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Paperblog : Les meilleurs actualités issues des blogs

Les blogs 2016 qui inspirent les femmes actives
27 octobre 2011 4 27 /10 /octobre /2011 21:53

 

 

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27 octobre 2011 4 27 /10 /octobre /2011 20:31

 

 

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Cette année l'hiver est venu directement après l'été ... un peu bizarre, mais il faut faire avec.

 

En tout cas, mes mains n'ont pas du tout apprécié : dartres, crevasses, craquellements, et j'en passe.

 

Du coup j'ai mis en place un plan d'attaque pour les remettre en état :

Crème au Calendula matin et soir.

Des gants quand je sors s'il fait froid.

Tout simplement.

 

Après ce plan d'attaque qui a été radical pour mes mimines, je suis passée au "plan d'entretien" :

Etalage consciencieux de ce qui reste sur le bout de mes doigts après application de ma crème pour le visage, matin et soir.

Et toujours les gants quand il fait froid.

 

Pour moi, ça marche bien.

 

Et vous, comment vos mains supportent-elles le froid ? Avez-vous un programme de secours perso ?

 

 

 

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26 octobre 2011 3 26 /10 /octobre /2011 22:24

 

 

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Nous voici le 1er janvier 1910. La revue "Femina" nous présente ce sport à la mode du patin à roulettes.

 

"C'est le jeu à la mode ; s'il pouvait se jouer chez soi, entre cinq et sept, ou après dîner, il ferait une terrible concurrence au bridge et aux puzzles ; mais voilà ! il lui faut de la place, du "développement" de l'horizon et force est de ne s'y livrer que sur les "rinks" appropriés ...

C'est aussi le jeu le plus gracieux et le plus fantaisite que femme puisse rêver.

Que l'on juge d'après ces jolies photographies, où l'on voit les plus souples attitudes de Mlle Régina Badet, la danseuse célèbre. Mlle Régina Badet, tout de suite, s'est passionnée pour le jeu nouveau et elle est certainement la plus légère et la plus éperdue rinkeuse de Paris.

Ajoutons que ce sport passionne les jeunes filles et que le patin à roulettes est en train de détrôner le patin à glace. La valse exécutée avec le patin à roulettes est particulièrement harmonieuse".

 

Maintenant admirez ci-dessous une affiche de 1910 vantant un Skating Rink parisien, avec "excellent orchestre" et "très bon buffet".

Et plus bas, une publicité datant de 1908.

 

 

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13 octobre 2011 4 13 /10 /octobre /2011 21:55

 

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Merci à Ms Original Doll qui m'invite aujourd'hui à répondre à un nouveau tag.

 

 

1 - Attrapez le livre le plus proche, allez à la page 18 et écrivez la quatrième phrase :     

"Ne crains rien, je ne te flétrirai pas au point de te dire une seule des choses que tu veux savoir".

 

2 - Sans vérifiez, devinez l'heure :

21h15 ???  

 

3 - Vérifiez :

Bof, en fait il est 21h27 !

 

4 - Que portez-vous ?

T-shirt noir et pantalon de survêt noir : ma tenue maison ...

 

5 - Avant de répondre à ce questionnaire, que regardiez-vous ?

J'ai joué à Bubble Saga, ce jeu qui me rend dingue sur Facebook.

 

6 - Quel bruit entendez-vous à part celui de l'ordinateur ?

Les commentaires de Master Chef en fond sonore !

 

7 - Quand vous êtes sorti pour la dernière fois, qu'avez-vous fait ?

Une expédition chez le médecin avec les enfants ...

 

8 - Avez-vous rêvé cette nuit ?

Sans doute, mais de quoi ?

 

9 - Quand avez-vous ri pour la dernière fois ?

Cette après-midi au boulot.

 

10 - Qu'y a-t-il sur les murs de la pièce où vous êtes ?

Des décalcomanies des seventies encadrés, un poster de Rashomon de Kurosawa, et  des étagères pleines à craquer de livres et de CD.

 

11 - Si vous deveniez millionnaire dans la nuit, quelle est la première chose que vous achèteriez ?

Une jolie petite maison avec jardin au coeur de Paris ?

 

12 - Quel est le dernier film que vous avez vu ?

Cry Baby, pour la énième fois !

 

13 - Avez-vous vu quelque chose d'étrange aujourd'hui ?

Oui, une histoire de colis qui a été ramassé mais qui n'était pas là, puis qui est réapparu miraculeusement mais non livré car "non demandé" ... Je ne sais pas si vous avez compris quelque chose, mais moi toujours pas !

 

14 - Que pensez-vous de ce questionnaire ?

Qu'il me fait passer un bon petit moment.

 

15 - Dites-nous quelque chose que nous ne savons pas encore ?

Mon chat est débile ce soir ...

 

16 - Quel serait le prénom de votre enfant si c'était une fille ?

Ma fille s'appelle Pauline, et si j'avais eu une deuxième fille, elle se serait appellée Marion.

 

17 - Et si c'était un garçon ?

Etienne est le prénom de mon fiston.

 

18 - Avez-vous pensé vivre à l'étranger ?

L'occasion ne s'est pas présentée, mais je pense que j'aurais aimé vivre en Espagne.

 

19 - Que voudriez-vous que Dieu vous dise lorsque vous franchirez les portes du paradis ?

Cette question me fait bugger ...

 

20 - Si vous pouviez changer quelque chose dans le monde en dehors de la culpabilité et de la politique, que changeriez-vous ?

Que tous les enfants du monde puissent vivre leur enfance dans de bonnes conditions : de l'amour et une éducation correcte, sans violence ni privation ... Alors, tout serait différent.

 

21 - Aimez-vous danser ?

J'a-do-re ! Mais tout dépend de la musique ...

 

22 - Quelle est la dernière chose que vous ayez regardé à la télévision ?

C'était hier soir avec Dexter.

