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Les blogs 2016 qui inspirent les femmes actives
30 novembre 2010 2 30 /11 /novembre /2010 23:10

1783-vigeeMarie_Antoinette_in_Muslin_dress-copie-1.jpg

 

 

Le maquillage et la parure sont des signes particuliers à la richesse. A Versailles, ces signes sont d'autant plus accentués, le rouge plus vif, la coiffure plus élevée, les robes et bijoux plus sophistiqués.


"Toutes les femmes étaient poudrées. C'était l'époque des coiffures monumentales, folie du goût français. Marie-Antoinette adoptait la mode plus qu'elle ne la dirigeait. Le soir, elle ne portait pas les poufs extravagants qu'on lui construisait sur la tête. Mais ses plumes de bal étaient juchées sur des échafaudages de cheveux." (1)

 

Lettre à l'impératrice Marie-Thérèse, écrite le 13 juin 1776 :

"Il en est de la coiffure pour les femmes comme de tous les articles de l'habillement et de la parure, excepté le rouge que les personnes âgées conservent ici, et souvent même un peu plus fort que les jeunes. Sur tout le reste, après quarante-cinq ans, on porte des couleurs moins vives et moins voyantes ; les robes ont des formes moins ajustées et moins légères ; les cheveux sont moins frisés et la coiffure moins élevée."(2)

  boites-copie-1.jpg


 

Fard et maquillage :

 

 Le rouge appliqué sur les lèvres pouvaient contenir des  produits toxiques comme le plomb ou le mercure, qui empoisonnaient les femmes qui en usaient.

Marie-Antoinette se fournissait en rouge chez Mademoiselle Martin (Rose Bertin) bien que parfois, c'est son parfumeur, Fargeon, qui lui en procurait. Ce dernier proposait neuf nuances de rouge à base de carmin, dont la recette de base est composée de carmin, de talc pulvérisé, dont la quantité rendra le rouge plus ou moins clair, d'huile d'olive et de gomme d'adragant.


Cérat de Galien (pommade pour les lèvres) :

"Prenez huit onces d'huile de rosat et une once de cire blanche ; faites fondre dans un vase de verre ; agitez avec une spatule de bois. laissez refroidir et lavez bien avec de l'eau claire." (3)

 

Autre pommade pour les lèvres :

"Prenez Cire jaune, deux onces et demie, huile d'Amandes douces, quatre onces, on fait fondre la cire dans l'huile ; on laisse refroidir le mélange, il acquiert un degré de consistance considérable ; on râcle légèrement la Pommade avec une spatule, et elle se ramollit beaucoup, on la met à mesure dans un mortier de marbre ; lorsqu'on l'a toute raclée, on l'agite dans le mortier avec un pilon de bois, pour faire disparoître une infinité de petits grumeaux, qui proviennent de ce qu'on l'a ratissée un peu trop brusquement, on serre la Pommade dans un pot.

Elle est adoucissante, bonne pour les gerçures, pour les crevasses des mains et du sein, et pour adoucir la peau."(4)

 

Avant de se farder, l'élégante commence par frotter sa figure avec une eau de nénuphar, de fraise ou de lis, ou encore au moyen d'"éponge préparée pour le visage".


Huile pour nettoyer la peau :

"Prenez une pinte de Crème, jettez dedans les fleurs de Nénuphar, de Lis, de Fèves, de     Roses ; faîtes bouillir le tout au bain-marie ; il en sortira une huile que vous conserverez dans une phiole et que vous exposerez au serein pendant quelques temps."(4)


Eponges préparées pour le visage :

"Laissez tremper quelque temps dans l'eau les plus belles et les plus fines éponges que vous trouvere, lavez-les bien, faites-les sécher, et remettez les tremper dans de l'Eau-de-vie du matin au soir ; ensuite exprimez-les, et faites encore tremperdans de l'Eau-de-vie, laissez-les sécher. Et enfin pour la dernière fois faites-les encore tremper dans de l'Eau de fleurs d'Orange, environ onze à douze heures. Lorsqu'elles seront exprimées et sèches, elles seront parfaites pour laver le visage."(4)

 

Puis elle applique des fards blancs et rouges sur les joues avec des pinceaux.

Les Dames de la Cour étaient abondamment fardées, comme laquées, au moyen du blanc, afin d'obtenir une blancheur d'albâtre. Parfois, un léger trait noir cernait les yeux, et les cils et sourcils étaient brossés et pommadés.

La pose de "mouches" complète alors l'ornement du visage. Ces petites pastilles de taffetas gommé servent d'abord à camoufler les imperfections, notamment celles dues à la petite vérole, mais aussi à faire ressortir la blancheur de la peau. Le plus souvent rondes, elles peuvent aussi prendre la forme d'étoile, de fleur, de lune, ou parfois être ornées de petits diamants.

 

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Cosmétiques :

 

Jean-Louis Fargeon, "maître gantier-parfumeur", préparait également des cosmétiques afin d'embellir l'éclat de la beauté et réparer les torts de l'âge ou de la nature.

Marie-Antoinette aimait prendre soin de son teint. "L'Eau cosmétique de pigeon nettoyait la peau, l'Eau des charmes faite avec les larmes de la vigne qui coule en mai, la tonifiait. L'eau d'ange la blanchissait en purifiant le teint (...). Elle enduisait ses mains de la Pâte royale qui  en maintenait la douceur et prévenait des gerçures. Elle adorait les pommades à la rose, à la vanille, à la frangipane, à la tubéreuse, à l'oeillet, au jasmin, aux mille-fleurs. Pour le bain, elle usait de savonnettes aux herbes, à l'ambre, à la bergamote ou au pot-pourri, et pour maintenir l'éclat des ses dents, elle commandait des poudres et des opiats."(5)

 

Sur les "toilettes", pièces de tissu parfumées posé sur une table, l'attirail des cosmétiques se déployait devant la femme coquette : "poudres et essences contenues dans des boîtes de porcelaine, d'agate, de métal précieux et dans de petits flacons piriformes de cristal de roche, de verre ambré, d'or ou d'argent émaillé".(1)

 

Pendant longtemps les traités de parfumerie évoquaient non seulement les moyens de se  parfumer, mais aussi d'entretenir un visage lisse au teint éclatant, des mains douces et blanches, une bouche à l'haleine parfumée. Antoine Dejean, dans son "Traité des odeurs" en 1764, précise qu'"il ne suffit pas aux parfumeurs de flatter le sens de l'odorat, il faut qu'ils conservent la beauté de la peau, surtout celle du visage, pour lui rendre tout le lustre qu'il doit avoir".(6)

Le "lait virginal" surtout est utilisé à cet effet. On trouve aussi des "bandeaux pour le front" et des "cornettes de nuit", coupées dans une toile préalablement imbibée d'eau de rose et enduite de pommade faite "de graisse de chevreau, de porc ou de pied-de-mouton, de cire et d'huile de courge"(7). En agissant toute la nuit, ils adoucissent la peau et la nourrissent, et préviennent les rides.

