Au menu aujourd'hui dans le magazine Paris-Alger : le vernis à ongles.
LES ONGLES DE CORAIL
"Voulez-vous être tout à fait à la page ? Il faut que lorsque vous posez votre index sur votre bouche, pour dire "chut" à quelque indiscret, l'ongle de votre doigt se confonde absolument avec votre bouche arrondie en coeur ... Il faut qu'il soit verni d'un rouge identique.
C'est devenu possible et même aisé, grâce à la gamme magnifique de vernis-laques créés récemment par une grande maison ... Vous avez bien une douzaine de nuances au choix, depuis le rouge pourpre jusqu'au rouge capucine en passant par le rubis, l'incarnat, le vermillon, le corail rouge et la cornaline ... Ces mêmes nuances se retrouvent transposées en raisins pour les lèvres et en fards pour les joues ... , de sorte que l'harmonie peut être réellement parfaite.
L'ongle verni en rouge ou en rose vif n'est pas seulement une amusante originalité, qui nous vient, dans son principe, de la vieille coutume arabe de teindre les ongles au henné ; c'est aussi un artifice habile pour faire valoir la blancheur des mains, par contraste, et attirer l'atention sur la forme des ongles ...
Raffinement qui n'est pas sans danger, par conséquent, et que nous ne saurions conseiller aux personnes dont les mains ne sont pas blanches ni les ongles impeccables ...
Mais le désir de vernir vos ongles va vous déterminer, madame, à mieux soigner vos mains. Il sera le commencement de leur beauté. Nous vous rappelons que le vernis pour les ongles, quelle que soit l'excellence de sa fabrication, ne saurait résister à certains produits d'entretien ou produits ménagers, d'usage courant à la maison : essence minérale, benzine, éther, eau de Javel, etc ... Il faudra donc prendre garde de ne pas faire entrer les ongles en contact avec ces produits et, pour cela, porter des gants de ménage pendant vos occupations de maîtresse de maison. Les meilleurs sont en caoutchouc, mais de vieux gants de peau hors d'usage peuvent suffire à la protection des mains et des ongles.
Des ongles brillamment vernis ne sauraient être à leur place sur une main négligée. Noblesse oblige !"
Juin 1935. L'été pointe son nez et les Algéroises sortent leurs tenues légères. Voici une sélection de photos de mode de la revue Paris-Alger.
SCHIAPARELLI WORTH
Pantalon toile marron et blanc. Short en piqué blanc.
Soutien-gorge jersey marron. Jupe en jersey de laine rouge vif.
Capeline de cellophane blanche.
VERA BOREA - Robe de toile blanche.
AGNES - Casquette en daim blanc portée par Mademoiselle Simona.
Une nouvelle fois, le magazine féminin Paris-Alger nous donne des conseils de maquillage, cette fois-ci version "soir".
Un maquillage adapté à la mode des années 1930, de même qu'aux produits cosmétiques de l'époque.
MAQUILLAGE ELEGANT POUR LE SOIR
par E. Bouttier
Fond de teint
La question du fond de teint est une des plus discutées : certains spécialistes conseillent un fond de teint assez coloré, qui unifie la couleur du visage en le fonçant légèrement ; d'autres - non moins célèbres - s'opposent au principe du fond de teint et veulent que, même le soir, la femme garde un épiderme aussi naturel que possible et clair, de préférence.
Le fond de teint s'impose pour la scène : là il n'est pas question de s'abstenir.
Pour la ville, la question reste indécise : elle sera résolue diversement selon la nature de chaque épiderme, selon la toilette portée et l'allure de la personne. Il y a des femmes à qui l'artifice convient mieux qu'à d'autres : le fond de teint qui met un masque léger - mais un masque - sur le visage, embellit merveilleusement certaines physionomies un peu énigmatiques, un peu vamp ... tandis qu'il vulgarise d'autres types féminins.
Disons tout de suite que l'usage du fond de teint ne saurait être recommandé à une toute jeune fille : cela la vieillirait immanquablement.
Pour obtenir un fond de teint bien uni, il faut employer une crème assez épaisse, mate et absorbante. Certaines crèmes grasses ont l'inconvénient de "ressortir" en faisant briller le visage : c'est très désagréable ... Avant de partir pour la soirée ou le bal, la jeune femme qui n'est pas très sûre de sa crème devra l'appliquer une heure d'avance, sans poudrer, et observer le résultat.
