exemple, par l'Académie de médecine.

Petit déjeuner : 25 gr. de pain grillé ; 50 gr. de viande froide ; une tasse de thé léger.

Déjeuner : 50 gr. de pain grillé ; 100 gr. de viande froide ou saignante ; 100 gr. de légumes verts ; 15 gr. de fromage. Fruits frais à discrétion ; une tasse de thé.

Dîner : Jamais de soupe ; 50 gr. de pain grillé ; 100 gr. de viande rôtie ; 100 gr. de légumes verts ; salade ; fruits frais ; une tasse de thé.

Il est bon de boire chaque matin un peu d'eau minérale laxative pour activer la digestion.

Prenez des douches et surtout des bains de vapeur.

 

Massez le visage.

Le massage est bon contre l'obésité, surtout de la figure. Il faut la masser délicatement, en tournant sur place. Le double menton, si disgracieux chez la femme, se masse en remontant, avec la main, ou à l'aide d'un petit tampon de ouate.

Massez de même autour des yeux et de la bouche, légèrement, dans le sens contraire des rides, en faisant aller la graisse de la partie gonflée à la partie creuse, et, le soir, mettez des compresses sur les points trop gras.

 

Ne craignez donc plus la graisse envahissante. Nous pouvons nous en rendre maîtres, et les personnes obèses ne sont plus des parias comme dans la Grèce ancienne, où les hommes trop gras étaient officiellement exclus des affaires publiques.

Quant aux femmes trop grasses, on les laissait à la maison ...

 

 

La toilette d'une jolie romaine

 

Etre jolie est la grande préoccupation de la femme romaine et, chaque matin, elle passe de longues heures devant la table où est disposé tout un arsenal de lotions, de pommades, de fards savants.

 

L'indispensable ânesse.

Sitôt levée, la belle Romaine chasse l'engourdissement de l'éveil en se lavant le visage à grande eau, ablution doublement utile, car elle s'est enduit la face, la veille au soir, d'un cataplasme de fèves grasses ou d'une pâte de lait et de mie de pain destinés à conserver la fraîcheur de son teint. Célèbre est la formule de Poppée qui ne voyageait pas sans être suivie d'un troupeau de 50 ânesses dont le lait, chaque jour, était employé aux soins de sa beauté.

Après l'eau pure, afin de garder le velouté de son teint, elle enduit ses joues d'une légère couche de lomemtum, fait de myrrhe de Judée et de pur froment, ou encore d'asype athénien, dont l'huile onctueuse est extraite de la toison des brebis.

 

Savon à la mode ancienne.

Si sa peau a néanmoins quelques boutons ou quelques taches de rousseur, elle les combat avec l'alcymée, mélange précieux retiré du nid de certains oiseaux.

Puis elle se lave les mains monguement, au savon. Le plus estimé vient de Gaule et est composé de graisse de chevreau et de cendre de hêtre qu'aromatise la cinnamore. Avant la conquête des Gaules, le savon était remplacé par des herbes.

Elle se passe un peu de lait d'ânesse sur les mains pour les adoucir et les essuie ensuite à une serviette de lin. Le luxe des Romaines est de s'essuyer aux cheveux soyeux d'un enfant.

Sa coquetterie a mille soins. Une tigelle d'ivoire est employée pour ses oreilles ; elle râcle sa langue avec une fine lame d'acier, brosse ses dents, et se gargarise d'eau de roses.

Pour que son haleine soit pure, elle croque des pastilles parfumées à la myrte, au fenouil, à  la lentisque.

La Romaine passe ensuite une demi-heure dans son bain. L'eau en est pure ou simplement mêlée de son, à peine parfumée. Une friction avec une brosse métallique avive la circulation du sang, puis la belle s'enveloppe, et, tandis qu'une affranchie, véritable artiste dans l'art de soigner les mains, taille ses ongles avec une fine lamelle, des esclaves, attentives au moindre claquement de ses doigts, apportent le premier repas sur un plateau en bois de citronnier : des figues fraîches, des galettes chaudes, et, dans une coupe d'onyx, du vin de Sétie, renommé pour rendre ses forces.

La coquette, ainsi reposée de la saine fatigue de son bain, se fait épiler. Toutes les parties de son corps, même la poitrine et les bras, doivent être uniformément lisses et douces. Sur les membres, sur les surfaces larges, la pierre ponce fait son oeuvre. Sur le visage, c'est une plante rugueuse, le dropax. De petites pinces permettent l'épilation autour des lèvres et du nez.

Nombreuses sont les lotions pour la chevelure. Les meilleures sont à la moelle de cerf ou à la graisse d'ours.

 

Chevelures romaines.

"Honte au troupeau mutilé, au champ sans verdure, au bois sans feuillage, à la tête sans cheveux !" a dit le poète. Aussi les Romaines possèdent-elles mille recettes préservatrices. Une lotion à base de cantharides est même réputée infaillible.