 

Buchoz.jpg

 

Lait virginal, propre pour nettoyer la peau :  

"Prenez parties égales de Benjoin et de Storax. Laissez fondre dans suffisante quantité d'esprit de vin, qui prendra une couleur rougeâtre, et qui exhalera alors une odeur très-suave. Quelques personnes y ajputent un peu de Baume de la Mecque. Versez-en quelques gouttes dans de l'Eau Commune bien claire ; elle blanchira aussitôt en l'agitant ; les Dames s'en servent avec succès pour se nettoyer le visage."(4)

 

Eau de beauté :   

"Prenez égale quantité d'Eau d'Argentine et de Rhubarbe, et sur chaque demi-livre ajoutez deux gros de sel Ammoniac. On en met avec une plume ou un pinceau trois ou quatre fois par jour, sur les rougeurs ou sur les dartres."(4)

 

Eau de la Fontaine de Jouvence : 

"Prenez une once de Souffre vif, deux onces d'Oliban et de Myrrhe, six gros d'Ambre, une livre d'Eau de Rose ; faites distiller le tout au bain-marie, et vous lavez avec cette Eau le soir avant de vous coucher. Le lendemain matin lavez-vous avec la seconde d'Eau d'Orge, votre visage paroîtra rajeuni.

On prétend aussi que l'Eau distillée des pommes de Pin toutes vertes, ôte les rides et rajeunit."(4)

 

On prépare des poudres ou des onguents pour prendre soin de ses mains, ou encore des "gants cosmétiques", gras et parfumés, à porter également la nuit.

Afin d'obtenir des dents blanches et une bonne haleine, il existe toutes sortes d'eaux, de poudres, d'opiats, pommades et pastilles. Et des eaux colorées en rouge à la cochenille sont destinées à rendre les gencives plus rouges, afin de faire ressortir la blancheur des dents.

 

Gants parfumés :

"Prenez une once de Storax liquide, une once de bois de Rose, autant d'Iris de Florence, et une demi-once de bois de Santal Citrin. Broyez bien le tout et joignez-y les terres qui doivent servir à colorer vos Gants, outre un peu de gomme. Versez ensuite de l'Eau de Rose et de fleurs d'Orange égale quantité, pour délayer cette composition, de laquelle vous chargerez vos Gants. Lorsqu'ils seront secs, frottez-les et les renfermez ; vous les passerez de nouveau avec une petite gomme, dans laquelle vous mêlerez un peu d'Iris de Florence en poudre, après quoi vous les redresserez et rendermerez pour une dernière fois, après les avoir laissé sécher.(4)

 

Pour nettoyer les dents et les gencives : 

"Prenez une once de Myrrhe bien pilée, deux cuillerées de Miel blanc du meilleur, et un peu de Sauge verte bien pulvérisée, et vous en frottez les dents soir et matin."(4)

 


Sources :

 

(1) "La Reine Marie-Antoinette", de Pierre de Nolhac, 1889

(2) "Lettres de Marie-Antoinette", publiées par Maxime de la Rocheterie et le Mis de Beaucourt, 1895-1896

(3) "L'art du parfumeur", de Jean-Louis Fargeon, 1801

(4) "Toilette de Flore, à l'usage des Dames", de Pierre Joseph Buc'hoz, 1771

(Dans cet ouvrage, Buc'hoz, médecin botaniste, donne de nombreuses recettes de beauté de l'époque. Marie-Antoinette le rencontra dans son jardin de Trianon, où il dessinait des plantes)   

(5) "Jean-Louis Fargeon, parfumeur de Marie-Antoinette", d'Elisabeth Feydeau, 2005, Editons Perrin

(6) "Traité des odeurs", d'Antoine Dejean, 1764

(7) "Le parfum des origines à nos jours", de Annick Le Guérer, 2005, Editions Odile Jacob

 

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30 novembre 2010 2 30 /11 /novembre /2010 20:38

Vigee-Lebrun_Marie_Antoinette_1783-detail-copie-1.jpg

 

De nos jours encore, l'image de la dernière reine de France reste très controversée.

Tandis que les uns la considèrent comme une princesse frivole, capricieuse, égoïste et insouciante, les autres l'encensent et louent ses charmes associant la beauté et la noblesse. 

Marie_Antoinette_Vigee_Le_Brun_posthumous.jpg

"Derrière la Reine, il y a certes la Femme, la Mère, mais surtout une personne joyeuse et paradoxalement en souffrance qui apparaît derrière l'icône. Une Reine mal comprise, et qui peut-être n'en avait pas l'étoffe (...). Sa passion pour les Arts et l'esthétique en général certes ne l'avantage pas à Versailles dans son rôle de souveraine et vis-à-vis du peuple, mais redonne à la femme son trait essentiel : un besoin d'exister et de vivre sa vie comme elle l'entend envers et contre tous."(1)

 

Marie-Antoinette-1776-Perrin-Salbreux-copie-1.jpg

 

A ses quinze ans, elle est décrite par Madame Campan : "éclatante de fraîcheur, elle parut mieux que belle à tous les yeux. Sa démarche tenait à la fois du maintien imposant des princesses de sa maison et des grâces françaises ; ses yeux étaient doux, son sourire aimable"(3).

De même, Burke disait de la dauphine qu' "elle étincelait comme l'étoile du matin, toute pleine de vie, d'éclat et de bonheur."

"Par un contraste singulier (...), la gaieté couvrait ce fond ému, presque mélancolique de la Dauphine ; sa gaieté folle, légère, pétulante, remplissait tout Versailles de mouvements et de vie. Son rire ne faisait qu'aller et venir dans le vieux palais." (2).

 

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Quand elle devient Reine de France,elle n'est plus la jolie ingénue.


"Elle est la reine, une reine dans tout l'éclat, dans toute la fleur et toute la maturité, dans tout le triomphe et tout le rayonnement d'une beauté de reine.