 

 

 

Et maintenant, c'est au tour des blogueuses de :


Un carnet sans pages

 

Glycine blanche

 

So busy

 

Leklektik

 

Etre radieuse

 

 

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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 22:00

 

 

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Paco Rabanne est de retour. Les tenues de sa collection 2011 avec Manish Arora rappellent celles qu'il avait imaginé pour Barbarella en 1968.

Voici une belle occasion de se souvenir de cette héroïne.

 

 

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Barbarella est une icône de la culture pop des sixties.

Héroïne sexy née en 1962 dans une bande dessinée mêlant science-fiction et érotisme de Jean-Claude Forest, elle apparaît dans la version filmée sous les traits de Jane Fonda. Cette dernière est dirigée par son époux Roger Vadim et habillée par Paco Rabanne et Jacques Fonteray.

Costumes futuristes et décors baroques offrent un univers psychédélique et kitchissime.

 

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Film culte des années soixante, Barbarella est le reflet d'une époque où la libération sexuelle et les explorations de l'espace étaient au centre des préoccupations de la jeune génération.

 

Innocente et naïve, Barbarella est pourtant une courageuse aventurière, qui s'adapte à toutes les situations de ses aventures spatiales.

Par son charme et sa sensualité, elle séduit ceux qu'elle croise, de planète en planète : hommes et femmes, robots et extra-terrestres, et c'est au plaisir qu'elle doit sa survie.


 

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Sources :

 

(1) Barbarella sur Wikipedia

(2) Leaule

(3) Cap-That

(4) Mode KItsch, Kitsch Mood, Kitsch Moog

(5) Phylactérium

 


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29 septembre 2011 4 29 /09 /septembre /2011 21:54

 

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Après les chapeaux des années 1920, je vais vous parler aujourd'hui des chapeaux des années 1930. Ou plutôt, je vais laisser la parole à Coline, journaliste dans la revue féminine La femme de France. 

 

On peut les classer globalement en deux groupes. "Les grands chapeaux, qui comprennent les cloches et les capelines, et les petits chapeaux dans la catégorie desquels on peut faire entrer les bonnets, les bérets, les turbans, les relevés et toutes espèces de formes indescriptibles, sinon par le fait qu'elles suivent étroitement les contours du crâne et s'associent au visage, son coloris proche, à son profil."


 

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Les chapeaux des années 1930 présentent une impressionante variété.

 

"Jamais on n'a vu tant de chapeaux de style différent. A quoi tiennent cette extravagance, cette déraison, cette folie ? A ce qu'il y a des milliers de robes de style différent. Et que les chapeaux sont de plus en plus assortis aux robes et combinés pour elles.

Chers chapeaux ! Je ne sais pas par quel bout commencer l'énumération ... Entre les plats et les pointus, les ronds et les carrés, c'est tout juste si je me reconnais.

Chers, chers chapeaux ! Que choisir ? Le turban, la torsade, la galette, l'auréole, le bambin, le niniche, la pyramide tronquée, le trapèze ? Et de quoi ces chapeaux sont-ils faits ? De velours, de feutre, de lainage, de satin ?

Entre la capsule crêtée de plumes d'autruche, et la casquette telle qu'en portait le "Chourineur", entre le chapeau de Louis XI et la toque écossaise en astrakan, il y a un tel abîme de contrastes, un tel saut périlleux de siècle en siècle, une recherche si anxieuse de toujours faire nouveau et de toujours faire mieux.

Cependant, résumons-nous, une mode sort toujours de mille modèles et l'on peut diire que deux choses frappent particulièrement le regard, en ce qui concerne les chapeaux nouveaux. C'est que la note pointue domine et que tous les chapeaux sont placés à un angle qui supprime un oeil".



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"En outre, le goût des garnitures reparaît tout particulièrement sous forme de plumes, de minoches, d'aigrettes. Il y a même des chapeaux tout en plumes, et d'autres qui ne sont qu'un mince prétexte pour supporter une touffe de plumes. Il y a aussi souvent, quand le chapeau est garni de plumes, un accord entre le chapeau, le tour de cou, les gants. C'est ainsi qu'un chapeau garni d'autruche est complété par un petit tour de cou en autruche et que, sur un chapeau de panne, les plumes de coq teintées qui le garnissent se retrouvent au décolleté de la robe et sur le revers des gants.

 

Parmi les garnitures, il faut marquer aussi la vogue persistante de la voilette. La voilette a quelques inconvénients. D'abord celui d'être fragile. Mais elle possède aussi des avantages - ne serait-ce que d'ombrager très flatteusement le regard. On verra aussi énormément de bonnets de fourrure, surtout en breitschwantz et en astrakan, les uns tout unis, les autres ornés d'un bijou ou d'un ruban, ou d'une cocarde.

Pour les bonnets de fourrure, la forme bonnet de police est celle qui a le plus de succès.

Pour le matin, les chapeaux chapeliers très inclinés sur l'oeil et chinés, au lieu d'être unis, garderont leurs privilèges.

On ne saurait leur contester le mérite de faire jeune. Et ils ont un air moins négligé que les bérets dont on a beaucoup abusé, mais que l'on renouvelle en les tirant très en avant de façon à former presque une visière de casquette. Les bérets de velours ainsi étoffés et drapés conviendront aux manteaux dont le col a tendance à remonter, ce qui est assez rare d'ailleurs, car une douce démence incline la mode à dégager la nuque cet hiver. Il est vrai qu'il ne gèle pas encore et que l'optimisme né des beaux jours n'a pas encore succombé sous le souffle des autans.

Et maintenant, pour conclure, je vous dirai que vous serez à la mode, si vous possédez un feutre chiné pour le sport, un bonnet de fourrure assorti à votre manteau, et un chapeau drapé pointu pour faire comme tout le monde."