Les connaisseurs nous recommandent les crèmes ocrées pour le soir. Il est à remarquer, en effet, que le jaune blanchit aux lumières et donne beaucoup plus d'éclat que le rose. Les crèmes rosées seront employées le jour.
En étendant la crème fond de teint sur le visage, pensez bien, mesdames, à ménager un passage entre le visage et le cou, de même qu'entre le cou et les épaules. Comme on ne peut envisager de farder tout le décolleté, il faut s'ingénier à établir un "dégradé", un "fondu" sans lequel notre tête ocrée, posée sur des épaules trop blanches, prendrait un pénible aspect de tête rapportée, de poupée de bois ...
Même pour les blondes, le fond de teint ocré est très à la mode. Il le sera de plus en plus en avançant dans l'été.
Rouge du soir
Le rouge du soir est beaucoup plus vif, plus lumineux que le rouge du plein jour. Selon la carnation de chacune et surtout selon la couleur des cheveux, on emploie un rouge mandarine, un rouge carminé ou un rouge pourpré, c'est-à-dire un rouge qui s'éloigne ou se rapproche de l'orangé.
Le rouge le plus clair (orangé ou mandarine) convient aux blondes platinées. Le carmin (rouge de rose) s'harmonise avec les chevelures châtain ou acajou ; le rouge-pourpre (parfois même un peu fuchsia) relève la pâleur marmoréenne des femmes très brunes, à chevelure d'ébène.
Mais à vrai dire, on ne peut établir une règle fixe pour ce délicat rassortiment ; car le teint et la couleur des yeux démentent parfois la nuance de la chevelure - surtout pour les femmes décolorées ou teintes au henné - et il faut évidemment en tenir compte dans le choix du rouge à employer.
Les rouges gras tiennent mieux que les rouges secs, aussi doit-on les employer de préférence avec le fond de teint, sous la poudre. Le rouge sec rendra service pour faire des raccords, après le poudrage.
Le même rouge s'impose pour farder les pommettes, les lèvres et le lobe de l'oreille. Nous estimons même que cette recherche d'harmonie devrait être poursuivie jusque dans le choix du vernis pour les ongles. Le fard des mains doit compléter celui du visage pâle ou à peine rosé ; et, inversement, des ongles clairs étonnent quand les joues et les lèvres sont violemment fardées.
Il existe maintenant autant de nuances dans le vernis pour les ongles qu'il y en a dans les rouges à fard : on peut donc procéder à un rassortiment très exact.
La poudre
Le travail qui consiste à étaler la poudre sur le fond de teint et le rouge ne peut être mené à bien qu'avec un soin méticuleux et une certaine lenteur.
Il faudra d'abord s'assurer que le fond de teint est parfaitement sec, que la crème est absorbée ainsi que le rouge gras des pommettes, du menton et des oreilles.
Si l'on poudrait hâtivement sur de la crème encore collante, on obtiendrait des plaques de poudre, des surfaces inégalement poudrées et trop épaisses dans les creux.
Il faut employer du coton très fin pour étaler la poudre et en ôter l'excès. Eviter de poudrer trop abondamment les rides du visage (on a toujours quelque ride un peu accentuée, même dans la jeunesse : par exemple, celle qui contourne l'aile du nez et qui se marque parfois dès la vingtième année). La poudre accentue les rides au lieu de les effacer.
Il vaut mieux employer une poudre de la même couleur que le fond de teint. Les poudres trop claires grossissent les traits, tandis que les poudres colorées les affinent.
Les yeux
Le maquillage des yeux mériterait tout un chapitre.
Disons rapidement que, pour une grande soirée, on peut farder ses yeux beaucoup plus que pour un dîner d'amis ou une partie de bridge.
Il est permis d'hésiter entre le bistre, le bleu clair ou le bleu foncé, ou encore le brun profond du Kohl ... Mais ce dernier fard - très accentué - ne peut convenir qu'à une brune et tragique beauté, dans le style quelque peu arabe.
Les gris-bleu, les bistres clairs s'accordent avec les teints de blonde et les yeux bleus ou gris. Le bleu outremer ne choque pas sur des paupières naturellement pigmentées, pour faire valoir des yeux grands et noirs, à cils épais. Il nécessite le voisinage de pommettes très fardées, en rose fleuri.
On peut farder assez fortement la paupière supérieure et même l'espace compris entre la paupière et les sourcils, si les yeux sont plutôt "enfoncés" et noyés d'ombre ... Si, au contraire, ils sont un peu saillants et très découverts, on devra les farder avec beaucoup plus de légèreté et n'employer que des bleu lavande, des bistres rosés.