Elle possède tous les caractères et toutes les marques que l'imagination des hommes demande à la majesté de la femme : une bienveillance sereine, presque céleste, répandue sur tout son visage ; une taille que madame de Polignac disait avoir été faite pour un trône, le diadème d'or pâle de ses cheveux blonds, ce teint le plus blanc et le plus éclatant de tous les teints, le cou le plus beau, les plus belles épaules, des bras et des mains admirables, une marche harmonieuse et balancée, ce pas qui annonce les déesses dans les poèmes antiques, une manière royale et qu'elle avait seule de porter la tête, une caresse et une noblesse du regard qui enveloppaient une cour dans le salut de sa bonté, par toute sa personne, enfin ce superbe et doux air de protection et d'accueil ; tant de dons, à leur point de perfection, donnaient à la Reine la dignité et la grâce, ce sourire et cette grandeur dont les étrangers emportaient le souvenir à travers l'Europe comme une vision et un éblouissement."

Cette description d'une reine de légende et parfaite, faite en 1858, par Edmond et Jules de Goncourt (2) dépeint bien l'image idéale et rêvée que Marie-Antoinette laissait alors à nombre de français, et montre l'importance qu'elle tenait dans leur coeur.

Et dans le même ouvrage, on apprend que la "Reine servait le talent et intercédait pour le génie. Le meilleur temps de la Reine, ses plus belles heures, étaient données aux travaux charmants, aux plaisirs aimables de l'art, à cet art surtout, la musique. La Reine protégeait les grands musiciens et recherchait leur amitié. L'amour de la musique l'avait menée à l'amour du théâtre. Le théâtre est le grand plaisir de Marie-Antoinette."

 

Marie-Antoinette-1769-70-copie-1.jpg

 

Elle-même chantait et jouait du clavecin et de la harpe. Elle était sensible, gaie et enjouée, aimant les plaisirs, les jeux, et était passionnée par les spectacles et les bals.

D'apparence frivole, elle n'oubliait toutefois jamais qu'elle était reine. Bien que n'ayant pas un rôle réel au niveau politique, elle se préoccupait des pauvres, des enfants malades, et des relations de la France avec les autrespays. Et c'est dans l'idée de la représentation de la monarchie qu'elle expose fêtes et dépenses, offrant à sa Cour le spectacle du luxe et du plaisir, maladroitement dans le contexte de pauvreté du royaume.

Mais son goût du théâtre, du déguisement et du jeu, lui permettent d'une certaine manière de prendre la vie  comme un jeu, et c'est comme tel qu'elle jouera sa fuite à Varennes, annonçant le dénouement tragique.

 

 

Sources :

(1) Le site Marie-antoinette, la Femme et les Arts  de Michaëla Degui 

(2) "Histoire de Marie-Antoinette", d'Edmond et Jules Goncourt, 1858

(3) Mémoires de Madame Campan


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27 novembre 2010 6 27 /11 /novembre /2010 13:10

1769-portrait-envoye-au-dauphinMarie_Antoinette13--copie-1.jpg

 

Imaginez, à la lecture des lignes ci-dessous, quelques heures de la vie quotidienne de Marie-Antoinette à Versailles. Suivez la, Dauphine puis Reine, dans le récit de ses journées.

 

 

Une journée de la Dauphine à Versailles :

Lettre à l'Impératrice Marie-Thérèse (sa mère), écrite le 12 juillet 1770 (extrait des "Lettres de Marie-Antoinette") :


La Dauphine, Joseph Krantzinger vienne1771

 

"Votre majesté est bien bonne de vouloir bien s'intéresser à moi et même de vouloir savoir comme je passe ma journée.


Je lui dirai donc que je me lève à dix heures ou à neuf heures et demie, et, m'ayant habillée, je dis mes prière du matin ; ensuite je déjeune, et de là, je vais chez mes tantes (les tantes, ou Mesdames, étaient les trois filles non mariées de Louis XV : Mme Adélaïde, Mme Victoire, Mme Sophie) où se trouve ordinairement le Roi (c'était habituellement dans l'appartement de ses filles qu'il allait prendre son café le matin).

Cela dure jusqu'à dix heures et demie ; ensuite à onze heures je vais me coiffer.


A midi on appelle la chambre, et là tout le monde peut entrer, ce qui n'est point des communes gens. Je mets mon rouge et lave mes mains devant tout le monde ; ensuite les hommes sortent et les dames restent, et je m'habille devant elles.

A midi est la messe ; si le Roi est à Versailles, je vais avec lui et mon mari et mes tantes à la messe ; s'il n'y est pas, je vais seule avec Monsieur le Dauphin, mais toujours à la même heure.

Après la messe nous dînons à nous deux devant tout le monde, mais cela est fini à une heure et demie, car nous mangeons fort vite tous deux.


De là je vais chez Monsieur le Dauphin, et s'il a affaires je reviens chez moi, je lis, j'écris ou je travaille ; car je fais une veste pour le Roi, qui n'avance guère, mais j'espère qu'avec la grâce de Dieu elle sera finie dans quelques années.

A trois heures je vais encore chez mes tantes, où le Roi vient à cette heure-là ; à  quatre heures  l'abbé vient chez moi ; à cinq heures tous les jours le maître de clavecin ou à chanter jusqu'à six heures.

A six heures et demie je vais presque toujours chez mes tantes, quand je ne vais point me promener ; il faut savoir que mon mari va presque tous les jours avec moi chez mes tantes.  

A sept heures on joue jusqu'à neuf heures, mais quand il fait beau je m'en vais promener, et alors il n'y a point de jeu chez moi, mais chez mes tantes.  


A neuf heures nous soupons, et quand le Roi n'y est point, mes tantes viennent souper chez   nous ; mais  quand le Roi y est, nous allons souper chez elles ; nous attendons le Roi, qui vient ordinairement à dix heures trois quart, mais moi en attendant me place sur un grand canapé et dors jusqu'à l'arrivée du Roi ; mais quand il n'y est pas nous allons nous coucher à onze heures.


Voilà toute notre journée. (...) Je vous supplie, ma très chère mère, de pardonner si ma lettre est trop longue, mais c'est mon seul plaisir de m'entretenir avec elle. Je lui  demande encore pardon si la lettre est sale, mais je l'ai dû écrire deux jours de suite à la toilette, n'ayant pas d'autre temps à moi."

