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Les blogs 2016 qui inspirent les femmes actives
6 décembre 2010 1 06 /12 /décembre /2010 07:00

 

francois_boucher_robe-a-la-francaise.jpgAu XVIIIeme siècle sous le règne de Louis XVI, deux élégantes exercent une influence majeure sur l'Europe entière : la reine Marie-Antoinette et sa marchande de modes Rose Bertin.

Cette période est riche par le nombre et la variété des robes créées.

La mode avait en ce siècle une influence forte sur les Français, et elle reflétait aussi bien la richesse et la classe sociale que les attitudes sociales et politiques ainsi que les arts.

 

La Cour, après le règne de Louis XV, garde le goût des toilettes luxueuses, et Marie-Antoinette, malgré la simplicité de son éducation à Vienne, adopte cette tendance. Et entre 1776 et 1778, le luxe à la Cour de France lors des grandes cérémonies frisait l'insolence : d'immenses robes à paniers étaient couvertes de falbalas, de pierreries et de perles, et même les souliers étaient brodés de diamants.

Elles sont volumineuses par leur panier, rendant difficile le passage dans les couloirs étroits.

 

Vers 1780, on revient à la simplicité, et Marie-Antoinette donne l'exemple, en portant des robes légères de percale ou de taffetas. Et avec le goût du retour à la nature prôné par Jean-Jacques Rousseau, les falbalas, garnitures et broderies sont moins répandus, de même que les robes à panier volumineux, qui sont remplacés par les tournures consistant en deux canevas matelassés de crin.

 

En 1783, un changement radical s'opère : "Jamais les femmes ne se sont mises avec autant de simplicité. Plus de robes riches, plus de garnitures, plus de manchettes à trois rangs. Plus de folles coiffures. Un chapeau de paille avec un ruban, un mouchoir sur le col, un tablier à la maison"(1). Les couleurs claires sont en vogue, notamment dans les toiles de Jouy à fond blanc.

 

En 1786, le mouvement vers la simplicité s'accentue. "Il n'est plus guère d'usage aujourd'hui pour les femmes de porter des robes de grande parure. On ne porte plus de ces grands paniers, ni de ces robes traînant d'une aune à terre"(2). Les robes ne sont plus ornées de garnitures, de falbalas ou de bouillons.

Cette même année, la mode anglaise va inspirer les élégantes en France, imitant les hommes. Ainsi, elles vont porter la redingote masculine et la cravate.

 

Vers 1788, les jupes ont un rang de volants et on porte une large ceinture ornée d'une grosse boucle sur le devant. C'est aussi la mode des écharpes de taffetas ou de cachemire passées sous le bras, croisées dans le dos et ramenées par-devant en nouant les extrémités.

Et dans les dernières années du règne de Louis XVI, les femmes portent le caraco étroit et la robe à l'anglaise.

 

Les talons des chaussures sous Louis XVI sont moins hauts, et ils sont le plus souvent gainés de cuir blanc. Les coquettes fortunées ne portent plus que des souliers de soie, de couleur mordorée ou gorge-de-pigeon.

 

Les principaux types de robes sont la robe à la française, la robe à la polonaise, la robe à la lévite et la robe à l'anglaise.

Le corsage était généralement décolleté. Il s'agrafait par-devant, et l'agrafe était masquée par un noeud de ruban.

Le corps à baleines ou corset était muni d'aiguillettes qui maintenaient le second jupon.

Le corsage de dessous, avec ou sans manche, ressemblant à un gilet, était toujours apparent par-devant.

 

La robe à la française :


robe-a-l-afrancaise-musee-.jpgrobe-a-la-francaise-musee-2.jpg


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Elle dérive de la robe battante existant sous Louis XV, sorte de robe de chambre du Baroque. C'est une robe à paniers, en vogue sous Louis XV. Sous Louis XVI, deux paniers s'étalaient à la hauteur des hanches. La jupe était ornée d'un volant de dentelles, de rubans et de bouillons de gaze. Elle pouvait présenter des plis Watteau.


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La robe à la polonaise :

 

Cette robe fut très en vogue entre 1776 et 1787. C'est une variante de la robe à la française.

Les manches étaient "en sabot", s'évasant légèrement et garnies d'un brassard d'où pendaient souvent des manchettes de dentelles ou de gaze bouillonée, et ce brassard se serrait à intervalles réguliers avec des rubans ou des rangs de perles. Le corsage, très ouvert, tenait à la double jupe, le devant et le dos étant d'une pièce jusqu'en bas de la robe.