Ne jamais ombrer la paupière inférieure sous peine d'avoir l'air vieux et malade. Les femmes qui se donnent ainsi, gratutement, des yeux "cernés", ne savent pas le tort qu'elles se font. La morbidezza, chère à nos romantiques aïeux, est absolument passée de mode.
Image : Marlene Dietrich en 1935, par Nickolas Murray
Entre deux images de mode, le journal féminin Paris-Alger nous donne dans son second numéro quelques conseils de maquillage, en s'inspirant des maquilleurs du cinéma.
LE CINEMA - Ecole universelle de maquillage
par Lucien François
"Les stars, à l'état naturel, sont moins jolies que vous, moins jolies que ce que vous pourriez être !
N'y a-t-il pas une leçon à tirer de tous ces exemples ? Ces femmes qui vous séduisent à l'écran sont celles-là mêmes que vous eussiez croisées dans la rue, sans le moindre coup d'oeil. Elles n'ont, cependant, ni changé de peau, ni changé d'ossature. Leur métamorphose n'est qu'une question de maquillage adroit, d'expression acquise et aussi de volonté triomphante. Il vous est possible d'en faire autant : mais il faut savoir vous y prendre. Surtout n'essayez pas d'annuler vos défauts. Ils persisteront malgré vous. Transformez-les, au contraire, en des éléments d'intérêt, considérez-les comme des possibilités de caractère. Sans défauts, les visages de Marlène et de Greta ? Allons donc !
Vous avez des cheveux trop fins, dans lesquels la mise en plis ne tient pas ? Pourquoi vouloir à tout prix, avoir la tête bouclée d'un éphèbe de la Grèce décadente ? Toutes les coiffures vaporeuses que vous essaierez, vous donneront un air négligé, mal soigné. Tentez donc une coiffure plate qui, se prêtant à la nature de vos cheveux, soit facilement réalisable et vous permette, enfin, d'être bien coiffée.
Vous avez un teint pâle, des yeux clairs et des cils blonds ? Pourquoi vouloir, à tout prix, les ombrer d'un rimmel foncé qui en durcira l'expression et risquera de donner à votre visage une indésirable vulgarité ? Employez un cosmétique châtain clair et du fard bleu pâle, vert d'eau ; accentuez encore, par le maquillage, la blancheur de votre peau et tentez d'acquérir un style nordique qui conviendra beaucoup mieux à votre type que l'orientalisme dont vous poursuivez vainement la caricature.
Vous avez le front trop haut et trop bombé ? Ne le dissimulez pas sous une mèche qui ne parviendra pas, d'ailleurs, à en réduire les proportions. Dégagez-le, au contraire, en tirant vos cheveux en arrière, comme le fait Greta Garbo.
Vous avez le nez en trompette ? Pourquoi viser à une beauté antique, quand l'irrémédiable conformation de vos traits vous l'interdit. Accentuez ce que votre visage peut avoir de mutin, en élaguant vos sourcils et en les redessinant en pointe vers les tempes, en diminuant votre bouche, en plaçant un rouge clair sur le haut des pommettes.
Il y a bien longtemps que la beauté féminine n'est plus une question de régularité des traits ou de concordance avec un canon bien défini. Le charme ne peut être enfermé dans les règles d'une conception absolue. Il y a mille beautés et mille beautés différentes. L'une d'elles vous est certes accessible et il vous suffit, pour y parvenir, de connaître d'abord très exactement les ressources que la nature a mises à votre disposition, puis, par un ensemble de mouvements répétés, de donner à votre physionomie cette expression séduisante qui tient à la fois de la mimique, du son de la voix et de l'éclat du regard.
Commencez donc, au saut du lit, par examiner votre visage tout nu, si je puis ainsi m'exprimer. Soyez sans indulgence pour vos défauts. S'ils sont légers, vous arriverez facilement à les corriger ; s'ils sont plus accusés, vous parviendrez certainement à leur donner du caractère en les accentuant. La beauté d'une Marlène Dietrich, d'une Greta Garbo, n'est faite que de l'accentuation systématique de certains défauts".
Octobre 1934. Un nouveau journal féminin est publié dans l'Algérie coloniale : Paris-Alger magazine.
" - Encore un nouveau journal, allez-vous dire ? ... Et vos lèvres vont se pincer d'une moue et vos épaules auront ce mouvement, d'ailleurs charmant, que vous savez leur imprimer quand il s'agit de marquer le doute, le découragement, le dédain, et de nous faire croire en somme que vous n'y croyez pas.