 

dauphine.jpg

 

 

Une matinée de la Reine à Versailles:

(extrait de "Histoire de Marie-Antoinette", d'Edmond et Jules Goncourt)


Gautier-Dagoty - Marie-Antoinette détail 1775

 

"Je dirai une des matinées de la Reine à Versailles, telle qu'une de ses femmes de chambre nous l'a conservée (...).


La Reine se réveillait à huit heures.

Une femme de garde-robe entrait et déposait une corbeille couverte, appelée le prêt du jour, et contenant des chemises, des mouchoirs, des frottoirs.

Pendant qu'elle faisait le service, la première femme remettait à la Reine, qui s'éveillait , un livre contenant un échantillon des douze grands habits, des douze robes riches sur paniers, des douze petites robes de fantaisie pour l'hiver ou l'été. La Reine piquait avec une épingle le grand habit de la messe, la robe déshabillée de l'après-midi, la robe parée du jeu ou du souper des petits appartements ; et bientôt arrivaient, dans de grands taffetas, les vêtements du jour ...


La Reine prenait un bain presque tous les jours. Un sabot était roulé dans sa chambre.

La Reine, dépouillée du corset à crevées de rubans, des manches de dentelles, du grand fichu, avec lesquels elle couchait, était enveloppée d'une grande chemise de flanelle anglaise.

Une tasse de chocolat ou de café faisait son déjeuner, qu'elle prenait dans son lit lorsqu'lle ne se baignait pas.

A sa sortie du bain, ses femmes lui apportaient des pantoufles de basin garnies de dentelles et plaçaient sur ses épaules un manteau de lit en taffetas blanc.


La Reine, recouchée, prenait un livre ou quelque ouvrage de femme. C'était l'heure où, la Reine couchée ou levée, les petites entrées avaient audience auprès d'elle ; et de droit entraient le premier médecin de la Reine, son premier chirurgien, son médecin ordinaire, son lecteur, son secrétaire de cabinet, les quatre premiers valets de chambre du Roi, leurs survivanciers, les premiers médecins et premiers chirurgiens du Roi.


A midi la toilette de présentation avait lieu. La toilette, ce meuble et ce triomphe de la femme du XVIIIe siècle, était tirée au milieu de la chambre. La dame d'honneur présentait le peignoir à la Reine ; deux femmes en grand habit remplaçaient les deux femmes qui avaient servi la nuit. Alors commençaient, avec la coiffure, les grandes entrées. Des pliants étaient avancés en cercle autour de la toilette de la Reine pour la surintendante, les dames d'honneur et d'atours, la gouvernante des enfants de France. Entraient les frères du Roi, les princes du sang, les capitaines des gardes, toutes les grandes charges de la couronne de France. Ils faisaient leur cour à la Reine, qui saluait de la tête. Pour les princes du sang seuls, la Reine indiquait le mouvement de se lever, en s'appuyant des mains à la toilette. Puis venait l'habillement de corps. La dame d'honneur passait la chemise, versait l'eau pour le lavement des mains ; la dame d'atours passait le jupon de la robe, posait le fichu, nouait le collier.

Habillée, la Reine se plaçait au milieu de sa chambre, et environnée de ses dames d'honneur et d'atours, de ses dames du palais, du chevalier d'honneur, du premier écuyer, de son clergé, des princesses de la famille royale qui arrivaient suivies de toute leur maison, passait dans la galerie et se rendait à la messe, après avoir signé les contrats présentés par le secrétaire des commandements, et agréé les présentations des colonels pour prendre congé.


La Reine entendait la messe avec le Roi dans la tribune, en face du maître-autel et de la musique.

La Reine, rentrée de la messe, devait dîner tous les jours seule avec le Roi et en public ; mais ce repas public n'avait lieu que le dimanche.

Le maître d'hôtel de la Reine, armé d'un grand bâton de six pieds orné de fleurs de lis d'or et surmonté de fleurs de lis en couronne, annonçait à la Reine qu'elle était servie, lui remettait le menu du dîner, et, tout le temps du dîner, se tenant derrière elle, ordonnait de servir ou de desservir.


Après le dîner, la Reine rentrait dans son appartement, et, son panier et son bas de robe ôtés, s'appartenait seulement alors, autant du moins que le lui permettait la présence en grand habit de ses femmes, dont le droit était d'être toujours présentes et d'accompagner partout la Reine.


La Reine espérait se sauver de tant d'ennuis à Trianon. Elle voulait fuir là cette toilette, la cour des matins, et le dîner public, et les jeux de représentation si ennuyeux du mercredi et du dimanche, et les mardis des ambassadeurs et des étrangers, et les présentations et les révérences, les grands couverts et les grandes loges, et le souper dans les cabinets le mardi et le jeudi avec les ennuyeux et les prudes, et le souper de tous les jours en famile chez Monsieur.

La Reine pensait qu'à Trianon elle pourrait manger avec d'autres personnes que la famille royale, unique société de table, à laquelle toute Reine de France avait été condamnée jusqu'alors ; qu'elle y aurait, comme une particulière, ses amis à dîner sans mettre tout Versailles en rumeur. Elle songeait à se faire habiller là dans sa chambre par mademoiselle Bertin, sans être condamnée à se réfugier dans un cabinet par le refus de ses femmes de laisser entrer mademoiselle Bertin dans leurs charges. Son mari au bras, sans autre suite qu'un laquais, elle parcourrait ses Etats ; et même, à table, s'il lui prenait fantaisie, elle jetterait au Roi des boulettes de mie de pain sans scandaliser le service."

 

versailles


Marie-Antoinette doit donc se soumettre aux obligations que lui impose son rôle de reine, mais elle s'habitue difficilement ces contraintes, plus sévères que celles que demande l'étiquette autrichienne.

Elle recherche une certaine intimité qu'elle trouvera en présence de sa coterie, les amis qu'elle s'est choisis, ou dans ses Cabinets au Petit Trianon ou au Hameau.


 


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25 novembre 2010 4 25 /11 /novembre /2010 07:00

Marie-Antoinette-_1775_-_Musee_Antoine_Lecuyer.jpg


Marie-Antoinette est née à Vienne en Autriche le 2 novembre 1755, dans le palais de Hoffburg.

Quinzième enfant et dernière fille de l'empereur d'Allemagne François de Lorraine et de l'impératrice d'Autriche Marie-Thérèse, elle est baptisée sous les prénoms de Maria Antonia Josefa Johanna.

