Vingt et unième jour d'avril, Pierre de Ronsard a lors atteint l'âge de vingt ans.
En un voyage qu'il fit à Blois, où estoit la cour, il s'enamoura d'une jeune fille blésienne qui avait nom Cassandre. Il résolut de la chanter, tant pour la beauté du sujet que du nom, dont il fut épris aussitôt qu'il l'eut vue ainsi que par un instinct divinement inspiré.
Il prit alors pour devise ce vers de Virgile : "It vidi, ut perii", "Je te vis, je t'aimai".*
Mignonne, allons voir si la rose
A Cassandre
"Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil.
Las ! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautez laissé cheoir !
Ô vrayment marastre Nature,
Puis qu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !
Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vostre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté."
Pierre de Ronsard, 1550, Les Odes
Les Amours, Livre consacré à Cassandre - Sonnet XXI
Prends cette rose, aimable comme toi
Qui sers de rose aux roses les plus belles,
Qui sers de fleur aux fleurs les plus nouvelles,
Dont la senteur me ravit tout de moi.
Prends cette rose, et ensemble reçois
Dedans ton sein mon coeur qui n'a point d'ailes,
Il est constant, et cent plaies cruelles
N'ont empêché qu'il ne gardât sa foi.
La rose et moi différons d'une chose :
Un soleil voit naître et mourir la rose,
Mille soleils ont vu naître m'amour(1).
Pierre de Ronsard, Les Amours, Premier Livre, consacré à Cassandre, 1553
*D'après les commentaires de A. Noël dans son "Choix de Poésies de P. de Ronsard", 1862
(1) M'amour : élision pour mon amour (ma amour).
Sources images :
Image 1 : Rosa Inermis, peinture de Pierre -Joseph Redouté, 1817
Image 2 et 4 : Les Amours, de Pierre de Ronsard, 1553
Image 3 : Le jardin de santé, de Johanne de Cuba, 1501
Les élégantes de la Renaissance portaient leurs cheveux coiffés de multiples façons, qu'ont immortalisé les peintres de l'époque : lissés ou bouclés, en chignon, en bandeaux ou en torsades.
L'Italienne du XVe siècle s'inspirait de la mode de la coiffure française :"atours et bourrelets échaffaudés en pyramides et maintenus par des arcelets d'osier ou de paille. Ces "châteaux" s'ornent de rubans, de bandeaux, de voiles, de cordonnets et souvent d'un rembourrage de faux cheveux arrondit le sommet de la tête. Par la suite, les femmes adopteront des coiffures plus sobres, divisant leurs cheveux en deux bandes lisses séparées au milieu du front, qu'enserre un bandeau orné de pierres précieuses."(1)
Leda par Léonard de vinci Simonetta Vespucci par Piero di Cosimo
La beauté féminine idéale était blonde, avec une longue chevelure. Et bien que les Italiennes soient le plus souvent brunes, elles s'efforçaient souvent de répondre à ce critère de beauté, tentant d'éclaircir leurs cheveux par tous le moyens.
"Pour obtenir leur fameux blond tout en préservant leur teint, les Vénitiennes passent des journées entières au soleil, enveloppées de voiles, la tête couverte d'un grand chapeau sans calotte dont sortent les cheveux enduits d'une mixture décolorante mêlant safran et citron."(2)
Dans le "Recueil de plusieurs secretz tresutiles, tant pour l'ornement que la santé du corps humain, tirez des plus excellens auteurs, tant grecz que latins, nouvellement traduict d'italien en françois", 1561 :
Pour faire les cheveux blonds :
renez de l'eau de fleuve courant distillée, en un seau, mettez une livre de tartre et du vin blanc, et le tout faictes bouillir tant qu'il se consomme au tiers, puis prenez pour un liard de gomme dragagant pilé, et trois cuillerées de semences de fenugrec, et deux cuillerées de commun, et autant de chaulx d'écorce d'oeuf de géline, avec un peu de savon : le tout ensemble mettez au feu et faictes bouillir, tant que le tiers se consomme, puis les laissez bien reposer, et du clair lavez les cheveux sans toucher à la teste avec une esponge, et ils deviendront blonds comme filz d'or.