- Eh bien oui, encore un journal, mais nouveau, intéressant, inédit, qui s'imposait, qui était nécessaire à tous et à chacune au point, on vous l'affirme, que vous ne saurez plus vous en passer désormais et qu'il vous sera utile, dès l'instant que vous l'aurez vu, que le bâton de raisin avec quoi vous ravivez l'éclat de vos lèvres ou que la houpette dont la rapide caresse réapprête pour toutes les batailles votre beauté indéfectible ...
Un journal neuf, à la fois de Paris et d'Alger.
Paris ! c'est cela en un mot que nous vous apportons. De façon complète et intégrale, avec une richesse et sur un rythme qui n'auront rien à envier aux mieux faits des journaux parisiens.
Paris, Madame ... Mais cela suffirait-il ? On pense que non, on est sûr que non. Et l'Algérie ! Et Alger ! son charme, son décor unique, ses femmes si belle, sa vie qui est la nôtre et qui, par là même, mérite bien qu'on s'y arrête ... Alger ! son ciel, sa mer et ses saisons, la couleur de ses jours et celle de ses nuits ..."
LA MODE, vue par PARIS-ALGER
par Martine Renier
"Aujourd'hui je veux vous parler des traits essentiels de la mode nouvelle qui nous apporte vraiment, cette année, de très grands changements.
La collaboration, tant à Lyon qu'à Paris, de la fabrique et de la grande Couture devient chaque jour plus étroite et donne chaque jour de meilleurs résultats.
Et ceci aboutit, cette année, à une recrudescence de fantaisie, à des lainages travaillés en relief, ou mêlés de fils brillants, à des soieries lamées ou mates qui sont de véritables merveilles.
Le lastex, sorte de jersey extensible, est extrêmement en vogue : on en fait soit la robe entière soit simplement la casaque, tandis que le reste de l'ensemble est un lainage mélangé, coupé de fils bicolores, parfois même de trois couleurs, le tout très fondu naturellement, sans originalité excessive.
Le lainage mêlé de cellophane donne aussi d'amusantes matières : j'aime que les fils brillants soient peu nombreux, apparaissent çà et là au gré d'un geste ou de la marche.
Tandis que le soir, à l'heure des soieries, quelques tissus de Bayonne (c'est à dire de soie artificielle) largement mêlés de cellophane donnent une impression fluide, un brillant lumineux qui est vraiment ravissant.
Et du velours, que de velours. La découverte du velours infroissable, véritable événement dans le domaine de l'élégance, a permis tous les caprices.
Et j'imagine que les soirées de décembre seront d'un aspect des plus brillants grâce à ces trois éléments si différents : le cellophane, le lamé, coupé par la note chaude et sombre du velours.
Ceci dit, passons à la silhouette : deux traits m'apparaissent essentiels : le haut s'amplifie, se garnit, prend quelque opulence, le bas (c'est à dire la ligne à partir des hanches) est plus mince que jamais.
Toute l'ampleur est ramenée en arrière au moyen d'un groupe de plis ou de godets, d'une incrustation, d'une traîne.
Quelques essais de drapés apparaissent, rappelant un peu l'époque Manet ou Renoir, tendance que la nouvelle coiffure accentue encore.
Les jupes sont longues et nous sommes habituées déjà, tant la mode va vite, à cette nouvelle silhouette de "six heures" qui fait descendre à la cheville les robes de jour lorsqu'elles sont habillées.
Pour le sport, la jupe-culotte, très dissimulée par une coupe ingénieuse, recouverte d'un panneau en avant par exemple, ou simulant un pli creux, est extrêmement pratique. Je la préfère à la jupe boutonnéeen avant qui s'entrouvre à la marche et qui nous apporte un souvenir des robes de plage, de même que j'avoue ne pas aimer les jupes très étroites fendues des deux côtés. Ces dernières donnent une impression légèrement étriquée, véritablement dénuée de grâce, alors que tout ce qui touche au sport doit être souple, aisé, confortable.
Les manteaux sont presque tous "trois-quarts" ou plus exactement "cinq-sixièmes", car la jupe dépasse d'assez peu. Les manteaux de fourrure même suivent cette ligne et nous voyons des "trois-quarts" d'astrakan, de gayac, de loutre, cette dernière fourrure retrouvant une vogue méritée. Par contre, pour le soir, les petits manteaux de cet été s'allongent, les capes d'hermine ou de vison descendent jusqu'aux hanches.