 

1767-1768 Meytens vienne

Elle sera archiduchesse d'Autriche, princesse impériale, princesse royale de Hongrie et de Bohême, elle deviendra dauphine de France, puis Reine de France et de Navarre et épouse de Louis XVI, roi de France.


N'étant pas destinée au départ à régner, elle ne reçut aucune instruction politique, et son éducation était axée sur le maintien, la danse et la musique.

Mais les circonstances politiques en décidèrent autrement. En effet, sa mère Marie-Thérèse mit le mariage de ses enfants au service de la politique de l'Empire, et il fut décidé que Marie-Antoinette épouserait le futur Louis XVI, dans l'objectif d'une réconciliation franco-autrichienne entre les Bourbons et les Habsbourg.

 

francois-hubert-drouais-1773-copie-1.jpg

Louis Auguste Dauphin1769

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Marie-Antoinette arriva à Paris en avril 1770, à l'âge de quatorze ans, au château de la Muette. La cérémonie du mariage eut lieu le 16 mai 1770 à Versailles.

A son arrivée à Versailles la jeune Marie-Antoinette est célébrée pour sa beauté et sa grâce, tandis qu'elle déclenche l'hostilité d'une partie de la cour, pour laquelle elle reste une étrangère et une ennemie, la surnommant "l'Autrichienne". En outre, elle s'habitue difficilement à sa nouvelle vie, si éloignée de ce qu'elle a connue à Vienne, qui était plus libre et plus simple.


Première mécène du royaume, d'une grande culture artistique, elle joua un rôle important dans l'évolution des arts, tels que la musique et le théâtre, ainsi que dans les domaines des arts décoratifs et de la mode.

D'autre part, elle cherche à se distraire et à oublier qu'elle n'est pas encore mère, et semble délaisser son rôle de reine, sortant tard le soir pour assister à des fêtes ou des bals, aimant s'amuser sans se soucier des conséquences, et son comportement lui vaut maintes critiques. 

 

Elle devient reine de France et de Navarre à l'âge de 18 ans, à la mort de Louis XV le 10 mai 1774. Louis XVI a alors 19 ans.


Gautier-Dagoty - Marie-Antoinette 1775

 

Après huit années de mariage dans l'attente d'un héritier, Marie-Antoinette donne naissance à son premier enfant en 1778.

Elle eut en tout quatre enfants : Marie-Thérèse-Charlotte, Louis Joseph Xavier François, Louis-Charles  et Sophie-Béatrice (qui meurt à l'âge de onze mois).


Louis XVI lui ayant confié l'organisation des divertissements de la cour, Marie-Antoinette met en place des représentations de théâtre, des concerts, des jeux (billard et jeux de cartes) et des grands bals. Elle aime à s'entourer de sa coterie, cercle d'amis privilégiés,  cherchant ainsi à échapper à la cour et aux contraintes liées à son rôle de reine. Elle dépense des sommes extravagantes pour l'organisation de ces divertissements, mais aussi pour ses toilettes et pour l'aménagement son domaine du Petit Trianon.

 

1785 ds les jardins du petit trianon adolf ulrich wertmüll

Elle s'attire les jalousies, est vivement critiquée pour son caractère dépensier, et est  soupçonnée de vouloir favoriser l'Autriche. C'est ainsi que peu à peu, elle cumule les ennemis, y compris à la cour de Versailles, et s'attire les foudres de l'opinion publique, devenant un objet privilégié des pamphlets et estampes satiriques. Rendue responsable du déficit de la France, elle est affublée du nom de "Madame Déficit".


Adolf Ulrik wertmüller 1788

Après la prise de la Bastille en 1789, la famille royale vient s'installer à Paris. L'abolition des privilèges est votée et la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen est adoptée. En novembre, Louis XVI devient le roi des Français.

 

Prise de la Bastille

roi des français et reine de france

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais les évènements se précipitent, et le couple tente finalement une évasion le 20 juin 1791, stoppée le lendemain par leur arrestation à Varennes-en-Argonne.

En septembre, Louis XVI accepte la monarchie constitutionnelle, mais le 10 août 1792, c'est l'insurrection, et le roi et sa famille sont enfermés à la prison du Temple.

La convention vote en décembre la mort pour le roi, qui est exécuté le 21 janvier 1793.

La reine est ensuite séparée de ses enfants et elle est transférée en août à la Conciergerie. Elle comparaît en octobre devant le Tribunal révolutionnaire où elle est condamnée à mort pour haute trahison.

La condamnation est prononcée le 16 octobre 1793 vers 4 heures du matin. Le jour-même, Marie-Antoinette est amenée mains liées sur une charette  jusqu'à la place de la Révolution, actuelle place de la Concorde, et elle est guillotinée vers midi.

 Elle avait trente-huit ans. 

 

kucharski à la tour du temple

 

 

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24 novembre 2010 3 24 /11 /novembre /2010 22:42

 

Vigée-Lebrun Marie Antoinette 1783-copie-1

 

Voici un nouveau dossier, qui concerne Marie-Antoinette.

 

Vous la connaissez tous : dernière reine de France, femme exceptionnelle, aussi bien adorée que détestée.


Après un rappel historique, je vais tenter de découvrir, et de vous faire découvrir peut-être, ce qui se cache derrière cette image d'une reine épouse de Louis XVI.

Vous découvrirez aussi certaines habitudes de Marie-Antoinette et des femmes de son temps, concernant leur beauté et leur santé, avec en prime des recettes de soins comme je les aime.

Ce sera aussi l'occasion de vous donner des références des livres que j'ai rencontrés au cours de mes recherches, ainsi que des liens vidéo que vous pourrez voir sur le net, recueillis aussi à cette occasion.


Suivront donc les jours prochains une série de dix billets, dont l'ouverture accompagne aujourd'hui la publication des superbes articles sur les blogs de Aizen qui nous donne son analyse sur l'expo Murakami au château de Versailles, et de Josefine à propos de la BD "Marie Antoinette, sweet Lolita".

PS : Et j'en profite pour vous dire merci les filles pour vos encouragements.



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21 novembre 2010 7 21 /11 /novembre /2010 10:56

 

carbon neutral-copie-1

 

 

Voici une belle initiative que j'ai découverte sur le blog de Tartangirl.

L'association allemande Make it green a lancé l'opération "My blog is carbone neutral", dans le but de réduire les émissions de dioxyde de carbone.