Autre recette pour faire les cheveux blonds comme filz d'or, et luysans et longs :
Prenez racines d'alcanne, et la pilez, et la faictes bouillir en une pinte de vin blanc : puis prenez du lard bien pilé et pelé, et le faictes bouillir avec ledict vin, puis mettez dedans environ une once d'huile d'olive et la faictes bouillir avecq ledit vin, puis coullerez le tout : et après qu'aurez très bien lavé vos cheveux et essuyez, mettez de la composition dessusdicte dessus vos mains, et en oignez vos cheveux, et ils deviendront blons, luysans et longs.
Catherine Sforza nous donne également sa recette "pour teindre les cheveux blonds et resplendissants comme l'or" :
Faites bouillir des feuilles de lierre et la cendre provenant des tiges de la même plante. Filtrez cette eau et lavez les cheveux avec.
Pour que la recette soit encore plus efficace, rajoutez trois morceaux de racines de rhubarbe et les laissez infuser toute une journée. Mouillez un linge avec cette lotion, et enroulez le autour de la tête. Laissez le en place jusqu'à ce qu'il soit presque sec.
Et si vous avez envie de tenter quelques coiffures inspirées de la Renaissance, faites un petit tour sur le site La coiffure en histoire qui donne des conseils pour les réaliser (d'après "La coiffure dans l'histoire" deMarisa Malagoli).
Première image : Portrait attribué à Léonard de Vinci
(1) "La vie à l'époque de la Renaissance", Lia Pierroti-Cei, Edition Minerva
(2) Beauté du siècle", collectid, 2000, Edition Assouline
L'humanisme de la Renaissance amena chacun à prendre conscience de son individualité, cherchant à se distinguer des autres. L'élément le plus visible se fit par l'habillement.
Les vêtements, les tissus, les accessoires, plus raffinés les uns que les autres, étaient choisis selon la mode de son temps, mais aussi dans un souci de montrer son bon goût, et son importance en fonction de son rôle dans la société.
C'est en Italie, alors l'un des pays les plus riches, que l'on trouvait les parures les plus élégantes et les plus somptueuses.
A chaque ville italienne, Venise, Rome, Florence ou Milan, correspondait une mode vestimentaire, dénotant le talent de ses artisans et leurs spécialités.
Parmi les étoffes les plus recherchées : " le velours et le damas, le ricello, l'alluccionato aux reflets changeants, le zendallo de soie écrue, le taffetas persan, et surtout les fabuleux brocarts grenadins ou palmés, queue de paon ou décorés d'oiseaux".(1)
Au XVe et XVIe siècles, la mode vestimentaire en France donne le ton, et les Italiennes la suivent, s'informant par les conversations, les image, et par les "poupées de France". Ce sont des figurines habillées que se passent de main en main les femmes pour connaître la mode.
Goldoni dans ses Mémoires (1785) raconte : "A l'entrée de chaque saison, on voit à Venise, dans la rue de la Mercerie, une poupée que l'on appelle la Poupée de France ; c'est le prototype auquel les femmes doivent se conformer et toute extravagance est belle d'après cet original."(2)
Diane de Poitiers, maîtresse de Henri II Catherine de Médicis, épouse d'Henri II
Inversement, la mode italienne de la fin du XVe siècle, et notamment celle de Venise, a grandement influencé le costume français au XVIe siècle, lui apportant raffinement et fantaisie. Au début du XVIeme siècle en France, deux tendances du costume féminin, l'une issue des modes italiennes, l'autre de la tradition française.