Quant aux manteaux de tissu, ils ferment très haut et leurs colsde fourrure sont extrêmement fantaisistes : gros revers ondulés et drapés, colliers de renard plus volumineux en avant qu'en arrière, noeuds d'astrakan ou bordés d'astrakan, bandes de renards placées sur les épaules et descendant jusqu'à la taille en avant. Parfois encore, toute la manche est en fourrure, ce qui donne une grande apparence de confort.
Enfin, je veux vous signaler, en terminant, l'apparition d'un genre abandonné et qui me semble vous convenir particulièrement : le tailleur d'hiver. Alors que ces dernières années le tailleur était simplement la tenue d'automne et faisait une courte transition entre l'été et l'hiver, nous y voyons un peu partout, aujourd'hui, des tailleurs confortables, en velours ou en gros lainage et garnis d'un gros col de renard ou d'astrakan. On les porte avec des casaques brillantes en cellophane ou en lamé qui apparaissent à l'heure du thé."
"La Comtesse de la Falaise porte avec une rare élégance une parure de diamants et rubis de Mauboussin."
Et voici une publicité de l'époque, quand on pensait que la radioactivité était bénéfique :
L'Observatoire des Cosmétiques nous a récemment fait part de l'évaluation de l'Afssaps* publiée le 14 juin dernier concernant les nanoparticules en cosmétique.
Alors ? Eh bien le bilan n'est pas très bon.
Commençons par le début : savez-vous ce qu'est une nanoparticule ? Il s'agit d'une particule très très petite, de l'ordre des nanomètres.
Ces produits présentent un intérêt esthétique pour les utilisateurs. En effet, l'oxyde de zinc et le dioxyde de titane employés en tant que filtre UV présentant l'inconvénient de laisser des traces blanches sur la peau, on requiert à une diminution de la taille de ces produits qui deviennent alors transparents sur la peau.
Mais malheureusement, ces nanoparticules seraient capables de pénétrer dans l'organisme à travers la peau et pourraient ainsi avoir des effets néfastes sur la santé, dont nombre des effets potentiels sont encore inconnus des scientifiques, notamment quant à leurs effets à long terme.
Dans le domaine de la cosmétique, les deux molécules incriminées pour leur toxicité sont le dioxyde de titane et l'oxyde de zinc, largement utilisés dans les produits solaires comme écrans anti-UV.
Ainsi l'Afssaps* conclue dans son rapport qu'il est impossible actuellement d'affirmer l'innocuité des nanoparticules dans le domaine cosmétique.
Et l'agence recommande de ne pas utiliser de produit cosmétique contenant du dioxyde de titane sur une peau lésée (par exemple après un coup de soleil), sur le visage, ou en local fermé quand il s'agit d'une forme en spray aérosol (par rapport aux voies respiratoires). Pour ce qui est de l'oxyde de zinc, l'Afssaps considère qu'il ne doit pas être utilisé en tant que filtre ultra-violet.
On les suspecte essentiellement d'entraîner au niveau des tissus et des cellules une augmentation du stress oxydatif et de production de radicaux libres, ainsi que des altérations ou mutations génétiques, avec des effets potentiellement cancérigènes.
En outre, les nanoparticules ont sans doute un impact au niveau écologique, par le relargage de ces nanoparticules dans l'environnement. En effet, les résidus de crèmes solaires se répandant dans la mer, il est très probable que les animaux marins et les coraux soient également touchés par ces effets négatifs.
*Afssaps : Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé
Sources :
L'observatoire des cosmétiques : Nanoparticules en cosmétique (15/06/2011)
Rapport relatif aux nanomatériaux dans les produits cosmétiques, Afssaps, 14 juin 2011
Recommandations relatives à l’utilisation des nanoparticules de dioxyde de titane et d’oxyde de zinc en tant que filtres ultraviolets dans les produits cosmétiques, Afssaps, 14 juin 2011
Wikipédia : Nanoparticule
(En)quête de soi : Le solaire de la peur
Image 1 : Wikipédia
Image 2 : Libération-Sciences
Allium Sativum. Cousin du lys et du muguet, en habit vert et robe blanche, et à l'odeur tenace et pénétrante, l'ail est un remède médicinal depuis l'Antiquité.
Originaire de l'Asie Centrale, il a été adopté par les Egyptiens qui l'élevèrent au rang de divinité.
Les pharaons donnaient de l'ail aux ouvriers des pyramides afin de leur donner des forces et les protéger des épidémies. Les Egyptiens en faisaient aussi des colliers pour les enfants afin d'en tenir éloignés les parasites.