Un arbre est planté pour chaque blog participant à l'opération : une petite contribution, mais qui compte beaucoup.

 

Pour participer à l'opération, il vous faut simplement suivre les étapes suivantes :

 

1 -  Ecrire un billet à ce sujet sur votre blog


2 -  Vous rendre sur leur site   http://www.kaufda.de/umwelt/carbon-neutral/   et copier un des badges proposé afin de l'insérer dans votre blog de manière permanente.


carbon neutral local offers with kaufDA.de

 

3 - Faire parvenir le lien de votre blog par mail à  CO2-neutral@kaufda.de


4 - Une fois que l'association a vérifié votre lien, elle s'engage à planter un arbre dans une zone de reforestation pour la Fondation Arbor Day.

C'est parti !

 

 

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17 novembre 2010 3 17 /11 /novembre /2010 00:00

 

jane-fonda'

Le maquillage des peaux matures, par Cécile Girod, sur Echo

"Le lent processus du vieillissement ne nous épargne pas et marque tout doucement notre reflet dans le miroir. Les cernes s'installent et la peau se ride peu à peu tout en perdant sa vitalité. Heureusement le maquillage est là, et il rend bien des services après la quarantaine (...)"

 

www.as-ci.ch/uploads/media/Peaux_matures.pdf



 

 

 

 

Comment maquiller une peau mature, sur Blend and Playcarolebouquet

 

"La beauté n’a pas d’âge. Toutefois, en vieillissant la peau s’affine, les rides apparaissent et le visage se creuse … et il s’agit donc d’adapter le maquillage (...)"

 

http://www.blendandplay.com/mag/2010/07/29/comment-maquiller-une-peau-mature-2/

 

 

 

 

 

 

 

Paraître plus jeune : le maquillage

paraitre-jeune-maquillage-anti-age-L-1.jpeg

anti-âge, par Eva Cordel sur

PaperBlog :


"Bonne nouvelle : il est possible de perdre 10 ans sans casser son PEL pour s’offrir la dernière crème à la mode ou les services d’un chirurgien esthétique (...)"

 

http://www.paperblog.fr/2781221/paraitre-plus-jeune-le-maquillage-anti-age/

 


visage-de-jeune-femme-4128338xiqnv_1370.jpg

Maquillage : les astuces anti-âge, par Emilie Rabottin, sur Plurielles.fr   

 

"Paraître plus jeune grâce au maquillage, ce n'est pas que l'apanage des professionnels. Voici quelques astuces pour faire disparaître quelques années de votre visage ! (...)"

 

http://www.plurielles.fr/beaute/fiches-pratiques/maquillage-les-astuces-anti-age-5600590-402.html

 

 

 

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Comment faire un maquillage anti-âge ?, par Caro sur Web-Libre.org 

 

"Paraître plus jeune, ce n'est pas forcément passer par la case chirurgie plastique. Botox et lifting peuvent être évités, tout d'abord en prenant soin de sa peau et ensuite en choisissant son maquillage et ses techniques de maquillage. (...)"

 

http://www.web-libre.org/breves/maquillage-anti-age,16937.html

 

 

 

 

lauren-copie-1.jpg

Maquillage, nouveau visage de l'anti-âge !, sur BeyondBeautyBlog  

 

"Au vu des derniers lancements maquillage (Color Riche sérum Anti-âge, L’Oréal ; Hypnose Precious Cell, Lancôme ; Soin de Teint, Lierac) les bénéfices soin semblent s’imposer comme le nouveau ‘must-have’ tous segments confondus ! (...)"

 

http://www.blogbeyondbeauty.com/fr/index.php/2010/07/09/maquillage-nouveau-visage-de-lanti-age/

 

 

 

Maquillage anti-âge, par Princesseuh

 

"Une heure de gagnée ce week-end au passage à l’heure d’hiver !  Il est temps maintenant de remonter les pendules du temps pour gagner quelques années de jeunesse… Comme retourner dans le passé n’est pas (encore) possible, vous utiliserez les miracles du maquillage pour obtenir un effet rajeunissant, à défaut de machine à voyager dans le temps, de lifting ou de produits figeants et repulpants comme le botox. (...)"

 

http://www.princesseuh.com/2009/10/jeunesse-maquillage/


 


Comment maquiller une peau mature, sur Envie de plus

 

"Lorsque l'on prend de l'âge, la peau s'affine, se ride et laisse apparaître des taches de vieillesse. D'où l'importance d'adapter son maquillage(...)"

 

http://www.enviedeplus.com/article/mode-beaute/maquillage/comment-maquiller-une-peau-mature.aspx

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14 novembre 2010 7 14 /11 /novembre /2010 19:40

"Secrets concernant la beauté et la santé", Tome Second, de Nicolas de Bligny, 1688

 

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Décoction cosmétique :

(pour embellir la peau et en ôter les rides)

 

Prenez de l'eau et mettez dans un pot neuf avec une poignée d'orge bien lavée, puis faites la bouillir jusqu'à ce que l'orge soit crevée. Retirez alors du feu et laissez retomber au fond. Passez à travers un linge dans une bouteille en verre assez grande pour la remplir aux deux tiers. Rajoutez-y trois gouttes de Baume du Pérou pour une pinte d'eau. Agitez et remuez de temps en temps et laissez dix à douze heures de manière à ce que le baume soit incorporé à l'eau, devenue un peu trouble et blanchie uniformément.

Vous aurez une eau merveilleuse pour embellir le visage. Appliquez la sur une peau nettoyée à l'eau claire.

 

Préparation pour l'embellissement du teint :

 

Prenez une bonne quantité de coquilles d'oeufs et lavez les bien, puis faites-les bouillir assez longtemps dans un plat en terre avec de l'eau. Filtrez et remettez sur le feu en ajoutant du sucre fin, de l'orge mondé et de la mie de pain blanc, chacun deux onces, et de l'alun une once. Puis, ayant fait bouillir l'ensemble, passez le ensuite et conservez le liquide obtenu dans une fiole de verre, après y avoir joint un demi septier de bon vin et deux ou trois cuillerées d'eau de vie.

 

Pour embellir le visage et lui donner une couleur vermeille :

 

Prenez un gros citron, auquel vous ferez un trou pour en tirer environ un quart du jus, à la place duquel vous mettrez du sucre en poudre et cinq ou six grains d'or. Puis, ayant bouché le trou avec la pièce que vous avez ôté, mettez le citron au four, jusqu'à ce que le jus commence à fuir de tous côtés. Retirez du four et conservez pour l'usage.

