En ce temps hivernal, quelques belles du froid avec ces superbes illustrations d'Edmond Dulac.
Everything about her was white, glistening and shining
(illustration de The Dreamer of Dreams by The Queen of Roumania - 1915)
The Snow Queen Flies Through the Winter's Night
(Illustration de The Snow Queen-1911)
The Snow Queen on the Throne of Ice
(Illustration de The Snow Queen-1911)
Sources :
Willy Ronis était un des plus grands photographes du XXeme siècle.
Photographe humaniste, il nous laisse des clichés d'une beauté exceptionnelle.
Parmi ses thèmes favoris : Paris, les femmes, la vie quotidienne.
"Je vais au-devant -plus ou moins fortuitement - de choses ou de gens que j'aime, qui m'intéressent ou me dérangent".
"Je ne suis pas un intellectuel. Je travaille avec la sensibilité et l'émotion".
"C'était en 1946, un an après la Libération, Paris vivait une période d'optimisme et de grand enthousiasme, c'est ce que traduit pour moi cette photo. Leur charme, leur sourire, leur malice, c'est au fond ce que j'aime dans ce Paris-là, vif, alerte, drôle.
"J'ai été saisi par la grâce de ces deux jeunes filles qui vendaient simplement des frites et parlaient à un client qui, naturellement, plaisantait avec elles."
La photo parfaite est "celle où j'aurais pu communiquer à celui qui la regarde l'émotion qui m'a déterminé au moment du déclic. Je veux montrer quelque chose qui m'a ému et je voudrais que ce soit parfait".
"J'ai toujours fait mes photos dans l'instant. Sans mise en scène."
"La beauté du corps féminin m'a toujours impressionné. Dans un beau nu, le corps se suffit."
"La belle image, c'est une géométrie modulée par le coeur".
1ere image : PLace Vendôme, 1947
2eme image : Autoportrait, 1935
3eme image : Les marchandes de frites, 1946
4eme image : Le Zoo-Circus d'Achille Zavatta à Ivry-sur-Seine, 1949
5eme image : New-York, 1981
6eme image : Nu provençal (photo de sa femme Marie-Anne Lansiaux), 1949
7eme image : Deena de dos, 1955
8eme image : Nu au tricot, 1970
9eme image : Estelle, 1999
Willy Ronis (1910 Paris- 2009 Paris)
Pour en savoir plus :
BibliObs (Propos recueillis par Bernard Géniès)
Télérama.fr (Article paru dans Révolution, 1994 - Propos recueillis par Erwan et Tangui Perron)
L'Express, par Christine Kerdellant, 2008
Le Figaro.fr (par Daphné Thiery, 2009)
TF1news : Willy Ronis, une poétique de l'engagement (par Véronique Buonomano)
Pile et face (à propos de "La beauté" de Willy Ronis et Philippe Sollers
"Sur le fil du hasard", Willy Ronis, 1979
"A la très chère, à la très belle"
C'est par ces mots que Baudelaire débute son hymne, et c'est avec un merveilleux tableau de Théodore Ralli que Kenza accompagne ces vers pour un accord parfait dans son délicieux "Thé au jasmin" .
Des femmes qui se font belles, à demi vêtues dans l'intimité de leur chambre.
Berthe Morisot, femme peintre du courant impressionniste, a jeté sur ses toiles un regard sur les femmes de son temps, et nous invite à les découvrir telles qu'elles sont, simplement.
1er tableau : Jeune femme de dos à sa toilette, 1875
2eme tableau : Jeune fille au miroir, 1875
3eme tableau : Femme devant son miroir, 1890
« Le pire dans la vieillesse, c’est que l’on reste jeune à l’intérieur », Jean Cocteau.
Le temps passe et les années s'égrènent, la fraîcheur du corps et la fermeté des traits s'effacent peu à peu, mais la jeunesse et l'émotion demeurent intacts au fond des coeurs et
des regards.
A travers ses clichés, le photographe Eric Dexheimer nous prête un moment sa manière de voir les vieilles personnes pour en capter la beauté et les sentiments.
On ne peut ignorer la solitude des personnes âgées et le sentiment d'indifférence dont les entoure la société, simplement parce que cette dernière les met de côté au motif d'improductivité et d'usure de leur corps, comme si ces personnes ne comptaient plus, attendant seulement la mort.
Et pourtant, les témoignages et les portraits des vieilles personnes qu'a croisé Eric Dexheimer nous touchent par leur candeur et leur jeunesse, par le caractère éternel de leur passion.
L'artiste a su les écouter et les regarder, et saisir un regard tantôt attendri tantôt passionné, pour l'être aimé ou le souvenir qui lui en reste.
A l'occasion d'une commande de photos de l'association Les Petits frères des Pauvres, Eric Dexheimer rencontre des femmes âgées.