Dans la Grèce Antique, les athlètes et lutteurs athéniens en consommaient pour acquérir force et courage.
Le médecin Gallien en vantait les mérites, et Dioscoride le préconisait comme tonique, vermifuge, diurétique, et comme traitement contre les éruptions de la peau, maux de dents, et bien d'autres affections encore.
Homère célébrait cette plante comme "propre à détruire les venins et les enchantements". Ainsi Hermès dans l'Odyssée conseillait l'ail à Ulysse pour le protéger des enchantements de la magicienne Circé.
De même au Moyen Age, l'ail était considéré comme un remède sans égal, et les moines le faisaient pousser en abondance dans les jardins des couvents.
Quelques préparations :
Suc antiseptique en application externe. (1)
Exprimez le jus de l'ail réduit en bouillie à travers un linge fin ; ajoutez-y 10 volumes d'eau distillée et un volume d'alcool à 90°.
Vinaigre d'ail, pour désinfecter et panser plaies et ulcères, et pour soulager les douleurs rhumatismales. (2)
Faites macérer 30g d'ail pilé dans 1/2 litre de vinaigre pendant dix jours.
Liniment contre les troubles digestifs. (2)
Broyez intimement 2 gousses d'ail dans 2 à 3 cuillerées à soupe d'huile d'olive. Frictionnez-en le ventre.
Onguent autrement appelé "huile d'ail", "moutarde de curé" ou "moutarde du diable". (2)
Préparé simplement en broyant de l'ail avec du saindoux ou de l'huile, il soulage, en frictions ou massages, les foulures et les douleurs musculaires et rhumatismales.
Cataplasmes contre les cors aux pieds et les verrues. (1)
Pilez une gousse d'ail et appliquez-la directement sur la partie à traiter, en protégeant la peau saine alentour avec un sparadrap. les résultats sont concluants en moins de 15 jours.
Et pour le plaisir du palais :
Frottez une tranche de pain complet grillé avec une gousse d'ail et arrosez d'un peu d'huile d'olive. Bon appétit !
Sources :
(1) Mon herbier de santé, de Maurice Mességué, 1975, Ed. Laffont/Tchou
(2) Nos grand-mères savaient, de Jean Palaiseul, 1972, Ed. Robert Laffont
Mélanges historiques et littéraires, par Paul Saint-Olive, 1868
Sources images :
Image 1, par Inadesign sur DeviantArt
Image 2, par DeadSweet sur DeviantArt
Image 3, Le jardin de santé, par Johannes de Cuba, 1501
Image 4, par NimuelLaFee sur DeviantArt
A lire sur le net :
Ma-ptit-famille : Recettes de beauté - Ail, ail ...
Yahoo ! pour elles : Les surprenants secrets beauté de l'ail
Elle raconte : Masque à l'ail et huile d'argan pour cheveux
Algérie360 : Recette efficace à base d'ail contre la chute des cheveux
InstitutContrex : L'ail, une gousse de jouvence
VanityCase : Un anti-âge à user et à abuser : l'ail
Concernant les recettes à appliquer sur les cheveux, elles sont certainement très efficaces, mais je le déconseillerais tant l'odeur est tenace ! Dans le même genre, essayez plutôt l'oignon comme expliqué dans le précédent billet.
Aujourd'hui je vais vous présenter un produit de beauté des plus étonnants : l'oignon.
Et bien qu'il ait des vertus incontestables comme aliment, je ne parlerai ici que de ses utilisations en externe sur la peau.
L'oignon : Allium Cepa
L'oignon trouverait son origine en Egypte, où ses vertus sont connues depuis des millénaires. Il y était divinisé et entrait dans beaucoup de préparations médicinales.
Cousin de l'ail, il est symbole comme lui de vitalité. Ces deux plantes sont parmi les plantes guérisseuses les plus puissantes.
En outre, l'oignon "donne le plus joli teint aux femmes, la couleur des lys et des roses mélangés ..."(2)
Propriétés :
L'oignon contient des antioxydants et des oligoéléments bénéfiques pour la peau, ainsi que du soufre, réputé pour son action contre l'acné.
Antiseptique efficace, il assainit la peau, prévient et soigne les infections cutanées telles que abcès, furoncles et panaris.
De plus, il favorise la cicatrisation de la peau et est un bon remède des crevasses, engelures et ulcères.
De même, le suc de l'oignon agit sur les taches de pigmentation, et soulage les piqûres d'insectes.