 

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"Avec les chapeaux on ne risque pas de s'ennuyer cette année (1934). Il y en a de toutes les formes, de toutes les dimensions, de tous les calibres et de toutes les cylindrées. Il y a les chapeaux bien français, il y a les chapeaux chinois, il y a les chapeaux ronds et les chapeaux carrés. Il y a les capsules et les grandes roues. Il y a les chapeaux des couturiers et les cjapeaux des chapeliers. Il y a enfin les chapeaux des modistes. En un mot, c'est à qui, de la grande couture à la haute mode, se disputera l'orgueil de conquérir nos crânes illustres.

Commençons par le commencement, c'est-à-dire par les chapeaux qui accompagnent les collections et à la création desquels participe le couturier.

Prenons par exemple les chapeaux de Chanel. Ce sont des patelles inclinées sur l'oeil, et qui, faites de fleurs, évoquent beaucoup plus le coquillage que le bouquet. Les uns sont tout en violettes, les autres tout en feuilles : feuilles vertes, feuilles d'or, et, posés de biais, apportent un air de pastorale ou de fête nautique à des toilettes bien parisiennes. Ajoutons à ces chapeaux de fleurs les chapeaux de plumes ayant gardé la forme de l'oiseau. Peut-être a-t-on un peu envie de chanter, devant ces "couveuses" installées sur la chevelure, l'enfantine chanson de la poule sur un mur qui picottait du pain dur ... Mais il ne faut voir dans cette remarque qu'un trait de mon mauvais esprit".

 

 

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"Quel que soit le chapeau préféré ou choisi, qu'il soit hennin, qu'il soit galette, qu'il soit toque ou qu'il soit marquis, il porte un coup définitif à l'absurde et criminelle mode de se promener sans chapeau.

Pourquoi pas sans chaussures pendant qu'on y est ? Car enfin si le cheveu doit respirer, pourquoi pas l'orteil ?"

 

Oui, pourquoi pas ... Je crois que si Coline avait fait un voyage dans les temps jusqu'à nos jours, elle en serait tombée par terre !

 

 

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25 septembre 2011 7 25 /09 /septembre /2011 22:08

 

 

 

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"Un fin visage casqué de cheveux noirs et lisses qu'illuminent deux grands yeux extraordinairement rieurs, un sourire étincelant sur une petite lèvre railleuse, du chic, une ligne d'une élégance exceptionnelle, tout cela dégageant un charme indéfinissable et prenant, telle est Louise Brooks, qui n'a qu'à apparaître pour crééer de la bonne humeur, de la joie ou de l'émotion."(1) 


 

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C'est "une star considérée comme l'une des plus grandes beautés de toutes les temps". (4)

Avec sa coiffure unique, elle crée une mode qui sera imitée par les femmes du monde entier.

Son style incarne la beauté, la féminité et la passion. Libre et indépendante, elle refusait d'être considérée comme un objet.


 

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"Louise Brooks, plus que toute autre, est l'objet d'un véritable culte de la part des surréalistes.

Elle redéfinit les critères qui régissent l'éternel féminin sur les écrans du cinéma populaire de la fin des année 1920, en incarnant à l'écran une nouvelle configuration du féminin en vogue, celui de la garçonne.

A la suite de son film "Prix de beauté" (1930), elle lance la mode "à la Louise Brooks" qui s'affiche sur les devantures des coiffeurs parisiens.

La garçonne, en exhibant certaines caractéristiques vestimentaires et capillaires couramment associées au masculin, bouleverse certains repères traditionnels et transgresse le tabou de la différence sexuelle.

Louise Brooks, figure de proue de la femme androgyne, du travesti et parfois même de l'homosexualité, se cristallise dans l'imaginaire surréaliste et devient ainsi une des héroïnes les plus importantes du culte cinématographique surréaliste.

Louise Brooks, celle qui a été immédiament reconnue pour ses talents en Europe, celle qui s'est inscrite en pionnière de l'émancipation de la femme moderne des années 20 sur les écrans, doit ses années de succès aux surréalistes et au public du cinéma commercial français et européen."'(2)

 


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"Les femmes opéraient une métamorphose dans la période de l'entre-deux-guerres.  Georg Wilhem Pabst a fait de l'image de Louise Brooks une forme cinématographique inoubliable. "Loulou" est souvent considéré comme un hymne à la sexualité libre, un cri de révolte contre toutes les oppressions, une échappée triomphante."(3)

 

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Dans ses mémoires, "Loulou à Hollywood", Louise nous raconte comment, lors de ses premières années à New York en 1923 et 1924, elle a laborieusement façonné son style si particulier et si unique.

Je lui laisse maintenant la parole.

 

"Pour devenir une femme idéale, en 1922, il me fallait perdre mon accent du Kansas, singer les manières mondaines, apprendre à m'habiller avec goût. Je ne pouvais pas corriger mon accent dans une école chic, ni apprendre comment me tenir auprès de cavaliers gênés par mon infériorité sociale, ni me permettre les couturiers de la Cinquième Avenue. Aussi me suis-je éduquée auprès d'inconnus experts en la matière".(5)


 

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"Mon instructeur d'anglais fut un jeune et distant garçon de comptoir du drugstore de Broadway dont j'aimais les glaces aux fruits. Après un mois de crèmes glacées, ce garçon avait sarclé mon vocabulaire de toute trace de mon terrible accent du Kansas.

"J'appris en observant les serveurs comment il fallait manger ce qui figurait au menu. Il y eut ainsi la soirée comment-ôter-les-arêtes-d'une-truite-de-rivière, la soirée comment-déguster-les-escargots, la soirée comment-effeuiller-les-artichauts, etc., jusqu'au bas du menu". 

 

A New-York, son amie Barbara Davies l'emmena chez Saveli, "un grand coiffeur qui s'occupa en personne de moi. Il ramena ma frange juste au-dessus des sourcils, et les côtés, en accroche-coeur autour des pommettes, me coupant les cheveux à la garçonne sur la nuque". 