«Comme je suis assez bavard, j'aime beaucoup les gens, un dialogue s'est instauré avec ces dames. Elles m'ont raconté plein de choses sur leur vie et elles étaient très près dans la séduction. Elles avaient toutes entre 80 et 95 ans et m'ont parlé de leur jeunesse, avec des mots très tendres. Et moi, j'ai eu une image vraiment brutale de ces femmes jeunes - dans leur discours et leurs retours en arrière - avec les personnes que je voyais dans ce restaurant. Et j'ai tout de suite mis en relation cette enveloppe charnelle vieillissante avec les photos que je voyais d'elles jeunes. »***
« Le cœur n’a pas pris une ride. Le temps n’a pas eu de prise sur ces "vieilles amours". »*
« Ces rencontres furent pour moi une révélation, une véritable découverte : je me suis rendu compte que ces personnes avaient été jeunes. J'ai pris brutalement conscience que, moi aussi, j'allais vieillir. L'idée était née : j'ai recherché le moyen d'exprimer ce sentiment. Travailler sur l'amour chez les personnes âgées en était l'un des chemins. Il m'a semblé alors que le meilleur moyen de parler de ce sentiment pourrait être de parler de l'amour entre personnes âgées. »**
Le nouveau projet se concrétise, en partenariat avec l'association des Petits frères des Pauvres.
Durant près de trois ans, il travaille auprès de couples qui ont tantôt 70 ans de vie commune, tantôt une histoire récente, ou encore une personne seule, en maison de retraite ou à leur domicile.
Ce travail aboutit à une exposition intitulée « Amours de vieux et vieilles amours » dans laquelle sont présentées ses photos accompagnées d'un documentaire réalisé par son épouse Fanny Mesquida.
« Jusqu'ici, j'associais l'image de la vieillesse, comme beaucoup, à celle de la fin de la vie. Les personnes âgées sont comme nous du côté de la vie. Elles ont envie, elles aussi, de plaire, de séduire, d'aimer et d'être aimées. Les corps vieillissent mais les envies et les coups de cœur sont intacts.»
« On n’a plus le corps de vingt ans, mais ce n’est rien. On s’aime comme on est. Il n’y a plus d’âge, plus rien qui compte! »(Odette)*
« Ce sont des photos sur l’amour, au présent, au passé. Rayonnant, fantasmé. Souverain, sublimé. Profond ou plus ludique. Récent ou si ancien qu’on parle d’éternité. Enfoui dans un coin de cœur, comme un trésor intime dont on n’ose plus parler.Ou bien à fleur de peau, vivace et enjoué. Posez-vous un instant. Rapprochez-vous de ces hommes et de ces femmes qui, avec tant de naturel, nous acceptent chez eux. Acceptez la lenteur. Elle sied aux vieilles personnes, elle vous met dans leurs pas. Et en quelques secondes vous plonge dans leur histoire. […] Ces couples sont amoureux, le clament et le démontrent. Leurs mains, toujours, se cherchent, s’enlacent, s’accrochent, comme les maillons d’une chaîne. L’éclat de leur regard dit la complicité, la tendresse, la confiance. La certitude d’un lien inaltérable, de destins conjugués. Les autres ont des souvenirs. De bals et de baisers, d’émois et de serments. La fierté d’avoir vécu au moins une belle histoire et d’avoir existé un moment dans le regard d’un autre. […] C’est le talent d’Eric Dexheimer que d’avoir su capter la palette des sentiments et la beauté de ces visages modelés par les ans et leur lumière intime. »
Annick Cojean, Prix Albert-Londres****
Le livre de l'expo :
"Amours de vieux et vieilles amours …", Eric Dexheimer, mai 2001, Editing-Alternatives
Sources :
*Extraits du documentaire de 52 minutes « Amours de vieux et veilles amours », 2001, coproduit par « Le meilleur des mondes ».
***Propos recueillis par Séverin Grisard
****Eric Dexheimer collabore à la maison de photographes Signatures : voir ici et là
Les femmes de Kiraz sont devenues des icônes de la ville de Paris, à l'image des Parisiennes dont est tombé éperdument amoureux Edmond Kiraz à son arrivée à Paris en 1946. Venu tout droit d'Egypte, Paris était à ses yeux la "capitale des arts, du goût et de la mode". Il s'y installera définitivement deux ans plus tard "avec l'intention de tout voir, de vivre intensément et surtout de peindre".
Alors, installé aux terrasses des cafés, flanant dans les rues et les boutiques, Kiraz observe ces femmes qu'il compare à des libellules. "Les Parisiennes seules m'apportent un spectacle complet, une source d'énergie. Elles courent, elles bougent ... Après quoi courent-elles ?".
Avec son crayon et ses couleurs, il imagine ses Parisiennes, aux silhouettes désormais si reconnaissables, les agrémentant de légendes qui donnent avec humour la parole à ses héroïnes.
Kiraz dessine des créatures fines et longilignes, aux jambes interminables. Elégantes, ravissantes en toutes circonstances, elles sont intemporelles et indémodables et restent tendance depuis près de 50 ans. Au contact des Parisiennes, il a su "capter l'essence de la mode"(Christian Lacroix).
Légères et frivoles, elles n'en sont pas moins libres et indépendantes.
Depuis la fin des années 50 elles ont illustré la presse, dans les pages des magazines : Jours de France, Marie-Claire, Paris-Match, Gala, Vogue, Playboy, ou à travers la publicité (Canderel et Nivéa).
A présent je laisse la place aux images, simplement pour le plaisir des yeux ...
Connaissiez-vous l'existence de poupées à l'effigie des Parisiennes de Kiraz ?
A lire et déguster pour profiter encore mieux des illustrations savoureuses d'Edmond Kiraz :
Sources :
A visiter : Site officiel de Kiraz
Citations d'Edmond Kiraz trouvées sur Wikipédia