Choix des oignons :
Choisir impérativement des oignons de culture biologique, car la peau des oignons absorbe pesticides et engrais qui sont néfastes pour la peau.
Recettes de beauté :
Pour assainir la peau et traiter l'acné.
Le jus d'oignon est souverain. On l'obtiendra en écrasant ou râpant un oignon.
Appliquer sur la peau avec un coton ou un coton-tige selon qu'on veut traiter localement les boutons ou l'ensemble du visage. On peut aussi frotter directement la peau avec un oignon coupé.
Ce suc peut être utilisé à la façon d'un sérum, avant le soin habituel. Pas d'inquiétude, l'odeur disparaît rapidement.
On peut aussi préparer une lotion, en mettant à bouillir l'oignon dans de l'eau. Filtrer et conserver au frais.
Lotion anti-tache et anti-acné.
Mixer un oignon et en filtrer le jus, puis mélanger avec un jus de citron filtré lui aussi.
Appliquer avec un coton.
Masque anti-acné.
Mélanger du jus d'oignon avec du miel et appliquer en masque. Laisser agir 20 minutes puis rincer.
Pommade à l'oignon pour prévenir et soigner une infection cutanée ou une petite brûlure.(1)
Faire cuire des oignons dans leur peau, dans la braise, sous la cendre ou au four dans un récipient fermé. Les appliquer en cataplasme.
"Les envelopper dans un vieux mouchoir en fil de lin, et non pas de coton, étaler leslamelles de l'oignon, ajoutez du saindoux, les mettre en bandeau sur la peau et garder toute la nuit". (Vercors)
Pansement à l'oignon pour soigner les petites plaies, infections cutanées ou brûlures.
Prélever la première pelure de l'oignon (celle qui est très fine et transparente), et la faire réchauffer dans une cuillerée d'huile d'olive. Appliquer directement comme un pansement et maintenir avec une compresse ou un pansement classique.
Onguent de beauté.(2)
"Faites cuire trois oignons finement écrasés dans un peu de saindoux, à feu très lent ; mélangez soigneusement; ajoutez-y une cuillerée de miel, un petit verre d'eau de rose et une tasse de lait. Lorsque l'ensemble est bien homogène, il peut être appliqué sur les plaques de vilaine peau, les zones couperosées, les "peaux d'orange" et les rides".
Pour donner de beaux reflets dorés aux cheveux bruns ou blonds.
Passez un oignon au mixer, puis filtrez pour en en recueillir le jus. Mélanger à 1 litre d'eau et utiliser en dernière eau de rinçage après le shampoing.
Contre la chute des cheveux.
Frictionnez le cuir chevelu avec du jus d'oignon ou directement avec un oignon coupé. Laissez agir 30 minutes avant de faire un shampoing doux. Renouvelez tous les jours.
Sources :
(1) Tisanes et vieux remèdes, par Juliette Brabant-Hamonic, Ed. Oust-France, 2004.
(2) Mon herbier de santé, par Maurice Mességué, Ed. Laffont/Tchou, 1975
Nos grand-mères savaient, par Jean Palaiseul, Ed. Robert Laffont, 1972
Guide de l'anti consommateur, par Dorothée Koechlin-Schwartz et Martine Grapas, Ed. Le Livre de Poche, 1975.
Images :
Image 1 : VioletVonD sur DeviantArt
Image 2 : Le jardin de santé, par Johannes de Cuba, 1501
Image 3 : Fahadee sur DeviantArt
Pour les compositions de Pastilles à brûler, il ne faut entreprendre d'y mêler que des choses qui sont propres à brûler, et qui poussent de l'odeur dans la fumée, car autrement ce seroit autant de perdu.
Par exemple, si vous y mettez de la Civette, elle rendra plutost une méchante odeur qu'une bonne. Pour preuve, mettez un grain de Civette dans le feu, il sentira plus mauvais que bon. Et le Musc de même. Et au contraire mettez-y de l'Ambre et vous tirerez une odeur agréable, at ainsi des autres drogues.
Pastilles communes.
Vous mettrez dans le mortier une livre de Benjoin commun, demi once de clou de Girofle, deux gros de Canelle, un morceau de Calamus, vous pilerez le tout ensemble et le passerez au Tamis de crin. Ensuite vous ferez détremper de la gomme Adragant avec de l'eau commune, et vous mettrez dans le mortier la poudre que vous aurez passée avec une écuellée de cette gomme, et vous les mêlerez et pilerez ensemble pour former la pâte.