La jupe possédait trois volants (les ailes et la queue), qu'on pouvait retrousser à volonté, par un jeu de rubans intérieurs. Elle pouvait donc être courte, laissant entrevoir les chevilles, ou rester flottante.


polo1780op7.jpga-la-polonaise.jpg

polo1776.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La robe à la circassienne est une variante de la robe  à la polonaise. Elle possède trois pans qui peuvent être également retroussés. C'est la forme et la disposition des manches qui caractérisent cette robe : très courtes et en entonnoir, descendant jusqu'aux poignets, ou encore s'arrêtant à la saignée du bras, elles sont ornées de manchettes.


circassienne-1780.jpg

circassienne.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les caracos et chemises :

 

A la polonaise ou à la française, les caracos sont des robes coupées sous les hanches, s'agrafant par-devant. Les manches sont en sabot.

 

A partir de 1781, Marie-Antoinette avait coutume de porter la gaulle, ou chemise de la reine, qui est en fait une robe d'intérieur, de gaze ou de soie. Cette robe tombait droit, et était très décolletée.


chemise-de-la-reine.jpg

caraco-kyoto.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La robe à la lévite : 

 

levite1780-copie-1.jpg1787-robe-redingote.jpg

 

C'est une robe à la lévite longue, traînante et tenue par une ceinture. La lévite est une redingote masculine. La robe redingote est le plus souvent ouverte par-devant, elle peut aussi être fermée et boutonnée du haut en bas par de gros boutons en métal.

 

La robe à l'anglaise :

C'était une robe à la taille très ajustée et à la queue trainante. Le corsage est le plus souvent fermé par des lacets ou des compères, deux pièces taillées en gilet, et il se termine en pointe.

La vogue de ce type de robe annonce l'évolution vers la robe d'une seule pièce, de même que la disparition des paniers, qui seront remplacés par la tournure.


robe-a-l-anglaise-2.jpg  robealanglaise1780.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Toilette-d-une-elegante-de-Freudeberg-XVIIIe.gif

Peu à peu, les  robes reviennent donc à des formes plus naturelles. 

Les robes sont ajustées et légères. 

Marie-Antoinette achète ses accessoires (dentelles, rubans, plumes, bonnets et chapeaux), ses vêtements et ses coiffures auprès la marchande de modes Rose Bertin, qui continue à fournir une clientèle parisienne.

Les tissus offrent des bouquets de couleurs, en faveur des tons pastels, des verts d'eau et des lilas, des roses pâles, ornés de multiples motifs floraux. Ce sont de lourds brocards, de riches taffetas, des soies de Lyon, des imprimés de Jouy, ou plus simplement du coton léger.

Elle porte des robes légères de percale ou de taffetas, et se chausse de souliers de soie dotés de petits talons.

L'éventail fait partie de ses accessoires favoris, qu'lle porte souvent en public, comme toutes les élégantes de l'époque.

 

 En 1781, la Comtesse d'Ossun (Geneviève de Gramon) devient sa dame d'atours, elle même ayant sous ses ordres une première dame des atours, chargée de l'entretien des vêtements de la Reine, deux femmes pour les repasser et les plier, ainsi que deux valets de garde-robe et un garçon de garde-robe.

 

couv_gazette_atours-copie-1.jpg"Les archives de l'Empire possèdent un curieux volume qui porte sur un de ses plats de parchemin vert : A madame la comtesse d'Ossun. Garde-robe de la Reine, gazette pour l'année 1782. Ce sont, collés à des pains à cacheter rouges sur le papier blanc, les échantillons de robes portés par la Reine de 1782 à 1784. C'est comme une palette de tons clairs, jeunes et gais, dont la clarté, la jeunesse, la gaîté ressortent davantage encore, quand on les compare aux nuances feuille-morte et carmélite, aux couleurs presque jansénistes des toilettes de Mme Elisabeth, que nous montre un autre registre. Reliques coquettes, et comme parlantes à l'oeil, où un peintre trouverait de quoi reconstruire la toilette de la Reine à tel jour, presque à telle heure de sa vie ! Il n'aurait qu'à parcourir les divisions du livre : Robes sur le grand panier, robes sur le petit panier, robes turques, lévites, robes anglaises, et grands habits de taffetas ; grandes provinces du royaume que se partageaient Mme Bertin, garnissant les grands habits de Pâques, Mme Lenormand, garnissant de broderies de jasmins d'Espagne les robes turques couleur boue de Paris, et la Levêque, et la Romand, et la Barbier, et la Pompée, travaillant et chiffonnant, dans le bleu, le blanc, le rose, le gris perle semé parfois de lentilles d'or, les habits de Versailles et les habits de Marly qu'on apportait chaque matin à la Reine dans de grands taffetas." (3)

On peut d'ailleurs se procurer cette gazette sur Amazon ou encore par exemple sur le site Boutiquesdemusées.