Les Romaines sont brunes, mais les soldats, en revenant de Germanie ou de Gaule, ont dit que les femmes de ces pays sont belles et possèdent des cheveux couleur de soleil. Aussi la teinte blonde est-elle recherchée à l'aide de savantes teintures.

Pour se noircir les cheveux, il existe une formule mystérieuse, horrible, mais souveraine : des sangsues fermentées deux mois dans du vinaigre, en un vase de plomb. La coloration vient du métal qui se détache des parois sous l'acidité du liquide.

Certaines courtisanes se teignent les cheveux en jaune ou en bleu. D'autres y sèment des paillettes brilllantes.

 

L'idéale pâleur.

"Toute femme qui aime, a chanté Ovide, doit être pâle. C'est la seule couleur qui convienne quand le coeur est pris."

Aussi les belles Romaines cherchent-elles toutes à se pâlir, en étendant sur leurs joues une couche de céruse ou de craie. Une recette est classique : de la farine d'orge, des oeufs, de la corne de cerf, des narcisses, du miel et de la gomme.

Elles boivent aussi des infusions de cumin ou du vinaigre pour décolorer leurs traits.

Quelques-unes, cependant, ne dédaignent pas le fard rose, pour paraître plus jeunes. On en cite un merveilleux, fait de minium, de carmin et de certaine substance tirée du crocodile.

Contre les rides mille moyens sont employés. Il existe jusqu'à des pinces pour tendre la peau pendant le sommeil.

Juvénal s'est moqué de ces artifices :

" - Cette face emplâtrée que recouvrent tant de drogues et où s'agglutinent les lèvres des infortunés maris, est-ce un visage ou un emplâtre ?"

Les paupières s'estompent d'antimoine, de mine de plomb, de fusain. Certaines poudres insufflées dans les yeux leur donnent plus d'éclat. Les sourcils sont allongés avec de la fumée ou des oeufs de fourmis brûlés et broyés. De minuscules emplâtres noirs en forme de croissants agrémentent délicatement le coin des lèvres ou du menton.

La Romaine est prête pour plaire.

 

A feuilleter sur Gallica

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1 février 2011 2 01 /02 /février /2011 22:49

 

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30 juillet 1904, une nouvelle publication hebdomadaire paraît, spécialement destinée aux femmes : "L'art d'être jolie".

 

Il s'agit d'un fascicule dirigé par Liane de Pougy, célébrité des années folles, conprenant vingt pages illustrées et éditées sur papier parfumé.

 

"La femme peut être exquise à tout âge et dans toutes les conditions sociales. Il lui suffit de ne pas se négliger, d'avoir une constante hygiène, des précautions et du goût ".

La publication "passera successivement en revue tout ce qui peut apprendre à la femme à mettre en valeur sa beauté, non pas seulement celle du visage et du corps, mais aussi celle du cadre délicat où elle doit vivre, de l'écrin qui la renferme, des gestes qui sont sa grâce, du parfum de bonheur qu'elle répand autour d'elle.

Chaque semaine, sur la couverture et dans l'intérieur des pages, paraitront des images féminines qui seront autant de types de l'idéale beauté."

 

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Extraits du numéro 1 :

 

En toute femme existe l'étincelle de charme. Il suffit de la mettre en valeur, de la faire briller.

 

Ce que disent les yeux :

 

Non seulement les yeux sont l'ornement du visage, mais aussi la manifestation de la vie intérieure dans ce qu'il y a de plus intime et de plus mystérieux.

Etrange est la puissance des yeux. Tristes ou rieurs, clairs ou voilés, ils ont des nuances d'une douceur exquise, des sous-entendus charmants, des conversations sans fin. Pour la femme, ils sont l'irrésistible moyen de séduction.

Nous soulignons, d'ordinaire, pour les agrandir, leur ligne de démarcation à l'aide de quelque corps noir.

 

Comment avoir des seins de marbre :

 

Leur hygiène est simple et tient dans cette seule formule : l'eau froide. Des ablutions quotidiennes, en douche, sur leurs globes, augmenteront et affermiront leur rondeur.

 

Recette pratique d'autrefois :

Pour conserver aux seins leur fermeté : entourer les mamelles de guirlandes de lierre qu'on brûlera ensuite, puis les oindre le soir avec de la graisse d'oie mêlée de lait tiède, soit avec de l'oeuf de perdrix.

Recette pratique d'aujourd'hui :

Pour raffermir les seins, se frictionner soir et matin avec : Eau d'alun, 1/2 once.- Eau forte de camomille, 1 once.- Eau-de-vie blanche, 2 onces.

 

La beauté de la japonaise :

 

La Japonaise prend de sa personne des soins tout particuliers de propreté et de toilette.