Si vous trouvez que votre pâte soit trop molle, vous y remettrez de la poudre, ainsi la pâte est aisée à faire. Il ne s'agit après que d'aplatir votre pâte avec un rouleau, et de tailler vos Pastilles avec le moule, et les mettrez sécher, et elles seront faites.
Les moules dont on se sert pour tailler les Pastilles sont de fer blanc. Ils sont faits comme si c'étoit un cornet ou étuy, à mettre le doigt. De force qu'appuyant par un bout sur la pâte qui est mince, en tournant le moule, la Pastille demeure dedans, et en soufflant par l'autre bout elle sort du moule.
Ou (sans moule), vous aplatirez la pâte avec un rouleau et taillerez vos Pastilles à votre gré, et à mesure qu'elles seront taillées vous les mettrez sécher sur un papier à l'air.
Pastilles de Rozes et Oiselets.
Vous pilerez et passerez au Tamis de crin une livre de marc d'eau d'Ange, de celuy qui sera sorti de l'eau d'Ange du premier Article des Eaux ; et duquel vous ôterez les Citrons. Et étant réduit en poudre vous le mettrez dans le mortier, y ajoutant une poignée de feuilles de Rozes fraîchement cueillies, et une écuellée de gomme Adragant détrempée avec de l'eau de Rozes. Vous pilerez le tout ensemble assez long-temps pour bien former la pâte, vous l'aplatirez avec un rouleau et la couperez avec un couteau par tablettes comme vous voudrez.
Pour en faire des Oiselets vous en prendrezdes morceaux que vous roulerez dans les mains comme un bout de bougie, longs comme le doigt, auquel vous ferez un bout un peu large pour le faire tenir debout ; et les mettrez sécher. Ces sortes de Pastilles s'allument comme une Chandelle, et brûlent jusqu'à la fin sans s'éteindre et produisent une fumée d'une très bonne odeur.
Pastilles d'Espagne.
Vous pilerez et mettrez en poudre, passée au Tamis de crin, le marc de l'eau d'Ange, du second Article de l'eau d'Ange, et vous ferez détremper de la gomme Adragant avec de l'eau de fleurs d'Orange. Et vous en ferez une pâte dans le mortier avec votre poudre.
Vous taillerez ensuite vos Pastilles avec les moules et les mettrez sécher, et elles seront faites.
Autre manière.
Vous mettrez dans le mortier une livre de Benjoin, demi livre de Storax bien sec, demi once de Canelle, deux gros de Girofles, deux onces de Rozes de Provin, et un morceau de Calamus. Vous pilerez le tout ensemble et le passerez au Tamis de crin, jusqu'à ce que le tout soit consommé. Vous ferez ensuite détremper de la gomme Adragant avec de l'eau de Mille-fleurs et l'eau de fleurs d'Orange, autant de l'une que de l'autre. Puis vous ferez votre pâte dans le mortier avec votre poudre et votre gomme comme à l'ordinaire.
Puis vous les taillerez à votre gré et les mettrez sécher, et elles seront faites.
Pastilles de Portugal.
Vous pilerez et passerez au Tamis de crin une livre du meilleur marc d'eau d'Ange que vous ayez. Ensuite vous détremperez de la gomme Adragant avec de l'eau de fleurs d'Orange. Et faites votre pâte dans le mortier avec votre poudre et votre gomme comme à l'ordinaire, à l'exception qu'il faut faire votre pâte un peu plus ferme.
Vous ferez ensuite chauffer le cu du petit mortier et le bout de son pilon, et fairez fondre par sa chaleur vingt grains d'Ambre, il n'importe duquel, et y ajouterez un filet d'eau de Mille-fleurs pour le délayer. Vous augmenterez cette eau jusqu'à la quantité d'un demi-verre. Ensuite, vous mettrez votre mortier sur un réchaut de feu, et votre composition étant chaude vous la verserez sur votre pâte et la mêlerez bien, et elle sera faite.
Vous taillerez vos Pastilles avec les moules comme à l'ordinaire et les mettrez sécher.
Manière de détremper la gomme pour faire les Pâtes des Pastilles.
Vous mettrez détremper votre gomme en telle eau que vous voudrez, mais il faut que l'eau ne la surpasse que de la hauteur d'un travers de doigt, parce qu'il ne la faut pas noyer tout d'un coup. Et lors qu'elle aura bu l'eau vous en ajouterez encore. Et ainsi peu à peu, jusqu'à ce qu'elle soit détrempée, non pas trop liquide, mais seulement bien molette et bien détrempée, et vous vous en servirez.