Au cours de la première moitié du XVIe siècle, un accessoire important voit le jour : la vertugade, "jupon de canevas empesé recouvert d'un bas de jupe de taffetas épais et parfois cerclé d'un anneau d'osier dans le bas, ce qui élargissait la jupe dans sa partie inférieure. Sa forme était conique et elle s'attachait à la taille sur les pans de la basquine ; elle donnait au bas de la robe la forme cloche. Cette mode si peu pratique durera plus de cent ans." (3)
Les femmes de la Renaissance se doivent de paraître minces. C'est donc à cet effet qu'à partir de la seconde moitié du XVIe siècles, elles vont porter des corsets rigidifiés par des tiges de métal : le corps piqué.
Marie Stuart : reine d'Ecosse puis reine douairière de France La Belle Féronnière
Les chemises de jour, de plus en plus belles, sont garnies de broderies et de pierres précieuses, leurs manches s'élargissent et s'allongent.
"La robe est en armoisin blanc ou de couleur, bordée de broderies et fendue de la poitrine jusqu'en bas, pour laisser voir la jupe en voile de damas. Elle peut être aussi en damasquette et fermée devant sur toute la longueur par des boutons en or, en argent ou en cristal.
Souvent, aussi, la robe se termine en queue ou en traîne. La robe s'arrête parfois à mi-jambe. En velours ou en satin, elle est bordée d'or ou de brocart de soie.
Le devant des manches est ouvert en deux parties que relient des rubans ou des cordonnets de soie. Dans d'autres modèles, la manche est indépendante de la robe et s'y fixe par des rubans, des cordons ou des boucles. Plus tard, on verra les manches bouffer amplement dans leur partie supérieure."(1)
Claude de France et Eleonore d'Autriche : la première et la seconde femme de François 1er
Sources :
(1) "La vie à la Renaissance", de Lia Pierotti-Cei
(2) "Mémoires de M. Goldoni, pour servir à l'histoire de sa vie et à celle de son théâtre", par Carlo Goldoni, 1787
(3) "Le costume français", par J. Ruppert, M. Delpierre, R. Davray-Piékolek et P. Gorguet-Ballesteros, 1996, Editions Flammarion
La première image représente le portrait d'Elisabeth de France, peint par Frans Pourbus vers 1615 (source Wikipédia)
Les gravures sont issues de "La mode par l'image du XIIeme au XVIIeme siècle", Edition Albin Michel, 1905 (à feuilleter sur le site La vie de nos ancêtres)
La parfumerie connut une évolution et un essor exceptionnels à la Renaissance.
L'ouverture de nouvelles routes maritimes apportèrent en Europe des produits jusqu'alors inconnus : vanille, baume du Pérou, girofle, cannelle, gingembre, encens, benjoin.
L'invention de l'imprimerie permit une diffusion des savoirs concernant les essences parfumées, leur confection et leur conservation.
Enfin, l'Italienne Catherine de Médicis contribua largement à la mode du parfum en France, emmenant avec elle le goût italien.
Les parfums étaient très appréciés et recherchés à la Renaissance.
A cette époque où on se lavait peu, le rôle des parfums était essentiellement celui de camoufler les odeurs corporelles. Le choix des senteurs allaient donc vers les parfums forts et capiteux, tels que l'ambre, le musc, le jasmin ou la tubéreuse.
Le parfum était ommniprésent : on se parfumait le corps, on versait des essences odorantes sur les meubles et toutes sortes d'objets, on parfumait même les animaux à l'occasion des fêtes. On aimait parfumer vêtements et accessoires fabriqués en peau : gants, ceinture, bourses.
Ainsi vit-on apparaître en France la profession de gantier parfumeur, qui remplaça peu à peu celle d'apothicaire pour le commerce des parfums.
Le parfum était au départ importé d'Italie, où les coiffeurs et parfumeurs de Florence, Venise et Milan concoctaient une multitude d'eaux de toilette. Puis la France vint à produire ses propres parfums. C'est ainsi que Grasse, après Venise, devint la capitale du parfum.