Pour cela, entourez le doigt d'un linge, que vous imbibez avec le jus par le haut du trou, et humectez-en le visage.

 

Contre les boutons et les rougeurs :

 

Cassez un oeuf très frais dans un demi septier de bon vinaigre. Après vingt-quatre heures, coulez le tout à travers un linge.

Touchez les rougeurs du visage avec ce jus.

 

Deux recettes pour ôter les taches du visage :

 

Préparez un cataplasme fait de farine de froment mélangé avec du vinaigre miellé.

Appliquez sur les taches.

 

Faites bouillir une bonne quantité de feuilles de lierre avec du vin, passez, et lavez le visage avec ce liquide.

 

Pour empêcher le poil de croître :

 

Broyez des écosses de fèves vertes dans un mortier en consistance de cataplasme, que vous appliquerez sur les parties où vous voudrez empêcher le poil de croître.

 

 

 

Pour lire les autres recettes de Nicolas de Bligny :

 

http://web2.bium.univ-paris5.fr/livanc/?cote=39419x02&do=chapitre

 

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13 novembre 2010 6 13 /11 /novembre /2010 20:20

 

"Secrets concernant la beauté et la santé", Tome Second, de Nicolas de Bligny, 1688


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Eau cosmétique secrète :

(pour l'embellissement et le lustre du visage)

 

Mettez de la poudre d'alun avec le blanc d'un oeuf bien frais, puis faites bouillir en remuant constamment, de sorte que le mélange s'épaississe jusqu'à une consistance de pommade.

Appliquez le soir et le matin.

 

Eau de Venise :

(pour donner du lustre et l'éclat au visage)

 

Prenez une telle quantité de son de froment  qu'il vous plaira, repassez le autant de fois au tamis qu'il faut pour qu'il n'y ait plus de farine. Alors mettre à infuser trois à quatre heures dans du bon vinaigre, puis y ajouter un bon nombre de jaunes d'oeufs, et distiller le tout au bain-marie, duquel il sortira une eau qu'on exposera quelque temps au soleil dans une fiole bien bouchée.

 

Eau pour le teint :

 

Distiller autant qu'on veut de blanc d'oeuf frais au bain-marie. On obtient une eau qui donnera beaucoup d'éclat et d'embellissement au teint.

 

Gants cosmétiques :

(préparation de gants glacés qui embellissent les mains)

 

Retournez à l'envers les gants que vous voudrez préparer, puis faites les tremper dans l'eau environ deux heures. Pendant ce temps, délayez quatre jaunes d'oeufs frais avec une cuillerée d'huile d'amandes douces dans une petite terrine de terre vernissée, que vous ferez chauffer sur un feu lent pour y faire fondre deux dragmes de cire blanche, qu'on joindra à ce mélange. Puis ayant exprimé les gants pour en faire sortir toute l'eau dont ils sont humectés, passez les sur le mélange tiédi, et maniez les comme le linge qu'on empèse.

 

Pâte pour adoucir les mains :

 

Prendre de l'huile d'amandes amères délayée dans de l'eau de roses ou de fleurs d'oranger, et mettre sur le feu. Puis y faire fondre de la cire blanche pour en faire une sorte de pommade, dont on s'oindra les mains après les avoir bien lavées, observant de les ganter tout de suite après.

 

Huile secrète :

(pour les foulures, écorchures, enflures et brûlures)

 

Mettez une livre d'huile d'olive et deux ou trois oignons moyens pesant environ un quarteron chacun, pelez et coupez en rondelles dans une bassine sur le feu pour faire bouillir ensemble jusqu'à ce que les oignons soient bien cuits. Alors retirez la bassine du feu, et versez-y environ une once d'eau de chaux, en remuant toujours et en prenant soin de ne pas faire renverser d'huile. Cela fait, laissez reposer un moment, puis passez à travers une toile forte, et conservez cette huile dans une fiole bien bouchée.

Appliquez, puis enveloppez d'un linge qu'on aura trempé dans la même huile.

 

Baume secret :

(pour toutes sortes de plaies et ulcères, contusions, et douleurs rhumatismales)

 

Prenez feuilles de laurier, d'armoise et de souci, deux poignées de chaque ; feuilles de sauge, de romarin avec la fleur, et baies de genièvre, de chacun quatre poignées ; d'huile d'aspic deux onces, huile d'olive quatre livres, et vin blanc une chopine. Broyez ce qui peut l'être, puis mettez le tout ensemble dans un grand pot de terre verni sur le feu et faites bouillir à feu moyen, en remuant toujours jusqu'à l'évaporation du vin. Passez alors sur une toile grossière, pressez fortement et conservez le jus qui fera votre baume dans un pot de terre pour le besoin.

Oindre chaudement les parties affectées.

 

Remède secret :

(pour tendre la peau et effacer les rides)

 

Les fèves cuites dans du vinaigre jusqu'à la consistance de bouillie, à appliquer sur le ventre.

 

 

Pour lire les autres recettes de Nicolas de Bligny :

 

http://web2.bium.univ-paris5.fr/livanc/?cote=39419x02&do=chapitre

 

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12 novembre 2010 5 12 /11 /novembre /2010 11:30

 

 

Le teint :

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Louis Guyon, en 1664, conseille que "pour entretenir la beauté de la face, il faut deux fois la semaine oindre la face d'huile de myrrhe, ou se laver la face quand on va se coucher d'eau de fleurs de Tillot".

Et plus loin : "Ceux qui ont un beau teint n'ont besoin d'aucun remède. Mais ils le doivent seulement conserver un bon régime et se contregarder des choses externes qui y peuvent nuire, comme la chaleur d'un grand feu, la trop grande chaleur du soleil, un grand froid, la fumée, poussière, tristesses, fâcheries, pas trop jeûner, veiller, dormir ou se colérer : car par ces choses, et autres occasions, le beau teint tournera en une grande laideur."

 

Les taches de rousseur :

 

Elles sont considérées comme des imperfections, et on utilise divers ingrédients pour les faire disparaître.

Ainsi les oeufs de poule, qui amollis dans le vinaigre, sont ensuite mélangés à de la farine de moutarde sauvage.

Ou encore la même farine associée à de la poudre de gingembre et de l'encens blanc.