Les femmes, avant de se baigner, commencent par verser de l'eau chaude sur leur corps et le frictionnent ensuite vigoureusement tout entier avec un sachet de son. Puis elles se douchent à nouveau et entrent dans le bain presque bouillant, d'où elles ressortent deux ou trois fois.

Après le bain, a lieu le massage, perfectionné au Japon, et fait soit en malaxant les muscles avec les doigts, soit en tapotant, avec le bord cubital du poing fermé, les diverses régions du corps.

 

Le maquillage est d'un usage constant au Japon. De tout temps, les femmes se plurent à changer leurs traits, et jusqu'au siècle dernier, elles se tatouaient.

Toutes se fardent. Une couche uniforme de blanc recouvre d'abord la figure et le cou, sauf quelques points. Une couche rouge est ensuite passée sur les joues et au-dessous des yeux. Les lèvres sont colorées de rose, quelquefois même de vert.

 

Ce qui distingue le plus la Japonaise, c'est sa coiffure. Toutes la portent semblable. Cest un échaffaudage compliqué où de nombreuses épingles jouent un rôle.

Les beaux cheveux noirs, ainsi relevés au-dessus de la tête, bien lissés à l'huile de camélia, sont très en valeur.

 

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7 novembre 2010 7 07 /11 /novembre /2010 19:32

La peau et la chevelure : hygiène, maladies, traitement, par le Dr Maximilien-Albert Legrand, Editions Larousse, 1908

 

Edmund-Charles Tarbell 1912 profil

La chevelure a besoin d'être aérée, ventilée, nettoyée chaque jour, lavée quelquefois, coupée ou tout au moins rafraîchie de temps à autre.

Pour bien soigner les cheveux, il faut les brosser chaque matin, après les avoir démêlés au démêloir, le moins possible au peigne fin : ce dernier peut irriter le cuir chevelu quand on en abuse, et faire apparaître le pityriasis. Les femmes doivent répéter tous les soirs cette opération.

Inutile de raser complètement la chevelure, ou de couper les cheveux trop courts ; il vaut mieux, chez les garçons et les hommes, leur laisser au moins un centimètre de longueur. La taille en brosse est plus en faveur qu'elle ne le mérite, car elle donne aux cheveux une direction anormale, les tiraille (Gastou) et les fait tomber.

Il est mauvais de conserver aux petits garçons de longs cheveux flottants. Il y a là une cause fréquente de maux de tête, d'affections parasitaires ; c'est très assujettissant comme soins journaliers. Pour la même raison, mieux vaut exiger dans les pensions, des collégiens, le port des cheveux assez courts.

Chez la femme, on se contente toujours de rafraîchir la chevelure, en coupant ou en brûlant légèrement chaque mois l'extrémité des cheveux bifides ou en fourche.

La coupe des cheveux, comme on le croit trop, active-t-elle leur pousse ? Ce n'est toutefois pas l'avis des dermatologistes les plus compétents : Bishoff, Brocq, Sabourand. Ce dernier ne voit, dans cette opinion courante, qu'une opinion d'horticulteur transplantée en dermatologie. En tout cas, ce qu'il y a de certain, c'est que, favorable à l'exécution des soins de propreté, elle est inoffensive. Elle ne parait avoir aucune influence sur la calvitie, fréquente chez l'homme, alors qu'elle est rare chez la femme qui conserve sa chevelure presque intacte. Sans doute parce qu'elle est moins souvent arthritique que lui.

Pour aérer et ventiler les cheveux, la femme doit les natter, et les garder le plus possible flottants sur les épaules pendant une heure ou deux chaque matin.

Dès le premier jour d'une maladie, le nattage de la chevelure est de règle. Il évite la chute des cheveux après les maladies aiguës et les accouchements. Le nattage en tresses peu serrées, en un mot la coiffure la plus simple, la moins compliquée, qui "torture" le moins possible le cheveu, est toujours la meilleure.

 

Comme quoi il ne faut jamais tirailler les cheveux

 

En prenant soin de la chevelure, il faut bien prendre garde de tirer dessus.

L'usage des faux cheveux, des papillotes, du crêpage d'un trop grand nombre au fer, des épingles, des peignes trop serrés, de tout ce qui pèse, qui tend, qui tord, qui coude parfois à angle droit le cheveu, est néfaste pour lui. C'est alors qu'il se brise, souvent aussi qu'il tombe. En les démêlant, la femme doit les tenir prés de la racine et agir avec douceur et sans brusquerie. Brocq réprouve à ce sujet les modes actuelles qui consistent à sécher les cheveux pour les faire fournir, à les onduler, les friser, les faire bouffer au moyen de peignes placés en couronne autour de la tête.