La simple décoction était alors le procédé de fabrication le plus courant. La distillation était encore peu utilisée, mais faisait l'objet de recherches avancées intéressant savants et botanistes.
Les substances odorantes étaient mêlées à de l'eau pure, au vin, à l'eau-de-vie ou à des eaux florale telle que l'eau de rose.
Recettes de parfumeurs de la Renaissance :
Eau d'Ange :
"Dans un coquemart de terre où vous aurez mis trois pintes d'eau, vous y mettrez une livre de Benjoin concassé, une demi livre de Storax concassé, une once de Cannelle pilée, demi-once de clou de Girofle pilé, deux Citrons coupés en quatre, deux ou trois morceaux de Calamus. Ensuite vous mettrez le coquemart auprès du feu, et le couvrirés et le ferés bouillir jusqu'à la diminution d'un quart : puis vous verserés l'eau dans un bassin et la laisserés refroidir avant de la serrer dans des bouteilles.
Autre manière : Vous mettrés dans le Coquemart trois chopines d'eau de fleur d'Orange et trois chopines d'eau de Rozes : vous y mettrés ensuite les mêmes drogues et la même quantité qu'à l'eau d'Ange précédente, à la réserve du Citron qu'il ne faut pas : vous y ajouterés de plus une vessie de musc, vous la ferés cuire de la même manière, et après avoir tiré l'eau vous tirerés le marc."
"Le Parfumeur françois, qui enseigne toutes les manières de tirer les odeurs et à faire toutes sortes de compositions de parfums", par le Sr Simon Barbe, parfumeur, publié en 1693
Eau de grenadier :
"Prenez fleur de grenadier et qu'il sèche tant qu'on en fasse une once de poudre et la mettez en un sachet de toile. Puis prenez trois onces d'eau-de-vie et mettez dedans la dite poudre et l'y laissez vingt-quatre heures ou plus. Puis prenez de cette eau une once et la mettez dans une chopine d'eau de pluie ou de fontaine qui soit tièdeet il semblera que s'en soit tout."
"La Pratique de faire toutes confitures, condiments, distillations, eaux odoriférantes et plusieurs autres receptes très utiles", de Benoist Rigaud et Jean Saugrain, publié en 1558
Eau de Damas composée et huile de Damas :
"Prenez vin de malvoisie trois livres, eau de rose, et de lavande demie livre, Canelle, cloux de girogle de chacun demie once, fleurs de rosmarin, de marjolaine de chacun quatre poingnées, racine de Caryophyllate, escorce d'orenges, cypres, coq, baulme de chacun demie poingnée, fueilles de laurier une poingnée, noix muscade, Ladanum, nielle Romaine, styrax Calamithe de chacun une once, pouldre d'ireos deux onces, Calame aromatiq, poivre long de chacun once et demie, Camphre deux dracmes, ambre, musc, de chacun demy scrupule : les drogues qu'il faut piler soient pilees, celles qu'il faut hacher soient hachees, puis macerees l'espace de trois jours, par après destillees par alambic de voirre. L'eau sortira la première, puis l'huyle, après que la destillation sera faicte soit rectifiéee ou cuicte en double vaisseau."
"Quatre livres des secrets de médecine des secrets de médecine et de la philosophie chymique esquels sont décrits plusieurs remèdes singuliers", par Conrad Gesner, 1593
Poudres odorantes :
"Pour faire une pouldre très odorante, qui s'appelle roses gastées :
Prenez des roses de Provins seulement les fueilles de la fleur et soyent très bien espanouies et mûres, lesquelles estendez dessus un linceul et les couvrez d'un autre assez délié au soleil, et ainsi les seicherez, et quand elles seront seiches prenez un plat de bois bien net et eschauffez au soleil, et petit à petit y mettez lesdictes roses, en les mouillant par bonne façon avec un petit asperges de fine eau de rose, et aussi en les mouillant gasterez un petit de poudre de ciperi ou de chypre cy dessouz escrite, apres prendrez deux scrupules de musq, et deux scrupules de gibelet ou civette mis en pouldre avec une amande, ou dissoluz avec eau-rose tiède, puis laverez trèsbien vos mains, puis broyerez trèsbien lesdictes roses, puis les couvrerez audit plat, et les mettrez au soleil seicher d'elles mesmes."