 

"Barbara m'introduisit alors dans un groupe de financiers de Wall Street qui m'offrirent des toilettes. Les sommes extravagantes qu'ils donnaient aux jeunes filles pour leurs toilettes constituaient l'agrément de rivaliser entre eux pour celle qui remporterait le titre de la Mieux Habillée."

En 1924, "les acquisitions que j'effectuais toute seule se révélaient catastrophiques. Une vendeuse persuasive me faisait acheter n'importe quoi". 

 

"Les problèmes de toilette me préoccupaient. Je ne pouvais faire confiance aux vendeuses ordinaires, d'autre part ce qui convenait aux longilignes soeurs Benett (des amies de Louise) était ridicule sur mon corps de danseuse plutôt ramassé.

"Un soir, au théâtre, je vis dans le programme une photo de Marylin Miller, la vedette de Ziegfield, vêtue d'une étourdissante robe de chez Milgrim, un magasin de luxe alors situé dans Broadway à la 74eme rue. Je m'y rendis le matin suivant et remis cinq cent dollars en espèces à Miss Rita, une vendeuse originaire du Bronx qui n'avait jamais reçu un pareil aveu d'ignorance en matière de vêtements.

"Elle étudia avec attention mon visage, ma silhouette et mes mouvements tandis que je regardais défiler les mannequins. Ensuite elle choisit pour moi une robe recouverte de perles blanches tubulaires et un manteau du soir en lamé argent avec col en renard blanc. Miss Rita choisit des satins et des crêpes de Chine aux tons pastels pour mes toilettes d'après-midi.

"Mes ensembles sévères étaient coupés par Gus qui enfonçait des épingles dans ma chair quand je ne ne restais pas immobile à l'essayage.

"Finalement, mon New York adoré paracheva une Louise Brooks ne représentant ni le Kansas, ni Broadway, ni Hollywood, ni Park Avenue, mais uniquement elle-même."(5)


 

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A cette époque, Louise Brooks qui avait alors dix-huit-ans, se décrivait ainsi : "Mon insolence blasée n'était qu'un masque, et un maquillage décadent, blanc et noir à la Aubrey Beardsley, camouflait des taches de rousseur du Kansas." Et "l'audacieux décolleté de ma robe pailletée de nacre n'avait en fait pour but que de cacher mon puéril manque d'assurance."(5)


"Une femme élégante, même avec un porte-monnaie désespérément vide, peut conquérir le monde." Louise Brooks

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Sources :

 

(1) Raymond Villette, dans "Les Dimanches de la femme", décembre 1929

(2) Le cinéma des surréalistes, par Henri Béhar, 2004, Ed. L'Age d'homme

(3) Don Quichotte au XXe siècle, par Danielle Perrot, Presses Univ Blaise Pascal, 2003

(4) William Shawn, auteur de l'introduction à "Loulou à Hollywood"

(5) Louise Brooks dans "Loulou à Hollywood"

 


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25 septembre 2011 7 25 /09 /septembre /2011 21:27

 

 

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"Louise Brooks est la seule femme qui possède le talent de transformer en chef-d'oeuvre n'importe quel film. Elle est l'apparition parfaite, la femme rêvée, l'être sans lequel le cinéma ne serait qu'une pauvre chose."

Ainsi la décrit Ado Kyrou en 1957.

 

 

L'enfance


 

Mary Louise Brooks naît le 14 novembre 1906 à Cherryvale, une petite ville du Kansas.

 

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Elle grandit avec ses frères et soeurs dans une certaine indifférence de la part de ses parents, qui leur offrait peu de temps et d'attention.


Son père était avocat. Quand il n'était pas au travail, il s'isolait dans la tranquillité de son bureau, en compagnie de ses livres et de son violon, fuyant les cris des disputes de ses quatre enfants.

Sa mère, qui avait passé ses années de jeunesse à s'occuper de ses frères et soeurs, avait annoncé à son futur époux qu'il "lui ouvrait le chemin de la liberté et des arts, mais que les braillards qu'elle mettrait au monde s'élèveraient tout seuls".(1)

Elle occupait ses journées à jouer du piano ou à présenter les critiques de ses lectures aux membres de son club féminin.

 

Malgré leur absence, ses parents étaient aimants et compréhensifs. Il lui donnèrent le goût de l'art, des livres et de la musique. Et c'est avec plaisir que Louise écoutait sa mère jouer Debussy et Ravel avec beaucoup de talent.

 

"Notre maison de Wichita croulait littéralement sous les livres. Je dévorais tout avec ravissement, me fichant pas mal de ne pas toujours comprendre.

"Ma passion pour les mots m'était venue à l'âge de cinq ans ; j'appris à lire en regardant par-dessus son épaule, ma mère nous faire la lecture".(1)

 

 

La danse


 

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Sa mère l'encouragea à apprendre très tôt la danse, dès l'âge de cinq ans. C'est elle aussi qui accepta et réussit à convaincre son père de l'autoriser à se rendre à New York en 1922  pour y suivre les cours de danse du réputé Ted Shawn.


 

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Friande des spectacles des Ziegfield Follies, Louise observait les fameuses girls des Follies. Elles "affichaient des sourires aussi fermement accrochés que leurs monumentales coiffures de plumes. Je pris alors la résolution de ne jamais sourire à moins d'en avoir envie".(1)


Louise, déjà, se fixait pour objectif la distinction raffinée des jolies femmes dont elle détaillait les photos dans Harpers's Bazaar et Vanity Fair.


 

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Pendant deux ans, elle prit part aux tournées de la compagnie de Ruth Saint-Denis et Ted Shawn, dont elle suivit les cours d'été dans un camp-théâtre-école.

Evoquant Louise Brooks danseuse, "ceux qui la virent évoluer disent qu'elle était fascinante".(2)


En 1924 elle fut engagée comme girl dans la revue Scandals de George White, puis l'année suivante dans les Ziegfields Follies.