 

Nettoyage de la chevelure

 

Il ne suffit pas de laver les peignes, démêloirs, etc., dans de l'eau distillée et bouillie, additionnée d'une cuillerée d'ammoniaque. Même chez les personnes qui n'ont ni pellicules, ni séborrhée grasse, la transpiration l'été, les poussières salissent le cuir chevelu, bien que sur les cuirs chevelus sains les cheveux longs préservent les autres (Sabouraud). C'est à ce point que cet auteur affirme que les personnes qui ne perdent pas leurs cheveux n'ont jamais le cuir chevelu sale, parce que bien protégé par la masse de la chevelure.

Tout en gardant de nous élever contre l'opinion de l'éminent médecin de Saint-Louis, d'autant plus que, pour des raisons absolument personnelles, nous sommes intimement convaincu qu'il est dans le vrai, nous dirons ceci :

Si vous avez lieu de penser que vous avez la tête sale, si peu que ce soit, si vous le voyez surtout, n'hésitez pas à la laver. Cela n'a aucun inconvénient, soyez-en persuadés, quoiqu'on pense le contraire. Les personnes qui vont aux bains de mer ont fini par s'en rendre compte. D'autres ont fait la même constatation en eau douce.

Il n'y a que l'abus des lotions, comme celui des frictions (qui tiraillent le cheveu et irritent le cuir), qui pourraient avoir des inconvénients, faire tomber les cheveux.

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5 novembre 2010 5 05 /11 /novembre /2010 19:12

La peau et la chevelure : hygiène, maladies, traitement, par le Dr Maximilien-Albert Legrand, Editions Larousse, 1908


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Hâle du visage

 

Dessèchement passager et flétrissure particulière de l'épiderme qui brunit sous l'influence du grand air sec, chaud ou froid, du grand vent, de la brise de mer, etc. 

On s'en préserve en se protégeant à l'aide de voilettes suffisamment épaisses, mais pourtant pas trop serrées, ce qui pourrait congestionner la face, par l'emploi des chapeaux à larges bords, des ombrelles, des gants épais, etc., en évitant la constipation.

Pour le lavage du visage, se servir d'eau tiède additionnée de 5 grammes de bicarbonate de soude, si la peau est grasse. Si la peau est sèche au contraire, légère onction de vaseline boriquée le soir, ou de glycérine, qui lui donnera la souplesse nécesssaire. 

Des personnes, par crainte de se gâter le teint, ne se lavent jamaisle visage à l'eau froide ; d'autres n'emploient pas le savon ; d'autres encore n'utilisent pour se nettoyer que la vaseline. On sait que certaines femmes ont poussé le culte de leur teint , et de la fraîcheur de leur peau, jusqu'à prendre des bains de lait, d'huile, de champagne, jusqu'à s'appliquer la nuit, sur la face, des tranches de viande crue, etc. 

Sous le Directoire, Mme Tallien essaya les bains de framboises et de fraises écrasées. Un médecin français recommanda les bains de sang frais, et un allemand, les bains de tripes ! Encore un allemand celui qui voulait mettre les élégantes dans le fumier ... toujours pour leur conserver le teint. De nos jours, la glycérine, le chlorure d'ammonium, les bains chimiques et électriques ont, heureusement, supplanté toutes ces horreurs, sauf peut-être les applications de bifteck, qui continuent à avoir leurs partisans parmi les raffinées du beau sexe !! 

Faut-il dire que toutes ces pratiques n'ont aucune utilité réélle, s'il est bon toutefois de lutter contre le hâle prononcé ? Mais, que faire ? Passer sur le visage, soir et matin, un tampon de ouate trempé dans une solution (conservée dans l'obscurité) de permanganate de potasse, 10 centigr. pour 200 grammes d'eau de roses (Galtier-Boissière).

Pour les mains, les enduire, au moment du coucher, d'une légère couche de vaseline parfumée, et porter des gants de peau la nuit. 


Ephélides (taches de rousseur, masque)

 

Taches jaune brun, lisses, arrondies, irrégulières, grandes comme un point, parfois comme une pièce de 50 centimes, exceptionnellement beaucoup plus étendues. Aucune démangeaison. Ces taches ne se trouvent que sur les parties du corps exposées au soleil. Elles ont la même cause que le hâle du visage, disparaissent l'hiver, pour se montrer de nouveau au printemps. Elles nécessitent, pour s'en préserver, les précautions déjà indiquées ci-dessus.

Comme traitement : prendre des douches d'eau de Luchon, de Barèges, et, ce qui est bien plus simple, se laver avec une solution de pissenlit (une poignée dans un litre d'eau) ; tamiser à travers une mousseline fine ; lotionner les taches matin et soir, pendant quelques jours.

On peut encore user de sublimé, 1 gramme pour 1/2 litre, ou de chlorhydrate d'ammoniaque en frictions, matin et soir, 1 gramme dans 500 grammes d'eau. 

 


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