"S'ensuit la pouldre de Chypre, pour les roses pécédentes :
Prenez une livre de racine de cyperi ou d'Iris Florentiae recentis gros et de bonne odeur, et le faictes piler et passer subtilement, avec laquelle incorporez deux scrupules de musq, ou deux d'ambre gris, et deux onces benjoin, demie once floracis cala et ligni aloes , et ladanum un petit en pilant le tout en un mortier, et le tout mettez en une fiole bien bouchée au soleil quatre ou cinq jours, et tant plus y demeurera et tant sera meilleur, de laquelle soupouldrerez les roses dessusdictes en les mouïllant, saupouldrant et seichant."
"Recueil de plusieurs secretz tresutiles, tant pour l'ornement que la santé du corps humain, tirez des plus excellens auteurs, tant grecz que latins, ouvellement traduict d'italien en françois", 1561
Le pomander :
Le pomander, datant du Moyen Age, est aussi appelé pomme d'ambre, ou pomme de senteur. Créé au Moyen Age, il s'agit d'un bijou constitué d'une petite cage sphérique, qui contenait des senteurs telles que l'ambre gris, la civette ou le musc.
A la Renaissance, ce bijou devint une pièce d'orfèvrerie, ciselée en or ou argent, et orné de perles, émaux ou pierreries. Il s'ouvrait alors en quartiers où l'on pouvait disposer plusieurs parfums, en pâte ou en poudre.
On le portait en pendentif, à la ceinture ou autour du cou, au bout d'une chaîne.
Le pomander ci-dessus comportait six parties : augstein (ambre), nagelen (clous de girofle), annis (anis), meiraen (myrrhe), kanneel (cannelle), muskaten (noix de muscade).
Source image : Kosmetika
Sources :
"La vie à l'époque de la Renaissance", par Lia Pierroti-Cei, 1982, Ed. Minerva.
Fragonnard Parfumeur : L'histoire du parfum : de la Renaissance au siècle des Lumières.
"Le parfum des origines à nos jours", d'Annick Le Guérer
Wikipedia : La pomme de senteur
"Traicte nouveav, intitvle, Bastiment de receptes, nouvellement traduict de italien en langue françoise", "réceptaire" publié en 1540. Voici une sélection de ses "receptes" et "secretz" :
Pour faire belle la face :
Prens febves, poix communs, poix chiches, fais en pouldre, laquelle destremperas en eaue tiedde, et glaire d'oeuf et laict d'ânesse, puis la mettras ainsi seicher, et quant tu en vouldras user, deffaictz un peu de lacdite confection en une eaue commune, de laquelle tu laveras la face, et elle deviendra belle et claire.
Aultrement.
Prens fleurs de febves fresches, et en fais eaue destillee en chappelle, de laquelle lave toi la face, et elle deviendra belle et reluysante.
Aultrement.
Prens fleurs de rosmarin, et les fais boulir en vin blanc, duquel lave ten le visaige, ou bien (si tu veulx), bois en, et cela te fera beau visaige, et bonne alaine.
Pour faire partir les lentilles (taches pigmentaires) et rousseurs du visaige, et embellir la peau :
Prens ung peu d'alun de roche, et ung pot bien plombé pres du feu et le remue sans cesse avec une buchette, et le laisse auprès du feu, tant que tu voys qu'il ayt levé ung bouillon, car après incontinent lacdite confection s'endurcira : d'icelle tu te oingdras la face ou la peau par lespace de trois jours, et tu verras quelle deviendra nette et polye, cest chose expérimentee.
Source : Internet Archive