"Pour moi qui avais dansé avec Ruth Saint-Denis, Ted Shawn et Martha Graham, mes petits numéros des Follies étaient une corvée. J'aurais préféré être figurante. Mon seul instant de plaisir était la finale de la revue quand la troupe se trouvait au complet sur les planches".(1)

 

 

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Le grand écran

 

 

C'est en 1925, à l'âge de dix-huit ans, que Louise Brooks se tourne vers le cinéma, attirée par ce nouvel art. Elle signe un contrat de cinq ans avec la Paramount.


"Dix années de danse professionnelle constituaient certainement la meilleure préparation possible aux images animées, c'est-à-dire le cinéma".(1)

Et danseuse, elle le demeurera dans sa gestuelle d'actrice.


 

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"Louise Brooks affronte littéralement la caméra, totalement, sans équivoque ; il en résulte un jeu sublime qui ne ressemble en rien à une interprétation". Elle possède une "aptitude à s'offrir tout entière à l'écran", et "beaucoup la créditent d'une verve érotique inégalée par aucune femme du 7eme art". (2)


 

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Sentiments

 

 

Bien que très entourée des hommes, elle restera toujours une solitaire, sans être jamais capable de vraiment aimer.

Abusée par un voisin quadragénaire à l'âge de huit ans, sa mère lui dira que c'était sans doute sa faute ...

 

Elle épouse en 1926 le metteur en scène anglais Edward Sutherland, dont elle divorce deux ans plus tard.

"Après un an de mariage, je me suis rebellée contre mon état de "Mrs Sutherland".(5)


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"Maîtresse d'un célèbre millionnaire, j'ai trouvé insupportable d'être un jouet sexuel, tombée plus bas qu'une fille dont on paye les services."(5)

 

"Je suis à l'image de Loulou ; je n'ai aimé personne".(5)


 

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Hollywood

 

 

Elle affirmait son identité et sa différence, quel qu'en soit le prix, dans une volonté indéflectible de ne pas tricher. Cette façon de penser était totalement incompatible avec les exigences hollywoodiennes.


 

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Pour Louise Brooks, Hollywood n'est qu'une "inhumaine usine à films". Il lui "sortait par les yeux".(1)

 

"Etant moi-même une solitaire née, temporairement détournée de la vie d'ermite par une carrière sur les planches et à l'écran, j'affirme catégoriquement que rien ne ressemblait plus à l'esclavage qu'une carrière de star du cinéma. Il ne décidait seul que sur un point : signer ou non un contrat. Dans l'affirmative, il devenait la proie des cosignataires et des distributeurs de ses films. S'il ne signait pas, il n'était plus star."

"Les contrats de cinéma ont toujours été une plaisanterie en ce qui concerne le salaire des comédiens. Les studios pouvaient dénoncer ou suspendre ces contrats à leur guise ; les comédiens étaient paralysés par la crainte de procès ruineux et du chômage permanent."(1)

 

 

Loulou

 


Trois ans après ses débuts au cinéma, Georg Wilhem Pabst la remarque et l'engage pour incarner "Loulou". "Il n'est plus possible à quiconque a vu ce joyau du septième art d'imaginer le personnage de Loulou sous d'autres traits que ceux de Louise Brooks. A la fois perverse, enfantine, naïve, enjouée, amorale et sensuelle, écolière canaille et femme fatale, elle emplit l'écran de sa présence magique et fait souffler sur le film de Pabst un érotisme de feu".(3)

 

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"Loulou" en 1929 est certainement le film le plus marquant de la carrière d'actrice de Louise Brooks, bien qu'à l'époque, démoli par la critique, il n'ait eu que peu de succès.


"Loulou est naturellement quelque chose d'important pour moi : Pabst a fait de moi quelque chose d'important.(...) Pabst n'a pas créé Louise Brooks ; il l'a réalisée, libérée".(5)


 

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"A Berlin, dès que j'eus posé le pied sur le quai de la gare où m'attendait Pabst, je devins une actrice. Il me traitait avec une sorte de déférence et de politesse inconnue pour moi à Hollywood".(1)

 

"Mon incarnation de la tragique Loulou, dépourvue de tout sentiment du péché, fut généralement taxée d'inacceptable pendant un quart de siècle."(1)

 

 

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Cette version filmée de Pabst est tirée de "La boîte de Pandore", une pièce de Frank Wedekind.

 

C'est "l'histoire d'une putain "immorale", écoeurée par le sordide de sa profession, dans la laideur "sans valeur artistique", d'une furieuse bestialité.

Son premier éveil à la passion - qui lui apporte à la fois la vie et la condamne à mort - c'est vêtue en fille de trottoir qu'elle le ressent.

Lorsqu'elle lève Jack l'Eventreur, dans le brouillard nocturne de Londres, et qu'il déclare ne pas avoir d'argent, "ça ne fait rien, dit-elle, tu me plais." C'est la veille de Noël ; elle est prête à recevoir le cadeau dont elle rêve depuis l'enfance : la mort, de la main d'un maniaque sexuel".

"Loulou perd la vie en même temps que son enfance et son innocente indifférence avec les autres".(1)


 

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La fin d'une carrière d'actrice


 

Louise tourna au total vingt-quatre films, mais la fin du cinéma muet allait se révéler aussi celle de la carrière d'actrice de Louise Brooks.

"Elle n'était pas du nombre des stars hollywoodiennes, trop indépendante et lucide pour jouer le jeu."(3)

 

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"Quand le cinéma parlant est né en 1928, la Paramount a vu là un prétexte pour diminuer les salaires des acteurs"(5) et "que je fus la seule, chez Paramount, à refuser toute diminution, perdant de la sorte un nouveau contrat, j'ai bien imaginé que cette manifestation d'indépendance ne serait pas de nature à prolonger ma carrière".(1)

"De fait, quand j'eu refusé - seule de la distribution - de revenir à Hollywood pour tourner la version parlante de "The Canary Case", mon dernier film muet tourné par la Paramount, cette société déversa sur moi une publicité venimeuse qui transforma mes doutes en certitudes.