 

Les boutons :

 

On trouve dans les recettes contre les boutons des éléments comme ll'alun et l'absinthe, ainsi que le vif-argent.

 

Les rides :

 

Selon Roger Bacon, au XIIIeme siècle, les rides peuvent apparaître précocément suite à une exposition à un froid très rigoureux, ou à une chaleur intense.

Pour combattre les rides, de la violette et de la mauve sont mises à bouillir dans du vin. Il faut alors placer le visage au-dessus de la vapeur qui s'en dégage.

 

La blancheur de la peau :

 

La couleur de la peau ne devant pas être hâlée, les femmes ont recours à des fards pour obtenir un teint clair et immaculé. Chez les plus coquettes, même les mains sont gantées, les gants pouvant être parfumés.

La recherche d'un beau teint pâle passe surtout par l'application de blanc sur la peau. Plus le blanc sera profond, meilleure sera la recette.

Aldebrandin conseille de passer le soir une préparation à base de farine, puis au matin d'"estuver" le visage, puis de lui appliquer une poudre colorante blanche permettant d'obtenir l'effet désiré. Parmi ces ingrédients, on compte la farine, le marbre blanc, le corail blanc, le cristal blanc, et même la céruse à base de plomb.

On peut aussi trouver des recettes à base de noyaux de pêche séchés et réduits en poudre, ou de savon délayé avec de la mie de pain, qu'on applique sur le visage lavé.

Si la peau est rugueuse, le fard blanc de froment est préconisé : du froment est mis à macérer dans de l'eau bien propre pendant "quinse jurs" puis broyé et passé à travers une étamine. Le tout est appliqué sur le visage lavé au préalable à l'eau de rose.

Avec l'âge, le visage devient "mult discoloré" et se farder devient une nécessité. Dans "L'ornement des dames" une recette est proposée, à base de froment, de blanc d'oeuf et de graisse.

 

Le regard :

 

Les sourcils sont idéalement bruns et ne doivent pas être trop grands. Si l'espace entre les sourcils n'est pas suffisant, il est conseillé de les "ostez".

Pour protéger les cils et éviter leur chute, on pile de la gomme de ciste avec un pilon chaud et de l'huile.

Et si les paupières sont gonflées et rouges, il convient de faire une préparation à appliquer le soir au coucher sur un linge ou sur la taie d'oreiller. Suivant les recettes, du jus de verveine ou de fenouil est mélangé à un jaune d'oeuf.

Pour décolorer les cernes sous les yeux, une procède à une friction à l'eau chaude et un fard colorant à base de froment.

 

Les dents :

 

La blancheur des dents est primordiale pour séduire, à une époque où l'hygiène concerne essentiellement les parties visibles du corps.

Les recettes sont destinées à préserver les gencives et leur couleur, blanchir les dents et avoir une bonne haleine.

Aldebrandin conseille d'éviter de manger successivement des aliments très froid puis très chauds. Il préconise surtout de se garder "de vomir souvent", ce qui abîme les dents.

Hildegarde de Bingen quant à elle conseille d'utiliser au matin de l'eau pure gardée en bouche une heure durant, afin d'amollir le dépôt autour des dents, ce qui les rendrait plus solides.

Et comme pour le visage, les ingrédients utilisés pour blanchir les dents sont de couleur blanche : marbre blanc, "coral blanc", os de sèche, sont réduits en poudre pour constituer des pâtes abrasives dont on frictionnera les dents. Ensuite ces dernières seront lavées au vin, et les gencives "frotés d'un drapiel d'escarlate".

Dans "L'ornement des Dames", une recette consiste en un mélange de farine d'orge, de poudre d'alun et de sel, amalgamés avec du miel fondu.

 

Les mains :

 

Comme tout ce qui découvert et à la vue de tous, les mains doivent être blanches, et elles seront l'objet de soins attentifs.

Pour les adoucir, on utilise l'huile d'amande douce ou le miel.

 

Les cheveux :

 

Après la blancheur du teint, la chevelure est la deuxième préoccupation en ce qui concerne les soins de beauté.

Les cheveux seront de préférence longs et blonds. Ils incarnent la beauté féminine et sont décrits dans la littérature comme des rayons de soleil tant ils resplendissent. Le roux aussi est apprécié, quand il n'est pas associé au malin.

 

Ainsi, beaucoup de femmes cherchaient à teindre leurs cheveux ou à les décolorer, même si un grand nombre de teintures se révélaient dangereuses.

Pour teindre les cheveux en blond, Aldebrandin préconise de "faire cuire en lessive" de la paille d'avoine ou des fleurs de genêt, et "vo teste laver".  Filippo Degli Agazzari conseille d'exposer les cheveux au soleil de nombreuses heures.

Pour décolorer les cheveux, on procèdera à un premier lavage au moyen de savon cuit avec du safran, puis on effectuera un second lavage avec de l'alun dissout par ébullition. Pour être efficace, cette préparation sera laissée toute la nuit.

La couleur rousse pourra être obtenue avec le safran et l'alcaune.

Pour teindre les cheveux en noir, on trouve une recette ressemblant à celle de l'encre dite gallo-ferrique, à base de rouille de fer, de noix de galle, de brou de noix, et de l'alun, le tout étant mis à bouillir dans du vinaigre.

Enfin, pour maintenir la couleur de cheveux châtains afin de cacher les cheveux blancs, on utilisera la noix de galles, ou "tan de chastaine", trempée dans de l'eau de pluie puis cuite avec des feuilles de noyer.

 

Pour que les cheveux aient de la tenue, ils sont parfois crêpés. Dans le but de les épaissir, Aldebrandin conseille l'orpiment réduit en poudre et mélangé à de l'huile d'olive, tandis que "L'ornement des Dames" propose plutôt l'huile de laurier.

Pour favoriser la pousse des cheveux, la "brionnie" cuite dans le vin est employée.

 

L'entretien régulier consiste en une "bonne lessive" à base de savon, qui se fera de préférence le samedi, jour où "les femmes ont coutume de se laver les cheveux", après le grand ménage hebdomadaire.

Les cheveux seront ensuite peignés et recoiffés, tressés ou attachés en chignon en-dessous de la coiffe.

 

Pour éliminer les pellicules, qui "funt les chevrous porrir", les préparations sont composées de feuilles ou fleurs de genêt, de semence d'ortie, ou de jus de mauve, mélangées à du vinaigre.

 

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