 

(1) "Le tableau de Paris", 1783

(2) "Cabinet des modes"(1785-1789)

(3) "Histoire de Marie-Antoinette", d'Edmond et Jules Goncourt, 1858

Autres sources :

"L'histoire du costume", collectif, éditions Flammarion, 1996

"Histoire du costume en Occident", par François Boucher, éditions Flammarion, 1965, édition mise à jour en 2008

 


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commentaires

L
Bonjour, je cherche des robes qui existent aujourd'hui pour mon these academique. Est-ce que vous savez les noms des gens qui ont des robes (des collectionneurs prives par exemple)? Je dois les contacter pour regarder les robes. Merci pour votre aide!
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A
Bonjour,<br /> je suis remontée sur votre blog par votre description de la robe à l'anglaise en indienne rouge, qui appartient au KCI, souce ici:<br /> http://www.kci.or.jp/archives/digital_archives/detail_32_e.html<br /> Je trouve ça très bien que des blogs s'intéressent à la mode historique et votre article sur le plan et l'intention est très respectable. Cependant je voudrais attirer votre attention sur beaucoup<br /> inexactitudes dans le langage qu'un article très lu (et je vous le souhaite) contribuera à propager: d'abord la tournure est un mot qui désigne les dessous utilisés dans la seconde moitié du XIXe<br /> siècle, ensuite le mot "vertugadin" est utilisé pour décrire un élément de l'habillement de la Renaissance. De même certaines informations sont à revoir: la robe à la lévite n'est pas une redingote<br /> d'homme; les deux types de robes ont été utilisées et ne se ressemblent pas; de même vous dites souvent que ces robes ferment sur le devant dessous des rubans, ce n'est vraiment pas le cas, c'est<br /> uniquement le cas pour certaines anglaises et caracos. Je n'écris vraiment pas pour vous accabler ou vous accuser, la mode ancienne est très complexe et je peux vous indiquer des sources<br /> complémentaires et complètes pour corriger ces détails.<br /> Cordialement.
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M
<br /> <br /> Je vous remercie Audrey pour votre commentaire et vos compléments d'information.<br /> <br /> <br /> J'ai fait le point sur l'ensemble des points que vous évoquez.<br /> <br /> <br /> En ce qui concerne le vertugadin et la description de la robe à l'anglaise, j'avais utilisé la définition de l'article que je citais http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_costume, mais qui<br /> après quelques recherches dans les documents à ma disposition, semble se révéler inexacte. J'ai donc modifié ce passage de mon article.<br /> <br /> <br /> Pour le reste, mes sources sont essentiellement tirés du livre "Le costume français" cité dans l'article. La tournure par exemple y est décrite comme remplaçant progressivement les paniers dès<br /> cette époque. Quand à a lévite, elle fut bien une redingote masculine, et la robe à la lévite s'en inspirait.<br /> <br /> <br /> Je suis bien sûr ouverte à la discussion pour affiner mon article et le corriger, et j'accepte très volontiers des références complémentaires. Votre commentaire m'a fait revenir à cet article<br /> écrit il y a trois ans, à mes débuts de blogueuse, et vous m'avez donné envie de revenir sur la mode de l'époque, peut-être pour approfondir le sujet, et pourquoi pas avec votre participation,<br /> voire des photos de vos créations ?<br /> <br /> <br /> Cordialement, Mélanie<br /> <br /> <br /> <br />
V
<br /> Bonsoir,<br /> Je viens de la part de LUTINE et c'est passionnant ce que tu écris sur MARIE ANTOINETTE, personnage dont je suis fan et je vais revenir lire attentivement tous tes articles sur elle !<br /> <br /> <br />
Répondre
R
<br /> J'ai un petit faible pour la robe à la polonaise... Encore merci pour cette jolie rétrospective<br /> <br /> <br />
Répondre
M
<br /> <br /> Avec plaisir ...<br /> <br /> <br /> <br />