"La Paramount fit répandre la rumeur qu'elle s'était séparée de moi parce que je ne valais rien pour le parlant.

"Inscrite sur la liste noire, aucune firme importante ne m'engagea pour un film".(1)

 

Louise tourne son dernier film à Hollywood en 1938. En 1940, elle quitte définitivement le cinéma, fuyant Hollywood qui la méprise. Elle a alors trente-quatre ans.


Après trois ans chez son père, elle revint à New York, sa ville adorée, non sans couper les ponts avec son passé et ses amis du cinéma.

Considérée comme une actrice ratée, elle se mit alors "à flirter avec des mirages engendrés par de petits flacons de somnifères jaunes".(1)


 

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En 1956 elle est contactée par James Card, conservateur des films d'Eastman House à Rochester, dans l'Etat de New York et réussit à la convaincre de le rejoindre "afin d'y étudier les anciens films et d'écrire sur (son) passé retrouvé".(1)


Elle se rendit compte alors qu'elle jugeait encore les films dans lesquels elle avait joué "non en fonction de leurs mérites propres, mais selon leur succès ou leur échec aux yeux de Hollywood". Elle prit "aussitôt la décision de réviser cette façon de voir " et apprit au fil des années à ne plus accepter "le verdict de Hollywood qui (l)'avait condamnée à l'échec."(1)


 

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"Telle je suis restée, quêtant sans relâche l'authentique et la perfection, impitoyable envers le faux, généralement exécrée sauf de ceux, rares, qui ont surmonté leur horreur de la vérité afin de laisser libre cours au meilleur d'eux-mêmes". Ainsi Louise Brooks explique-t-elle ce qu'elle qualifie "son propre échec sur le plan social".(1) 

 

A la question "Avez-vous été heureuse ?", Louise répond en 1967 : "Jeune, j'ai été malheureuse la plupart du temps. Ce que recherchaient mes amis - gloire, argent, pouvoir - n'était pas fait pour me rendre heureuse. Leurs plaisirs - saloperies sensuelles, manière de se donner des airs, de se faire valoir - ne me rendaient pas heureuse. C'est seulement quand je me suis installée à Rochester que j'ai trouvé un peu de bonheur. Loin de tous ceux qui voudraient s'occuper de moi, je peux vivre comme je l'entends et fermer chaque soir ma porte en disant "Dieu merci, je suis seule"."(5)

 

Elle restera dorénavant discrète, se consacrant à l'écriture, à la lecture et à la peinture.

"Je ne vis que pour mon art. Je ne lis rien d'autre que des livres instructifs".

 


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En août 1985, elle meurt d'une crise cardiaque à l'âge de 78 ans.


 

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"Le plus beau visage du monde. Elle le savait. Mais elle exigeait qu'on l'aime pour autre chose que pour sa beauté. Profondément, elle méprisait ceux qui cèdent à la séduction des apparences.

On voulait faire d'elle une star. Elle refusa, et disparut discrètement dans la coulisse, choisissant délibérément la solitude et l'oubli pour préserver son indépendance."

Dans Loulou, elle est "l'incarnation bouleversante de la "beauté fatale" selon l'esthétique de l'expressionnisme allemand.

Louise Brooks est aussi, et surtout, la seule actrice de l'histoire du cinéma qui se soit toujours insurgée contre cette nouvelle forme d'idolâtrie qui tend à réduire l'idéal humain - et singulièrement l'idéal féminin - à la copie conforme d'une image à laquelle chacun pourrait s'identifier sans risque.

Et elle le dit avec la conviction de quelqu'un qui n'achète pas ses certitudes aux rabais : pour une femme fut-elle douée de la beauté du diable, il y a , il y aura toujours une autre manière d'exister que celle qui consiste à adhérer passivement au "rôle" que la société a préparé pour elle. Une manière d'être".(4)


 

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Sources :

 

(1) Louise Brooks, dans "Loulou à Hollywood"

(2) William Shaw, auteur de la préface de "Loulou à Hollywood" 

(3) Nouvelles littéraires novembre-décembre 1977 (Roland Jaccard)

(4) Louise Brooks : Portrait d'une anti-star, sous la direction de Roland Jaccard, en collaboration avec Tahar Ben Jelloun, Lotte H. Eisner, André Laude et Jean-Michel Palmier

(5) Entrevue de Patrice Howald avec Louise Brooks, dans "Séquences", 1967

 

J-M Palmier : articles redécouverts

Cinemorial

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Images :

 

BillyJane

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The darkwoods

 


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25 septembre 2011 7 25 /09 /septembre /2011 11:40

 

Borges3.jpg

 

 

Instants

 

Si je pouvais de nouveau vivre ma vie,
Dans la prochaine je commettrais plus d'erreurs.
Je serais plus bête que ce que j'ai été
en fait je prendrais peu de choses au sérieux.
Je serais moins hygiénique.
Je courrais plus de risques,
je voyagerais plus,
je contemplerais plus de crépuscules,
je grimperais plus de montagnes, nagerais dans plus de rivières.
Je me rendrais dans plus d'endroits qui me sont inconnus,
je mangerais plus de crèmes glacées et moins de fèves,
j'aurais plus de problèmes réels et moins d'imaginaires.

 

J'ai été de ces personnes
qui vivent de manière sensée et productive chaque minute de leur vie ;
bien sûr que j'ai eu des moments de joie.
Mais si je pouvais revenir en arrière,
J'essaierais de n'avoir seulement que de bons moments.

 

Et le sais-tu, la vie est faite ainsi,
seulement de moments ; ne laisses pas passer le présent.

 

J'étais de ceux qui jamais
ne se déplacent sans un thermomètre,
un bol d'eau chaude,
un parapluie, et un parachute ;
Si je pouvais revivre ma vie, je voyagerais plus insouciant.

