En ce premier janvier 1922, Vogue Paris présente les dernières tendances en matière de robes du soir pour la nouvelle année.
Robe du soir faite d'une pièce de brocart or et noir enroulée et adaptée aux lignes du corps. Elle se datche sur ce qui sembled'immenses ailes en dentelle d'or.
Le velours blanc, le strass et le tulle brun collaborent à l'élégancedrapée aux lignes élancées. L'énorme noeud papillon s'allonge en traîne diaphane qui recouvre la traîne de velours sans aucunement la dissimuler.
Cette robe retombe toute droite d'une garniture en dentelle de Venise. Elle est attachée aux épaules par des bretelles en perles. Un panneau à l'arrière s'allonge en traîne.
Cette robe Worth est en velours noir, au décolleté accentué en pointe. Trois ornements en strass vert émeraude retiennent de longues franges de perles vertes. Une longue traîne carrée retombe de l'échancrure dans le dos.
Cet ensemble allie une élégance classique aux charmes modernes de l'époque.
Lelong a brodé cette robe de velours blanc de perles de cristal ternes et transparentes ainsi que la ceinture qui rattrape la longue traîne de velours blanc. Le corsage est formé d'une bande de drap d'argent.
Une ravissante robe de mariée créée par Lanvin. Les larges manches ailées et la ceinture sont en mousseline de soie brodée de perles et de cristal. La jupe-tablier est en drap d'argent avec de longues écharpes de chaque côté.
Source : Vogue Paris, 1er janvier 1922 (gallica.bnf.fr Bibliothèque nationale de France)
Tout en feuilletant le numéro parisien de Vogue publié en décembre 1927, j'ai sélectionné pour vous quelques-unes de mes publicités préférées. Elles reflètent les tendances esthétiques de la mode féminine de ce temps, il y a 86 ans.
La Grande Guerre se terminait neuf ans plus tôt, et la crise de 1929 pointerait son nez moins de deux ans plus tard. C'était encore les insouciantes Années folles, et le moment était pour les lectrices de Vogue de songer à leurs achats de Noël.
Je vous laisse découvrir à votre tour ces publicités. Quelles sont vos préférées ?
Source : Vogue (Paris), décembre 1927 (gallica.bnf.fr Bibliothèque nationale de France)
Un soir d'octobre 1922 au théâtre, les belles ont revêtu leur robe longue. Imaginez le noir et le gris qui s'associent à l'or, la lavande et le bleu à l'argent. Les drapés de crêpe, lamé, soie, velours, se mêlent aux lumières de bijoux délicats.
Worth, Redfern, Beer, Doeuillet
Worth aime beaucoup le décolleté asymétrique. Cette robe est en crêpe satin noir, très affinée du bas. Gros motif "palme" en lamé or tour brodé de charmantes couleurs pastels.
Sur un fond de dentelle de soie grise, Redfern pose une très longue écharpe en lamé or, drapée à la grecque et retenue à la hanche par un motif onyx et strass, bijou riche et de goût.
Le corsage en tissu différent de la jupe se fait beaucoup voir. Ici, Beer a combiné un enroulement de lamé argent avec du velours "chiffon" lavande, qui fait la jupe et la traîne.
Doeuillet est fidèle à la silhouette élancée, pour le soir. Un beau broché bleu et argent fait cette robe. Noeud brodé de strass sur la hanche et chaînes de perles autour de l'ensemble.
Source : Vogue (Paris), 1er octobre 1922 (gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France)
Printemps 1923. Cinq ans après la guerre et des années d'austérité dans la mode, celle-ci est désormais un réel enchantement pour les yeux.
"Après avoir été longtemps d'une excessive sévérité, la mode s'épanouit maintenant en véritables féeries, auxquelles contribuent les tissus chamarrés et brodés.
Ils sont de toutes sortes et de toutes couleurs, empruntent tous les styles, brillent du plus vif éclat, et nous voici loin de la robe de crêpe noir uni et sombre qui donnait à la femme un air de pénitence et d'austérité."
Source : La Matin : derniers télégrammes de la nuit, 8 mars 1923 (bnf.fr / Bibliothèque nationale de France)
Les robes courtes ont marqué la mode des années 1920. Le retour des robes longues est alors un événement inattendu en 1927.
Ce retour est toutefois timide, car les robes ne sont qu'allongées, et longues d'un côté seulement. Grâce à un élégant jeu de drapé, elles semblent courtes et longues à la fois.
La draperie en avant. Robe Premet.
Evidemment, les robes ne sont pas encore longues de tous les côtés. Celle-ci a simplement un long godet en avant qui semble avoir continué la draperie du corsage et qui tombe assez bas. Cette robe, très gracieuse, est en satin rose pâle avec une boucle de strass à la taille.
La robe à traîne. Robe Premet.
Ici, la jupe longue s'accentue et devient presque une jupe à traîne. Premet a particulièrement bien réussi ce genre, qui semble être appelé au grand succès. La robe, ici, est en velours noir doublé de satin rose, avec deux fleurs à la taille.
La draperie de côté. Robe Patou.
Patou a dans sa collection, très diverse, de nombreuses robes allongées de côté. Sur cette robe de crêpe noir, les deux panneaux flottants ont des longueurs inégales qui donnent une grâce charmante à l'ensemble.
La draperie aux épaules. Robe Drecoll.
Chez Drecoll, la draperie allongée part des épaules. Cette robe, ramenée en avant, est en mousseline jaune pâle et blouse légèrement sur une large ceinture drapée. Deux larges panneaux, de même mousseline, sont fixés dans le dos et s'envolent à la marche.
La draperie plissée. Robe Doeuillet.
Doeuillet lui aussi allonge ses robes par quelques draperies. Sur cette jolie toilette du soir en crêpe romain blanc, il a mis un panneau dont les plis sont piqués au corsage, mais s'évasent ensuite de côté. Une petite réminiscence des modes grecques se remarque à la double ceinture brodée de strass et de perles d'argent.
La draperie en forme. Robe Doeuillet.
Ici la ligne longue est donnée par une draperie en forme qui tombe en avant. La silhouette de cette robe, en crêpe satin rose pâle, est d'ailleurs infiniment élégante. Elle est très étroite et très amincissante aux hanches, mais un volant-forme en augmente l'ampleur dans le bas. Une boucle de strass est placée à la taille.
Source : Fémina, février 1927