 

Si je pouvais revivre ma vie
je recommencerais par me promener pieds nus
dès les premiers jours du printemps
et je continuerais jusqu'aux confins de l'automne.
Je flânerais plus dans les ruelles,
je contemplerais plus d'aurores
et je jouerais avec plus d'enfants,
si j'avais encore une fois la vie devant moi.

 

Mais tu vois, j'ai déjà 85 ans ...
et je sais que je suis en train de mourir ...


 

En version espagnole originale :

 

Instantes

 

Si pudiera vivir nuevamente mi vida,
en la próxima trataría de cometer más errores.
No intentaría ser tan perfecto, me relajaría más.
Sería más tonto de lo que he sido,
de hecho tomaría muy pocas cosas con seriedad.
Sería menos higiénico.
Correría más riesgos,
haría más viajes,
contemplaría más atardeceres,
subiría más montañas, nadaría más ríos.
Iría a más lugares adonde nunca he ido,
comería más helados y menos habas,
tendría más problemas reales y menos imaginarios.

 

Yo fui una de esas personas que vivió sensata
y prolíficamente cada minuto de su vida ;
claro que tuve momentos de alegría.
Pero si pudiera volver atrás trataría
de tener solamente buenos momentos.

 

Por si no lo saben, de eso está hecha la vida,
sólo de momentos; no te pierdas el ahora.

 

Yo era uno de esos que nunca
iban a ninguna parte sin un termómetro,
una bolsa de agua caliente,
un paraguas y un paracaídas;
si pudiera volver a vivir, viajaría más liviano.

 

Si pudiera volver a vivir
comenzaría a andar descalzo a principios
de la primavera
y seguiría descalzo hasta concluir el otoño.
Daría más vueltas en calesita,
contemplaría más amaneceres,
y jugaría con más niños,
si tuviera otra vez vida por delante.

 

Pero ya ven, tengo 85 años...
y sé que me estoy muriendo.

 


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22 septembre 2011 4 22 /09 /septembre /2011 23:06

 

1926-janvier-copie-1.jpg

 

 

Une fois de plus je trouve mon inspiration dans les journaux des années 1920. Aujourd'hui, même si nous sommes encore loin de la saison du carnaval, je vais vous parler des bals masqués, appelés alors bals travestis.


 

"Voici venir avec les rigueurs du froid et la tristesse de la pluie, la consolation charmante des bals travestis. Ils sont la supême joie de l'hiver, puisqu'ils ajoutent aux heures joyeuses de leur réalisation la période passionnante des préparatifs.

Mais maintenant un bal masqué n'a plus son caractère classique ; il a gagné en fantaisie et en imagination.

Autrefois on ne s'inquiétait guère du costume. La tradition voulait que les femmes brunes s'habillassent en Espagnoles ou en bayadères ; les blondes en colombines ou en pierrettes. Ces costumes eux-mêmes étaient presque immuables dans leur coloris et leurs détails."

 

"La mode qui a fait des progrès si remarquables dans tous les domaines ne pouvait négliger celui-là, et les travestis modernes sont remarquables par leur variété, leur originalité, et même leur luxe. Que tout cela laisse en arrière le cortège classique d'Arlequin, de Colombine, de l'Espagnole et du petit pâtissier ... Seul le Pierrot garde tout son succès. Il le doit à ce charme mystérieux éternel qui n'appartient qu'à lui."



1924-janvier-1.png

 

 

"Aujourd'hui, une jolie femme s'en voudrait de ne pas chercher une idée piquante et neuve ; de ne pas s'ingénier à trouver le déguisement inattendu, inédit qui la classera reine du bal !"

 

"Est-ce à dire qu'il faut dépenser beaucoup ? Mais non ! Pour mettre à l'exécution un costume original, il est possible presque toujours d'utiliser des matériaux, des étoffes que l'on a déjà et qui dorment dans des tiroirs."

 

 

Admirez donc les illustrations suivantes, avec des costumes étonnants, et dont les commentaires précisent en détail couleurs et tissus.

 

 

"La pêche est symbolysée par un filet d'or à grandes mailles, jeté sur un fourreau de satin noir où sont appliqués des poissons verts.

 "Sauvageonne porte sur une gaine de velours noir un pagne de raphia naturel ou teint. Des colliers de perles multicolores cliquettent autour des bras et des jambes.

"L'abeille : une robe-corselet en drap d'or bruni simule les anneaux, avec, sur les hanches, deux ailes de tulle."

 

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"Vous, Cécile aux fraîches joues, n'avez-vous pas imaginé d'aller au bal la semaine passée, déguisée en "barrière de jardin" ?

Vous avez pris pour cela votre robe cloche de l'an passé en taffetas blanc, sur laquelle vous avez cousu un treillage de larges rubans verts. Puis vous avez fait entrevoir entre ces barreaux des roses trémières que vous avez peintes vous-même, et dont les hampes fleuries s'épanouissent sur votre corsage. De courtes manches en treillage et sur votre tête.

 

"Un costume égyptien est tout indiqué, en ce temps où l'exotisme règne sur les modes. Vous qui êtes de mignonne stature, ne vous laisserez-vous pas tenter par ce fourreau de lamé d'or brodé de noir et rouge-brique, qui exige de courts cheveux noirs et lisses."

 

 

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Voici "la faïence de Delft en taffetas blanc, peint de bleu avec un bonnet hollandais.

 

Viennent ensuite de "charmantes reconstitutions des célèbres tableaux de Greuze, d'une grâce si fraîche qui convient à presque toutes les jeunes filles. Ce serait délicieux pour deux soeurs à peu près du même âge, ou encore mieux pour deux soeurs jumelles que cette évocation de paysannes très conventionnelles : "la Cruche cassée", habillée d'un corselet de velours cramoisi noué par des rubans de même couleur sur la jupe montante, en taffetas vert. Le fichu, les manches bouffantes et l'écharpe débordante de roses sont en mousseline blanche ; les cheveux sont retenus dans une résille verte.

 

"La laitière" a, elle aussi, un corsage de mousseline blanche et une jupe de velours rouge ; son tablier, si bien drapé autour de sa petite taille cambrée, est en taffetas vert ; son bonnet est en mousseline blanche".


 

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Voici une "poupée-coussin". "Sa robe de velours rouge cerclée et maintenue épanouie par de la mousseline raide est son principal attrait ; une bande de fourrure et une autre en tissu lamé or, rouge et noir lui confèrent le luxe nécessaire. Un turban en gaze d'or est prétexte à un flot de gaze d'or plissée qui, versé de côté, simule le gland d'or du coussin".

 

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"Le "parapluie" se compose, lui, d'une jupe de soie plissée, resserrée intérieurement, dans le bas, par un élastique et évasée aux hanches, tandis que le corsage, pour simuler le manche, est taillé dans un tissu imprimé de dessins chinois.

 

Le "flacon de parfum" est une piquante actualité, puisque jamais les parfums n'eurent autant de succès.

Vous pouvez être un parfum en vogue grâce à une excentrique perruque noire, à des ficelles dorées au cou et à la taille, grâce à votre robe d'or à jupe ballonée".*

 

"Passons à la "boîte à poudre". Avec sa jupe de taffetas jaune rayé de rouge et taffetas rouge uni. Une bande de cygne simule la houppe, mi-sortie.

 

Puis, joujou du jour, "la poupée de laine" étale ses écheveaux multicolores et secoue sa perruque en bouclettes de laine blonde, tandis que bruissant et féérique, le "jet d'eau" agite ses perles d'argent de son turban, et de ses mille bracelets de cristal ..."



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"En général, l'intérêt des bals est de n'en pas mélanger les styles. Il faut bien indiquer dans l'invitation s'il s'agit de bals de pure fantaisie, ou de bals de style. On a pris l'habitude, très intéressante d'ailleurs, de reconstituer une époque. Il y a le bal vénitien du temps de Casanova, le bal chinois, le bal breton.

 

En 1925, "le Corsaire est au goût du jour. Et si, d'aventure, vous voulez réjouir vos amis, transformez rapidement votre hall ou votre studio suivant ces directives. Les vieux draps teints composeront des voiles glorieuses, quelques filins pendant du plafond, des haches d'abordage, des sabres et parmi les jurons pittoresques ou les termes techniques, figurez l'enlèvement de quelque belle captive.

Avec quelques sans-culottes, des carmagnoles, des cordages, deux ou trois tonneaux de poudre, mèche brûlante, des voiles éparses et des étraves rompues, l'Animateur, ou Organisateur des réjouissances artistiques, compose des divertissements multiformes ensorcelants."


 

1925 avril 1

 

 

Costumes du Moyen Age :

 

"Le dameau hennin, échappée d'une miniature précieuse du XVe siècle, porte une robe d'ampleur moyenne, dont la jupe taillée droit fil s'allonge derrière en une traîne arrondie.

Le corsage plat s'ouvre largement en coeur sur une guimpe de tissu d'or, jusqu'à la taille placée assez haut ; elle est soulignée d'une ceinture de métal, galon ou plaquettes.

Le grand décolleté est bordé d'une bande de vair, c'est-à-dire de petit-gris. Les manches collantes descendent très bas sur les mains.

Le grand hennin, fait d'un cornet de sparterie tendu de tissu d'or, est entièrement voilé d'une mousseline légère qui retombe gracieusement sur les yeux et enveloppe  toute la sihouette.


"Si, dans le cours de la saison, vous participez à plusieurs fêtes parées, vous pourrez facilement tranformer ce costume qui est une robe d'apparat du XVe siècle en une robe d'intérieur plus simple de la même époque.

Pour cela, vous supprimerez le hennin et le remplacerez par une gracieuse coiffe de lin comme celle que vous voyez sur le second dessin. C'est un rectangle de mousseline de communiante de 0m,45 sur 0m,85, posé en bandeau très bas sur le front et attaché derrière à la façon des voiles d'infirmières. Les deux pans flottants sont ramenés sur le haut de la tête comme précédemment. Pas un cheveu ne passe et cette mousseline tout près du visage est délicieusement seyante en son austérité.

Pour accompagner cette coiffure, la robe est revoilée d'une sorte de cape en mousseline de soie peinte ou imprimée. Cette cape est un rectangle légèrement arrondi des coins. Au tiers de sa hauteur, une ouverture permet de passer la tête. La partie courte voile à moitié le devant de la robe, la partie longue couvre tout le dos."

 


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"Ajoutons que si les frais du bal inquiètent un peu, on peut remplacer le bal de travesti complet par le bal de "têtes".

Si peu coûteux que puisse être un costume, une "tête" le sera toujours moins. Il faudra surtout dépenser moins de temps, et les femmes qui ont un visage original pourront en faire ressortir toutes les qualités.

Petite figure ronde et rustique, coiffez-vous d'une grosse tomate de satin ; doux visage régulier, d'une corbeille à ouvrage d'où s'échappent des pelotons ... mais point d'aiguilles. Avec des écheveaux de soie floche blanche ou jaune paille, il est facile de reproduire la coiffure excentrique de la poupée à la mode.

Il faut dire toutefois que si le déguisement s'arrête à la tête, il est bon que la toilette de soirée reste dans la note générale et que la tomate ne s'achève point en "princesse", ni la corbeille à ouvrage en "Salammbô".

Les fourreaux de crêpe satin, travaillés dans l'envers de l'étoffe, de forme souple, retenus sur la hanche par une ceinture de perles ou de fleurs sont donc tout indiqués.

 

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* Avez-vous reconnu ce parfum en vogue en 1924 ? Dans ce cas, j'attends impatiemment votre réponse ... parce que je ne l'ai pas trouvé !

 

 

Sources :

 

Journal "La Femme de France", entre 1920 et 1926, d'après les articles écrits par Coline et Pierre de Trévières, illustrés par Seraph

 



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